Le corps est souvent défini dans le domaine médical comme étant l'ensemble des organes d'un être animé, et dans le langage courant comme désignant l'apparence physique d'une personne, ou d'un animal, sur laquelle on peut porter un jugement de valeur subjectif. Lorsque l'on dit d'une personne qu'elle est belle, c'est de son corps qu'il est en fait question. Le corps semble donc porter l'identité de son propriétaire. Selon Descartes, le corps pouvait être comparé à une horloge dont le fonctionnement ne dépendait que d'un ensemble de rouages agissant dépendamment les uns des autres, les organes. La notion actuelle du corps tend à une vision plus vivante du celui-ci, où la cellule (et donc aussi l'organe) peut être vue comme étant un être vivant à part entière. En effet, la cellule possède son propre système digestif, naît à un instant t, meurt à un instant t+1, se déplace, se nourrit, peut tomber malade etc…
Ces différentes visions permettent d'aborder le corps humain sous plusieurs angles. On peut ainsi se demander si ces divergences possèdent une idée (ou un concept) directrice et se complètent, ou au contraire si chacune des différentes sciences humaines actuelles apporte un point de vue sur le corps subjectif, et indépendant des autres.
Nous verrons dans une première partie comment les domaines médicaux et psychologiques considèrent le corps humain, avant de s'intéresser aux points de vue anthropologiques et sociaux dans une deuxième partie. La troisième partie aura pour but de montrer comment ces différentes visions du corps peuvent être utilisées par l'ostéopathe, et si la discipline ostéopathique permet de réunir les multiples conceptions abordées dans les deux premières parties du sujet.
[...] Et de cette perception découleront des jugements de valeur inconscients, des idées reçues, que nous aurons selon notre culture et notre passé. D'un point de vue sociologique, le corps est donc l'information première reçue par la population. Une information vierge de tout jugement jusqu'au premier regard. Nous allons maintenant voir que selon ce regard qui est porté sur la personne, le corps peut exprimer de nombreuses choses différentes, selon la culture. Selon les cultures et le Temps, les conceptions du corps varient fortement. [...]
[...] Le point de vue phénoménologique aborde le corps d'une manière encore différente, mais assez proche du Liebe. Le vécu corporel est abordé d'un point de vue unitaire, comme un tout. La psychologue allemande Zutt prenait l'exemple suivant pour expliquer cette notion : lorsque quelqu'un entre chez soi et que l'on dit mon ami mon ami ne désigne ni le corps de cette personne, car le corps seul ne peut pas entrer dans la pièce sans conscience, mais cela ne désigne pas non plus l'âme de la personne, car l'âme est immatérielle et nécessite un corps pour entrer. [...]
[...] Le corps est donc son objet d'étude primordial. Connaître les différentes conceptions de corps pour un ostéopathe, c'est s'assurer de pouvoir s'adapter à des situations qui pourraient devenir complexe. Un individu, par pudeur, peut très bien appréhender l'idée d'être touché. A ce moment il est très important que l'ostéopathe puisse agir en conséquence. Lorsque le mal être du contact est exprimé par le malade tel quel, le praticien saura qu'il devra s'adapter. Mais si le patient n'aborde pas ce point, le soignant devra, pendant l'anamnèse, être attentif à tous les indices laissés par ce patient, concernant sa culture et son rapport au corps. [...]
[...] Le patient qui vient en consultation a besoin de se retrouver de nouveau en accord avec lui-même, de faire la paix avec son corps. En tant qu'ostéopathe, c'est le rôle le plus important que nous aurons à remplir. Car le bien être et l'acceptation de soi passe par une harmonie avec son propre corps. BIBLIOGRAPHIE Illustrations Première illustration : toile de REMBRANDT. La leçon d'anatomie Deuxième illustration : photo de DALMAZZO, Guy Troisième illustration : photo appartenant à l'IEA Quatrième illustration : dessin de OUELETTE, Catherine Ouvrages HERVE, Christian. Ethique de la personne. Editions l'Harmattan FONTANA, David. [...]
[...] Cela signifie que l'on n'a conscience de son corps que lorsque celui-ci est malade. On a se rend compte de sa vessie quand celle-ci est pleine ; on se rend compte de ses vertèbres quand on a mal au dos, etc Lorsque le corps a mal, il envoie des signaux qui dans un cas sain ne devraient pas exister. On appelle cela la cénesthésie, le sentiment que l'on a de son existence, donné par l'ensemble de nos organes, indépendamment des sens spéciaux selon le dictionnaire médical doctissimo. [...]
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