Bioéthique, éthique médicale, ostéopathie, thérapie, hôpital, service d'urgence, personnels paramédicaux, OMS Organisation mondiale de la Santé
Bioéthiquement, l'ostéopathe a-t-il sa place dans un service d'urgence hospitalier ? L'existence même de cette question prouve que l'insertion de l'ostéopathie dans le monde médical institutionnel est loin d'aller de soi. Elle souligne également le fait que les ostéopathes n'ont pas encore intégré effectivement celui-ci. Pourtant, l'ostéopathe fait, au minimum, partie des « personnels paramédicaux » ; pourquoi y aurait-il alors un problème à ce qu'il trouve sa place aux services d'urgence ? Cette dernière structure représente l'une des portes d'entrée principales dans un complexe hospitalier. Elle accueille des personnes blessées, inconscientes ou souffrant d'une maladie quelconque qui se déclare soudainement. Les services d'urgence prodiguent alors les premiers soins élémentaires au patient (adapter la posture, pansements, nettoyage, antalgiques, etc.), évaluent et pronostiquent son état, puis le redirigent, selon le cas et l'urgence, vers un médecin spécialisé au sein de l'hôpital. Comme le signifie clairement la dénomination de ce service, les urgences travaillent dans une temporalité tout à fait singulière, à savoir une temporalité tendue, resserrée, où chaque minute et chaque geste comptent. Or, il est aujourd'hui de notoriété commune, comme le manifestent de nombreux articles de presse, les grèves et les syndicats, que les services d'urgence sont « débordés » ; il n'y aurait plus ni assez de personnels, infirmiers et médecins spécialisés, ni assez de moyens (notamment de lits), pour faire face à l'afflux croissant (d'ailleurs corrélatif à la croissance démographique générale) de personnes en nécessité de soins.
[...] Cette dernière structure représente l'une des portes d'entrées principales dans un complexe hospitalier. Elle accueille des personnes blessés, inconscientes ou souffrant d'une maladie quelconque qui se déclare soudainement. Les services d'urgence prodiguent alors les premiers soins élémentaires au patient (adapter la posture, pansements, nettoyage, antalgiques etc.), évaluent et pronostiquent son état, puis le redirigent, selon le cas et l'urgence, vers un médecin spécialisé au sein de l'hôpital. Comme le signifie clairement la dénomination de ce service, les urgences travaillent dans une temporalité tout à fait singulière, à savoir une temporalité tendue, resserrée, où chaque minute et chaque geste comptent. [...]
[...] Pourquoi n'y aurait-il pas de place pour l'ostéopathe dans un service d'urgence hospitalier ? Tandis que la médecine s'institue comme discipline scientifique (notamment grâce aux travaux de Claude Bernard) tout au long du XIX[e] siècle et y acquiert la physionomie qu'on lui connaît encore de nos jours, l'ostéopathie est une pratique thérapeutique fondée en 1874 par le médecin américain Andrew Taylor Still. Elle est née, d'une part, du constat de l'inefficacité de certains traitements (par trop dangereux, chimiques ou invasifs), et, d'autre part, de la découverte d'un moyen d'action thérapeutique sur l'organisme entier par l'intermédiaire de la manipulation manuelle des os (d'où « ostéo », venant du grec) du squelette humain. [...]
[...] Si l'ostéopathie considère la santé à long terme du patient, elle peut s'avérer également utile dans un service d'urgence. Tout type de traumatisme, par exemple dû à un accident de voiture, peut être pris en charge par l'ostéopathe, si le patient en question ne présent pas de séquelles neurologiques ou plus graves. Le champ d'action de l'ostéopathe peut ainsi s'étendre d'affections strictement articulaires à des pathologies respiratoires : des crises d'asthmes, de spasmophilie ou de pneumonie, dont les répercussions sur la cage thoracique notamment sont hors de doute, peuvent également être soulagés par l'intermédiaire de soins ostéopathiques. [...]
[...] La médecine n'est pas un « empire dans un empire » : son exercice s'inscrit dans un environnement culturel régi par des attentes collectives, des garde-fous juridiques, des interdits moraux et des contraintes collectives. Fort de ces constats fondamentaux, et auxquels nous serons amenés à faire référence tout au long de ce travail, nous nous poserons la question suivante : bioéthiquement, l'ostéopathe a-t-il sa place dans un service d'urgence hospitalier ? L'existence même de cette question prouve que l'insertion de l'ostéopathie dans le monde médical institutionnel est loin d'aller de soi. Elle souligne également le fait que les ostéopathes n'ont pas encore intégré effectivement celui-ci. [...]
[...] Ce tournant bioéthique entre le XX[e] et XXI[e] siècles, pourrait-on dire, prive le corps médical, au sens étroit du terme, d'un droit de parole et de législation monolithiques sur les questions de santé. Bien entendu, les médecins spécialisés et les infirmiers restent aux premières loges des problématiques éthiques qui apparaissent quotidiennement dans les services d'urgence ; ils se doivent d'agir rapidement, selon leurs moyens et, humains qu'ils sont, peuvent prendre des décisions « mauvaises ». Cette situation, irréductible s'il en est, ne saurait cependant s'opposer à un effort de reconsidération, de restructuration, en un mot, de modernisation des services d'urgence. [...]
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