Le Millénaire de la Médecine au Maroc et les perspectives d'avenir
L'enseignement de la médecine au Maroc, au Moyen-Age (c'est-à-dire jusqu'au XVème siècle de la période Mérinide), comparé à celui du Monde Musulman, s'insère dans une étude que j'ai élaborée, à la demande de la « Commission Internationale pour le Développement de l'Histoire de la Science et de la Culture de l'Humanité ». J'ai, donc, essayé d'analyser, dans ce contexte, la portée de la contribution du Maroc, en l'occurrence. Je parle en historien qui tend, quoique profane en science médicale, à définir les contours de l'impact de la tradition maghrébine, sur cette branche scientifique, parallèlement à la pensée gréco-romaine, sur le processus d'évolution des centres didactiques : hôpitaux, cliniques, polycliniques, et ce qu'on appelait « boutiques de traitement ». Simples noyaux d'applications quotidiennes, les travaux, effectués au sein de ces centres, seront bientôt étayés par des expériences, souvent individuelles, mais parfois collectives, avec la collaboration d'étudiants, au nombre toujours limité. Une diagnostologie trés élémentaire, finit par constituer, avec les Avempace, les Avenzoar et les Averroès , une véritable branche d'études, tendant à mettre au point une symptomologie des maladies ,et, à tenter des ordonnances adéquates, dans le contexte maghrébin ; certaines conjonctures, particulières au milieu Islamique, avaient façonné, très tôt, les optiques et les options, créant une assise exceptionnelle où la médecine préventive s'imprégne d'une teinte culturelle où le social prime le religieux.
La médecine et ses dérivés prirent, dés les premiers siècles de I'Hégire, un cachet sacré, les classant parmi les sciences dites Islamiques. C'est, pourquoi, la mosquée constituait l'institution de choix, pour l'enseignement
de cette branche scientifique. Elle est symbolisée, au Maroc, par la grande mosquée de la Qaraouyène, édifiée en l'an 245 de l'Hégire (859 J.C.).
A cette époque, Fèz, construite une soixantaine d'années auparavant, hébergeait le rite Chafiite, dont le promoteur affirmait qu'il ne connaissait guère de science, autre que la Charia (1), plus noble que la Médecine; cette branche de la connaissance, qui assure la santé physique et psychique de l'Homme, est placée, dans l'Islam, au premier rang des structures essentielles de la société. La polyvalence des Ulémas de la première Université religieuse du Monde Islamique, ne se concevait, nullement, sans une certaine connaissance, dans l'art médical. Une heureuse équation, entre
le temporel et le spirituel, est le secret de l'équilibre, dont dépend la félicité
de l'être humain. Les enseignements coraniques ou traditionnaires, englobent
[...] par des moyens contraceptifs. II convient de distinguer ce qu'on a appelé la régulation démographique ou la limitation des naissances, de la planification familiale (family planning), conçue comme moyen de protection maternelle et infantile, visant.notamment, la réduction du taux de mortalité, chez l'enfant, par une thérapeutique préventive appropriée. Tous ces facteurs interfèrent, pour créer un champ de neutralisation réciproque. Ce qui est curieux, c'est que, parfois, une mortalité élevée favorise une forte fécondité et crèe des impératifs socio- économiques inversés. [...]
[...] Il aspire, constamment, à avoir une progéniture. Il doit se demander pourquoi ne pas essayer de la réaliser, si la science met à sa disposition une méthode médico-sociale qui lui permet, tout en dépassant les risques, de réaliser ce à quoi il aspire. Mais, il y d'un autre côté, l'impératif de légalité et de légitimité que le croyant est tenu d'observer, tout en engendrant, d'une façon ou une autre ; pour le créateur et l'initiateur de la science et de l'invention de l'homme, n'est-il pas légitime, de recourir, pour procréer, à tous les moyens dont Il (Allah) nous pourvoit, par Sa Grâce et Sa Providence. [...]
[...] On posa au Prophète la question suivante : quelle est la qualité jugée la meilleure, chez le musulman? C'est, répondit-il, de calmer la faim d'un miséreux et de saluer ( le salut étant une expression de paix) toute personne connue ou inconnue Le salut est considéré dans ce Hadith - rapporté par Bokhari, Moslim et Malik - comme un geste inspirant la sécurité ; une double sécurité est, donc, requise, à laquelle le croyant doit participer : la sécurité alimentaire et la sécurité physique. [...]
[...] Kollath (spécialiste allemand) confirme : l'on excepte les maladies provenant de causes accidentelles, d'empoisonnement (plomb, arsenic, etc . de micro-organismes extrêmement virulents, de malformations congénitales, la majorité des maladies connues trouve son origine directe ou indirecte dans une alimentation incorrecte». Le Dr. Ghawabi rapporte qu'il a observé des cas de personnes de Hijaz âgées, de plus de cent ans, et dont le régime alimentaire a été exclusivement lacté ou associé à du thé, et rarement (une fois par mois) à la viande. [...]
[...] j'aime, fit remarquer le Messager d'Allah, contacter mes compagnons avec une belle allure». Le Prophète, quoique non loin de la Mecque, dans sa demeure à Médine, n'a pas cru devoir répéter l'accomplissement du Hajj; car il est demeuré neuf ans consécutifs, sans faire le pélerinage (Moslim). C'est pour bien marquer le caractère essentiellement obligatoire de ce pilier de l'Islam, une seule fois dans la vie, en tenant compte des possibilités de chacun, même pour cette fois unique. La Kaaba, lieu sacré et point de convergence de tout le monde musulman, ne doit pas être prise comme refuge et asile pour les rebelles, les assassins, et quiconque aura perpétré un délit ou un crime (Bokhari). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture