« En histoire européenne, l'Antiquité désigne la période des civilisations de l'écriture autour de la Méditerranée, après la Préhistoire et avant le Moyen Âge. Traditionnellement, l'antiquité est commencée au IVe millénaire av. J.-C. (-3500, -3000) avec l'écriture, et terminée durant les grandes migrations eurasiennes autour du Ve siècle (300 à 600). La date symbolique est relative à une civilisation ou une nation, la déposition du dernier empereur romain d'Occident en 476 est un repère conventionnel pour l'Europe occidentale, mais d'autres bornes peuvent être significatives de la fin du monde antique. » (1)
L'Histoire des médecines dans l'antiquité étant un sujet très vaste et plutôt ambitieux, l'intérêt s'est porté sur la relation médecin-patient, et plus particulièrement sur le dialogue et la place de l'interrogation dans le diagnostic médical ; notamment sur le travail de Rufus d' Ephèse, médecin grec du premier siècle auteur de l'interrogatoire des malades (100 ap. JC), et de ses relations avec le travail de G.Canguilhem, le normal et le pathologique (1966).De plus, d'autres travaux d'auteurs de cette période sont venus étoffer cette réflexion sur la place de la relation et de l'anamnèse dans la clinique et la thérapeutique médicale : Hippocrate, Livre I des épidémies, Arrêté de Cappadoce, traité des signes, des causes et de la cure des maladies aiguës et chroniques, traite de la maladie sacrée et Celse, traité de Médecine, Livre III et IV.
L'enjeu majeur de ce travail est de faire le lien entre une histoire, lointaine, et l'actualité : il y a t-il des concepts et grands mouvements de pensées qui sont toujours d'actualité? La relation du médecin avec son malade est aujourd'hui remise en question par une société en pleine évolution, en recherche permanente de gain et d'optimisation de temps et de productivité. L'interrogation du malade par son médecin n'est aujourd'hui que trop rapide et on assiste à une « scientification » de la médecine. Les progrès dans les diverses sciences qui composent la médecine en ont fait une technique de pointe. Mais le manque d'humanité est de plus en plus montrée du doigt et le patient se sent de plus en plus passif lors de la consultation médicale. Quel est donc l'enjeu actuel d'une amélioration de cette relation praticien-patient, tant pour l'ostéopathie que pour la médecine dite « traditionnelle ». Tout en gardant à l'esprit qu'il est nécessaire d'exercer dans l'unique but de répondre au mieux aux attentes du patient qui souffre et de tout mettre en œuvre pour lui et son bien être.
[...] Les progrès dans les diverses sciences qui composent la médecine en ont fait une technique de pointe. Mais le manque d'humanité est de plus en plus montrée du doigt et le patient se sent de plus en plus passif lors de la consultation médicale. Quel est donc l'enjeu actuel d'une amélioration de cette relation praticien-patient, tant pour l'ostéopathie que pour la médecine dite traditionnelle Tout en gardant à l'esprit qu'il est nécessaire d'exercer dans l'unique but de répondre au mieux aux attentes du patient qui souffre et de tout mettre en œuvre pour lui et son bien être. [...]
[...] Dans la Grèce antique, le médecin commençait par interroger le malade. Cela lui permettait de se faire une idée de l'état général du patient. Rufus d'Ephèse affirme qu'il faut poser des questions pour mieux connaître le malade et ainsi mieux le soigner. Le médecin observe ensuite son malade, lui prend le pouls, la respiration autant de signes qui permettent de juger de l'état de sa santé. Hippocrate fut un des premiers à collecter et observer les différents signes cliniques chez ses patients. [...]
[...] C'est avec une vision de la médecine, et notamment de la relation médecin-patient, humaniste et à l'écoute du malade que Rufus d'Ephèse, comme G. Canguilhem et d'autres, ont travaillé. Cette question de l'interrogatoire des malades a fait l'objet d'écrits dans l'antiquité mais reste toujours d'actualité et c'est là tout l'enjeu pour l'ostéopathie : être pratiquée avec humanité en mettant au centre la relation praticien-patient, qui passe notamment par une écoute et un interrogatoire poussé de la personne souffrante. La consultation ostéopathique, celle qui remet le patient dans son contexte et, avant toute manipulation, interroge le patient sur lui-même et son environnement, parait, au regard du point de vue des différents auteurs présentés, plutôt adaptée et convenir à une médecine humaniste. [...]
[...] 10) R. Dachez, citation de Celse, histoire de la médecine, p.203, ed.Tallandier, Paris 11) Hippocrate, traité de l'ancienne médecine, p.573. [...]
[...] Car c'est le malade lui-même qui parle le mieux de sa maladie, qui la vit au jour le jour, même si par là les propos peuvent être tendancieux puisque l'on n'est jamais objectif envers soi-même ou ce qui nous affecte. C'est pour cela qu'Hippocrate propose dans le livre I des Epidémies une marche à suivre pour le praticien. Pour l'auteur contemporain Canguilhem, la clinique et la thérapeutique sont des techniques d'instauration ou de restauration du normal, qui ne se laissent pas entièrement et simplement réduire à la seule connaissance. Il ajoute que l'observation est une étape nécessaire : si le microscope est capable de servir la clinique, c'est à la clinique d'éclairer le microscope. [...]
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