Parallèlement au succès de l'allotransplantation, un triste constat s'impose : il est à ce jour, impossible de combler la demande étant donné le peu d'organes disponibles. Au 31 décembre 2007, on compte au Canada, 1040 donneurs alors que le nombre de personnes en attente s'élève à 4195. Seulement 2252 transplantations ont pu être réalisées, ce qui a entrainé la mort de 193 personnes en liste d'attente. Cet important problème de pénurie a conduit à l'émergence de nouvelles pistes de réflexion, et notamment à l'idée de xénotransplantation.
Cependant, cette idée n'est pas nouvelle et on assiste depuis quelques années à une recrudescence de l'intérêt porté à la xénotransplantation, qui est due à une meilleure connaissance des phénomènes de rejet et à la naissance des animaux transgéniques. Or, cette pratique n'est à l'heure actuelle qu'au stade expérimental et soulève de nombreuses interrogations éthiques et juridiques quant aux risques éventuels pour le sujet et la société. On se trouve par conséquent face à dilemme : est-il préférable de favoriser l'individu malade, ou la société qui craint une pandémie ? Est-il possible de concilier ces exigences opposées où se trouvent, d'un coté la survie de la société et de l'autre le droit de l'individu à accéder à un système de soins. En l'état des choses, l'éthique a pour mission de tenter de concilier ces deux exigences. De plus, l'acceptation sociale d'une telle pratique différera selon les sociétés et les cultures.
Quelles sont alors les valeurs religieuses et éthiques véhiculées par la xénotransplantation ? Quelles peuvent être les répercussions psychologiques du point de vue du patient, étant donné que le donneur appartient à l'espèce animale ? En effet, quelle signification la xénotransplantation pourrait-elle avoir pour le receveur, relativement à son identité d'être humain ? Toutes ces interrogations soulèvent de nombreuses problématiques.
[...] L'utilité grandissante des essais cliniques 2. La nécessaire évaluation des risques collectifs a. Les risques infectieux b. L'indispensable acceptation sociale de la xénotransplantation B. Les animaux sont-ils brevetables ? 1. La brevetabilité de la matière vivante a. Les préoccupations soulevées par le brevet sur l'animal transgénique b. Les considérations éthiques d'une telle pratique 2. [...]
[...] À l'heure actuelle au Canada, les études sur la xénotransplantation se font sur des animaux de laboratoire. On parle alors d'essais précliniques, car ils ne font pas intervenir d'être humain, de plus, ces essais ne sont pas règlementés par Santé Canada. Par opposition, concernant l'usage de xénogreffons pour l'homme, ils sont considérés comme étant des produits thérapeutiques et ne peuvent être utilisés dans des essais cliniques qu'avec l'autorisation de Santé Canada, et ce, en vertu de l'article C du Règlement sur les aliments et drogues et par la partie 3 du Règlement sur les instruments médicaux. [...]
[...] Toutes ces restrictions peuvent amener à se demander quels types de patients accepteraient de se soumettre à la xénotransplantation, en effet, ces critères ne représentent-ils pas une discrimination devant l'accès à une greffe même animale ? Un receveur de 65 ans serait-il plus enclin à accepter de telles restrictions qu'un receveur de 25 ans ? Pourtant, le droit à la vie est un droit commun à tous receveurs et sans signe de discrimination, que ce soit fondé sur la race, la religion et plus particulièrement sur l'âge. [...]
[...] Notons que les valvules cardiaques de porc, qui ont été utilisées jusqu'à présent comme matériels médicaux, ne sont pas considérées comme des produits de xénotransplantation parce qu'il ne s'agit pas de tissu vivant. A l'heure actuelle, on reconnait que l'allotransplantation est le traitement le plus efficace. Cependant, étant donné le besoin croissant de transplantations, le manque d'organes constitue le principal obstacle. Ainsi, l'avantage premier de la xénotransplantation serait de fournir un approvisionnement suffisant en organes. De plus, la xénotransplantation éliminerait l'urgence dans laquelle s'effectuent habituellement les greffes. [...]
[...] Advisory Group on the Ethics of Xenotransplantation, Animal Tissues into Humans Londres, London Stationary Office. [...]
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