Promues depuis quelques années sur le devant de la scène, les biotechnologies s'affirment aujourd'hui comme un champ technologique à part entière, dont l'impact sur l'évolution du monde et de la société humaine peut se révéler aussi important que celui de l'énergie atomique ou de l'informatique. Fondées sur la maîtrise du vivant, elles intègrent les progrès de plusieurs disciplines, de la biochimie à la génétique, et engendrent ainsi une panoplie d'outils susceptibles de bouleverser de multiples secteurs industriels et de modifier l'environnement.
Les biotechnologies, secteur de pointe, comptent aussi parmi les savoir‑faire ancestraux de l'homme qui, dès l'Antiquité, faisait déjà fermenter ses aliments pour les bonifier et les conserver. Vingt‑six siècles av. J.-C., les Égyptiens utilisaient en effet les levures pour faire lever la pâte à pain. Mille six cents ans plus tard, les Chinois avaient recours aux micro‑organismes pour obtenir la fermentation de la sauce de soja. Et quelques siècles apr. J.-C., les fromages sont apparus en France.
[...] Les risques d'allergie Le risque d'allergie lié à la consommation d'une PGM ne provient pas que du transgène qu'elle contient, puisque l'introduction du transgène dans le génome, ou patrimoine génétique, de la plante peut à son tour entraîner des modifications de ce génome ou du fonctionnement des autres gènes. Les essais sur les animaux ne permettent pas d'évaluer précisément les risques. Aussi les scientifiques recommandent-ils en général de mettre en œuvre un suivi médical consacré à cette étude des réactions allergiques. [...]
[...] Mais avec le développement des nouvelles techniques de biologie moléculaire, l'amélioration des races animales a franchi un saut qualitatif important par la rationalisation des méthodes de sélection. XXX) L'amélioration des espèces domestiques Des corrélations fines entre un gène (ou un ensemble de gènes) et une qualité agronomique précise (bonne résistance aux maladies, potentiel de reproduction élevée) ont été établies, qui commencent à être utilisées pour la sélection des troupeaux. C'est ainsi que les chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) sont à présent capables de prédire si un jeune bovin a ou non hérité des gènes responsables de la synthèse d'une protéine favorable à la production fromagère (la caséine Kappa B). [...]
[...] Souvent qualifiée de bizarrerie chimique, la graine de ricin tire son originalité de sa richesse en un acide gras : l'acide ricinoléique, qui permet d'obtenir de longs polymères sans équivalents pétrochimiques, comme le rilsan 11, plastique d'origine végétale utilisé notamment dans l'industrie automobile (tableaux de bord). Les biocarburants - Autre débouché possible de l'agriculture : la production de biocarburants, susceptibles de remplacer les carburants d'origine pétrolière. Ils sont déjà fabriqués à petite échelle à partir de betteraves ou de céréales fermentées (production d'éthanol) ou encore d'oléagineux (production d'un gazole de substitution à base d'huile de colza notamment). Leur généralisation pourrait en partie résoudre les problèmes de surplus agricoles, de déséquilibre des balances commerciales et de dépendance énergétique des pays européens. [...]
[...] Pour d'autres observateurs, cependant, les biotechnologies tendent à accentuer les disparités existant entre les pays en voie de développement, dépendants sur le plan technologique, et les pays riches, qui disposent de ces techniques et peuvent les intégrer à leur outil industriel. Ce débat a été largement médiatisé autour de la technologie dite «terminator», qui utilisait un transgène rendant la plante stérile ; ainsi, les agriculteurs se seraient trouvés contraints de racheter à chaque fois leurs semences, procédé contraire aux usages, mais surtout extrêmement défavorable pour les paysans pauvres des régions tropicales. L'abandon de la technologie terminator n'a cependant pas fait retomber les critiques. L'industrie biotechnologique exige en effet, pour être rentable, une protection intellectuelle pour les brevets qu'elle dépose. [...]
[...] C'est pourquoi les bactéries du genre Thiobacillus sont à nouveau mises à contribution pour l'extraction du cuivre. D'autres micro‑organismes, des bactéries du genre Pseudomonas et des levures du genre Saccharomyces notamment, sont utilisés pour la récupération de l'uranium, du nickel, du plomb, du mercure et du radium. Ces procédés commencent même à être étendus à l'exploitation des nodules polymétalliques, ces petites boules compactes riches en cuivre, en manganèse, en nickel et en cobalt que l'on trouve entre 3000 et 5000 m au fond des océans. [...]
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