Obésité, modèles animaux, knock-out, gènes, hormones
L'obésité touche environ 8% de la population mondiale et un quart des enfants et adolescents des pays industrialisés. Reconnue comme une maladie en 1997 par l'OMS, et est définie comme une maladie reflétant le développement excessif du tissu adipeux lié à un stockage massif de lipides et due à un déséquilibre de la balance énergétique.
On distingue le surpoids où les adipocytes ou cellules adipeuses stockent de plus en plus de graisse et grossissent, de l'obésité où les adipocytes arrivent à saturation et se multiplient.
L'obésité se caractérise par:
- un excès de masse grasse,
- un IMC (Indice de Masse Corporelle) > à 30,
- des plis cutanés,
- tour de hanche / taille élevé, ...
Cette maladie est multifactorielle: en effet, parmi ses causes on retrouve des causes alimentaires, une insuffisance de dépenses physiques, des facteurs sociaux et environnementaux, des facteurs culturels, des facteurs hormonaux, ou encore des facteurs génétiques (qui compte pour 30% dans la constitution de l'obésité humaine). C'est à ces derniers facteurs que nous nous sommes plus particulièrement intéressées.
[...] Gène: unité d'information génétique, codée sous forme d'une séquence de nucléotides sur un brin d'ADN. Un gène est destiné à être traduit, il contient l'information nécessaire à la synthèse de protéines. Chez les eucaryotes, un gène est constitué d'une alternance de séquences codantes ou non . Seules les séquences codantes, les exons, seront traduites en protéines, les autres, les introns, seront éliminées avant la traduction sous forme de protéine. Les gènes codant pour des protéines, leurs expression détermine la vie cellulaire, permettant donc d'obtenir plusieurs types cellulaires différents par le jeu d'activation et de désactivation des gènes. [...]
[...] Utilité des modèles animaux L'intérêt de l'utilisation de modèles animaux en psychologie n'est plus à prouver. En effet, ceux-ci fonctionnent comme des analogies du modèle humain, permettant d'étudier les comportements animaux pour les extrapoler par la suite à des situations plus complexes. Bien que plus complexe, le cerveau humain fonctionne sur la même base que celui des autres mammifères. Les modèles animaux sont donc développés dans le but d'obtenir une représentation simplifiée de système biologiques impossibles à étudier directement chez l'Homme. [...]
[...] La souris létale jaune est un excellent modèle pour l'obésité humaine, car l'agouti et MC4R sont normalement exprimés dans le tissu adipeux chez l'homme. L'expression de ce gène a pour effet sur les souris la coloration jaune de leur pelage, une apparition d'obésité, d'un diabète de type II, une hyperleptinémie, et le développement d'un diabète insulino-résistant. Chez l'homme, agouti est exprimé dans divers tissus, y compris le tissu adipeux, suggérant qu'il pourrait être impliqué dans la régulation de l'homéostasie énergétique. [...]
[...] Toutefois, les niveaux de CRH ne semblent pas être fortement liés à la régulation de la baisse de poids chez les animaux obèses. Il est donc probable que cette voie interagisse avec le système de la mélanocortine leptine / dans la régulation du poids. La mélanocortine (melanocyte-stimulating hormone ou MSH) est une hormone anté-hypophysaire sécrétée par l'hypothalamus sous l'effet de la leptine et l'un des récepteurs cérébraux qu'elle active, le MC4-R, inhibe alors la prise alimentaire (effet anorexigène). La protéine Agouti-related (AgRP) est un peptide produit par le gène agouti, antagoniste des récepteurs MC4-R et MC3-R dans le cerveau. [...]
[...] Si cela s'avérait vrai aussi pour l'homme, cela signifierait que les personnes ayant de grandes quantités de protéine UCP2 consommeraient des calories sans les stocker ; inversement, les personnes qui auraient de faibles quantités d'UCP2 synthétiseraient plus de graisses, les aliments leur "profitant" davantage.Beaucoup reste à faire avant qu'on puisse déboucher sur un médicament fondé sur l'UCP2. - la protéine Acrp30: est sécrétée par les cellules graisseuses humaines. Une partie de cette protéine, dite gAcrp30 (Famoxin), lorsqu'elle est injectée chez des souris, provoque un amaigrissement. Elle aurait pour effet de forcer les muscles à brûler davantage d'acides gras et augmente ainsi la consommation énergétique corporelle globale. Cependant, aucun travail scientifique n'a encore été publié dessus. Il convient aussi de remarquer que les physiologies du tissu adipeux chez l'homme et chez le rongeur présentent des différences importantes. [...]
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