"Le meilleur des mondes" d'Aldous Huxley, livre au succès retentissant, témoigne de nombre de fantasmes se développant autour des avancées de la génétique et de leurs conséquences sur l'être humain. Aujourd'hui, si la génétique suscite tant d'excitation et tant d'inquiétude, c'est parce qu'elle touche à l'essence même de l'homme, permettant une meilleure maîtrise et une meilleure connaissance de l'être humain.
Face aux avancées de la génétique, les "biocatastrophistes" s'alarment, sous prétexte qu'elles mettraient l'humain en danger. Dans le même temps, les "biotechnicistes" refusent toute limitation des expérimentations scientifiques, car pour eux ces avancées sont synonymes d'incroyables espoirs pour l'homme. D'autres, les "technoprophètes" en attendent une nouvelle ère pour l'humanité. Enfin, les "humanistes" refusent d'employer ces avancées scientifiques quand elles sont en contradiction avec le principe de dignité humaine.
Finalement dans ce débat, où se déchaînent les passions, la position idéale à adopter n'apparaît pas évidente. De nombreuses questions se posent, à commencer par savoir si la justification thérapeutique est suffisante pour laisser libre les expériences scientifiques sur l'homme.
[...] Les technoprophètes abordent ce futur avec enthousiasme, mais ce futur tel qu'ils le décrivent est-il vraiment souhaitable ? Les avancées des biotechnologies constituent un progrès incontestable en matière thérapeutique, sont source d'espoirs pour de nouvelles guérisons, et amènent certains à rêver d'une nouvelle ère. Mais ces espoirs, ces rêves, ne doivent pas cacher le fait que ces avancées pourraient avoir des effets non voulus. En effet, les avancées des biotechnologies mettent à mal notre conception traditionnelle de l'humain et par conséquent, ne pourraient-elles pas conduire à le déshumaniser ? [...]
[...] De plus, Jacques Testart ajoute que prétendre la décision «démocratique» car appartenant au libre choix des intéressés (médecins et parents) est un mensonge. Selon lui, c'est ignorer délibérément le poids des conformismes, et de la pression sociale de la normalité. Ainsi il semble urgent et nécessaire de fixer des règles pour le diagnostic préimplantatoire car il est source de dérive eugéniste. D'autres dérives apparaissent évidentes, si la quasi-totalité des pays ont interdit le clonage reproductif (à l'exception de la Russie et Israël) il existe encore de nombreux pays qui autorisent les recherches sur le clonage à des fins thérapeutiques. [...]
[...] Les cellules souches véhiculent un espoir important car grâce au clonage thérapeutique elles pourraient mettre fin aux maladies génétiquement dégénératives notamment celles du système nerveux. En effet, les cloner permettrait de disposer de cellules somatiques ayant le même patrimoine génétique que la personne greffée, elle pourrait ainsi être greffée sans qu'il y ait risque de rejet. Cette technique, bien que pas encore au point semble à l'avenir constituer un rempart à la dégénérescence. Là maîtrise toujours plus grande de la vie humaine et l'environnement de l'homme, amènent les technoprophètes à rêver d'une nouvelle ère : la posthumanité. [...]
[...] La prise de conscience de la nécessité d'une bioéthique internationale est un aspect très positif. Néanmoins toutes ces déclarations risquent de rester lettre morte sans la mise en place d'une législation internationale assortie d'un système de sanctions efficace. En réalité, tant que ces textes de référence n'auront pas force de loi, ni valeur contraignante, les manipulations génétiques, dénoncées haut et fort par la communauté internationale, continueront de se développer en toute impunité et les risques de dérives continueront à exister. [...]
[...] En effet, s'il existe des lois bioéthiques, le droit semble bien plus suivre les évolutions qu'il ne les encadre. Dans le monde actuel, avec la mondialisation économique, la déontologie médicale est insuffisante, ce débat éthique devient urgent pour pouvoir encadrer les interventions scientifiques afin de protéger l'humain. Ainsi, les avancées scientifiques ont été considérables permettant de pallier les aléas de la vie humaine et allant jusqu'à susciter le rêve d'une société posthumaine Néanmoins, cette maîtrise de la vie humaine met à mal l'approche traditionnelle de l'humain, et représente par conséquent un certain danger pour l'homme, car elle est source de dérives (II). [...]
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