Si les pères de la médecine scientifique moderne, Edward Jenner et Louis Pasteur ont –aux XVIII et XIXème siècle- été élevés au rang de sauveur suite à leurs travaux et découvertes, et reçurent ainsi la consécration dans le monde, avaient-ils cependant la moindre idée des questions que soulèverait la vaccination et des débats qu'elle engendrerait quant au caractère éthique de celle-ci?
[...] La vaccination en tant que procédé, a depuis longtemps suscité désordre et remous, et il n'est pas question ici de remettre en cause le caractère efficace et utile de celle-ci, mais de mettre en évidence les difficultés éthiques dans son application, notamment au niveau des essais cliniques vaccinaux, qui ne peuvent, en tout état de conscience, être passées sous silence. Cette analyse qui se veut non exhaustive, vise à montrer que d'un point de vue éthique, malgré les avancées considérables sur le plan théorique, subsiste sur le terrain, des cas où non seulement le caractère moral peut être remis en cause, mais aussi, où la situation en tant que telle, apparaît problématique ; l'article du New York Times en est l'éloquente illustration. [...]
[...] Or, l'éthique impose de promouvoir les préservatifs. Donc, l'étude s'est faite en comparant un groupe ayant reçu le vaccin utilisant des préservatifs et un autre, ayant reçu le placebo et utilisant également des préservatifs, les deux groupes étant séronégatifs. On se retrouve ainsi souvent face à des difficultés géminées : d'une part, il est indispensable de s'interroger sur les essais au sein des populations saines, et d'autre part ne pas négliger la dimension éthique face au groupe témoin. Face à toutes ces préoccupations liées à la morale, quelles sont les solutions ? [...]
[...] Il confère, outre la protection contre la maladie, son lot de risques propres. La question qui se pose alors d'elle-même est tout d'abord : est-il normal de faire courir un risque à un individu sain ? Pour en revenir à l'article, les personnes ici traitées sont thaïlandais séronégatifs de la population moyenne, pas des catégories à hauts risques. Concernant ces personnes, même si elles sont consentantes et issues de régions du globe plus exposées au virus du VIH, qu'en est-il de la compréhension ? [...]
[...] On comprend aisément qu'il est nécessaire d'avoir un groupe sous placebo pour vérifier la réelle efficacité du vaccin, mais pour les personnes testées, qu'en est-il ? Là aussi, c'est une situation problématique en éthique. De la même manière va se poser le problème lié au groupe témoin lors d'une étude, c'est-à-dire un groupe approprié, composé de personnes exemptes de la maladie. Dans le cas de cet article, c'est l'inverse. Il faudrait un groupe de personnes séropositives. Il n'y à priori, pas eu de groupes témoins de personnes étant porteuses du virus. [...]
[...] La communication est à partir de là, un devoir éthique qui s'impose particulièrement. Au simple consentement des personnes traitées doit se substituer un consentement éclairé soit une réelle connaissance de tous les aspects de l'étude à laquelle elles sont soumises. De plus, en cas de dommages, une structure de services auxquels les individus pourront avoir recours doit être mise en place. L'alliance qui s'est à travers le temps esquissé entre les chercheurs, médecins et les patients doit se renforcer au point que, d'un côté les enjeux importants de l'étude ne soient pas mis à mal et de l'autre, que les intérêts et droits inhérents au sujet traité soient respectés. [...]
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