Formation à la supervision d'équipe - Per via de levare E per via de pore

Thèmes abordés

Formation à la supervision d'équipe, Freud, Lacan, MJ. Sauret, Mcl. Lambin, D. Lacoume, J. Rouzel, équipe Apajh, Ariège, Lavelanet, Saint-Girons, croix rouge, Toulouse, Unifaf, concepts, institution, place des cliniciens, travail clinique d'accompagnement

Résumé du document

Le travail clinique d'accompagnement d'usagers met en jeu des résonances personnelles qui viennent colorer nos interventions professionnelles. L'humain s'adresse à l'humain aussi avec son être et les réponses qu'il reçoit lui font assez souvent de l'effet en termes d'affects. Cela génère parfois du malaise chez l'accompagnant comme chez l'accompagné. La supervision d'équipe est un espace où ces brouillages, ces énigmes, ce trop-plein d'émotion peuvent venir se déposer et se transformer. C'est aussi un lieu ressource pour les professionnels qui, sans, cela a parfois du mal à être étayage pour la personne accompagnée.

Extraits

[...] Coté sujet, dans le discours de l'analyste, c'est le sujet qui met sa division au travail et ce qui est produit, ce sont ses S1, c'est-à-dire les signifiants qui ont marqué son histoire et pour lesquels il peut faire les liens qui lui manquent, S2, S3, et c'est de ce déroulement que le clinicien, superviseur sont garants en ce sens qu'il ne vient pas entraver ce lien par ses liens à lui. Per via de levare. Retirer. Se retirer. Vider la place. Afin que le sujet advienne. [...]

[...] Cette approche me donne l'envie de transférer cela vers d'autres. Et quand les demandes d'animation de groupes se présentent à moi, elles me tentent et chemin faisant, l'idée de me former à la supervision d'équipe se précise. C'est alors que, telle une feuille se détachant de l'arbre à la fin du mois de septembre, vient amerrir dans ma boîte aux lettres le livret de formation de Psychasoc, et entre autres une proposition de formation à la supervision d'équipe de J. [...]

[...] Lacan le dit autrement[5] « ce n'est jamais par l'excès de quelqu'un d'autre que l'on se trouve excédé, c'est toujours parce que cet excès vient rencontrer votre excès à vous » ce que je peux en dire c'est qu'en présentant cette situation, « la pire, la plus embrouillée, la plus confuse », en demandant en quelque sorte à mes collègues en formation, « de mettre de l'ordre dans tout ça » et en plus en leur « cachant » un élément essentiel, j'ai fait preuve en quelque sorte d'un grand désamour à leur encontre. De cela, ils n'en ont pas voulu, ils m'ont laissé face à moi- même. Et la dernière du groupe a eu cette parole apaisante et reconnaissante, qui a permis les larmes et initié le dégagement de cette souffrance. Per via de levare e per via de pore. C'est l'extraction de la haine qui révèle l'amour. Dur, mais tout à fait utile Deux enseignements de Joseph Rouzel suivent Vider de la place. [...]

[...] Il y faut donc un lieu un espace, une compétence, une bienveillance, une capacité à aimer l'autre, “per via de pore” à s'en approcher suffisamment pour tenir le professionnel qui tient l'usager, le holding du holding[13], tenir celui qui tient, sans le retenir, tout en y tenant et c'est un des noms du désir. Bibliographie Allione C. La part du rêve dans les institutions : Régulation, analyse des pratiques, supervision. Lacan J. : L'envers de la psychanalyse L'agressivité en psychanalyse Le transfert Dör J. Introduction à la lecture de J. Lacan Freud S. Introduction à la psychanalyse Essais de psychanalyse Rouzel J. La supervision d'équipe en travail social Le transfert dans la relation éducative Sauret MJ. De l'infantile à la structure. [...]

[...] Ce travail de déconstruction nous l'avons fait ensemble et cela a duré un certain temps. Ce qui a facilité c'est bien sur le désir de chacun, mais également, toute la question du cadre. L'institution a permis que ce groupe existe avec régularité, depuis 4 ans chacun a été libéré de son travail de moniteur d'atelier chaque mois. J'ai tenu ma place tout autant et chaque professionnel c'est rendu disponible à chaque fois. Et c'est énorme. Et cela se construit à chaque fois, en effet rien n'est jamais acquis. [...]