La Révolution a pour but, nous le savons tous, de renverser l'ordre établi depuis des siècles sous le nom d'Ancien Régime. Ce bouleversement concerne bien évidemment le paysage politique, mais également le domaine médical, auquel nous nous intéressons plus particulièrement. Plusieurs éléments propres à la médecine d'Ancien Régime provoquent de telles aspirations, aussi bien chez les médecins que chez les Constituants. L'inefficacité des soins prodigués, dans les campagnes comme dans les hôpitaux, en sont la première cause. Les médecins, quant à eux, ressentent un certain agacement vis-à-vis de la concurrence de guérisseurs au talent douteux et souhaitent en conséquence une meilleure organisation. C'est ainsi que, au nom du droit à la santé fraîchement institué par la Constituante, la Révolution détruit en quatre ans tout l'héritage médical de l'Ancien Régime : par cette volonté des révolutionnaires de mettre à bas toute corporation, la médecine française connaît alors une période chaotique, pendant laquelle peut se déclarer médecin qui veut. Est alors entreprise une reconstruction, institutionnelle et scientifique, de l'édifice médical.
Tout d'abord, l'on peut s'interroger quant aux acteurs de cette médicalisation : quel est le rôle de l'État ? Des différents régimes ? Des médecins eux-mêmes ? Puis, la question de la diffusion à proprement parler s'impose également : quels sont les différents vecteurs de cette médicalisation ? Enfin, la nature et l'entendue du phénomène peuvent amener à quelque étude : le phénomène est-il complet, linéaire et homogène ?
[...] Ainsi, nous allons voir en quoi la discipline se modernise et l'institution s'affirme, en montrant ainsi que la corporation médicale en elle-même contribue à la médicalisation de la société au XIXe siècle. Les nouvelles méthodes expérimentales sont le fait de médecins comme Claude Bernard, qui pratiquent des dissections d'animaux pour tenter de comprendre des fonctionnalités particulières de différents organes. Mieux cerner la maladie en observant les effets de cette dernière à l'intérieur du corps peut paraître pour un individu du XXIe siècle la démarche la plus élémentaire et la plus intuitive du médecin : ne perdons cependant pas à l'esprit que jusqu'à la Révolution, médecins et chirurgiens agissent séparément, autrement dit théorie et pratique sont cloisonnées. [...]
[...] Bibliographie indicative Les Français et leur médecine au XIXe siècle. D'Olivier Faure, aux éditions Belin Médecin ou malade : la médecine en France aux XIXe et XXe siècles. De Jacques Poirier et Françoise Salaün, aux éditions Masson Atlas de la Révolution française Médecine et santé. De Serge Bonin et Claude Langlois, Éditions de l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1993. [...]
[...] Mais l'anesthésie générale n'est pas introduite par un Français mais un Américain, Horace Wells, en 1844. Elle connaît des améliorations tout au long du siècle, la substance utilisée changeant au fil des décennies. Puis, dans les vingt dernières années du XIXe siècle, la révolution pastorienne bouleverse la médecine, prenant peu à peu les formes modernes que nous lui connaissons actuellement. L'apport de Louis Pasteur à la médecine est la mise en évidence de l'existence de germes pathogènes. Lors de ce que J. [...]
[...] Citons-la, comme le fait J. Léonard : Tout Français malade, privé de ressources, reçoit gratuitement de la commune, du département ou de l'État, suivant son domicile de secours , l'assistance médicale à domicile ou, s'il y a impossibilité de le soigner utilement à domicile, dans un établissement hospitalier. Cependant, cette loi pose un problème financier qui se voit régler par la loi du 14 juillet 1905 qui retire les subventions accordées aux religieux pratiquant la médecine pour assurer le financement de l'assistance. [...]
[...] L'auteur en énumère bien d'autres, parmi lesquels les otoscopes de Prosper Ménière et J.-P. Bonnafont, les ophtalmoscopes de Helmolz et de François Follin, l'endoscope de Désormeaux, ou encore le laryngoscope de Charles Fauvel. Le thermomètre médical connaît également de nettes améliorations au cours du siècle, à la fin des années 1860 plus précisément. Il en va de même pour le microscope qui de décennie en décennie s'enrichit d'innovations : vers 1820, de nouvelles lentilles anti-reflets permettent une observation plus efficace. [...]
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