L'Afrique et le SIDA

Résumé du document

La maladie du SIDA, considérée par l'ONU comme « le plus grave défi au développement », est un problème majeur en Afrique subsaharienne, les régions les plus atteintes étant l'Afrique australe et centrale (Botswana, Namibie, Swaziland et Zimbabwe : 20% de séropositifs dans la tranche d'âge 15 - 50 ans). Les principales victimes de la maladie sont les enfants, qui sont contaminés en masse à cause de l'exploitation sexuelle des jeunes adolescents, mais qui subissent aussi par d'autres voies les conséquences de la maladie.
L'épidémie du Sida met un frein à la croissance des pays qui en sont victimes, c'est alors le développement de ces pays qui est en danger et c'est là que peut intervenir l'aide des pays du Nord. Aujourd'hui de nombreuses organisations de lutte contre le Sida sont présentes en Afrique, et la sensibilisation des pays du nord à ce problème est relativement importante.
Cependant, les actions menées par ces associations ne sont pas toujours en adéquation avec les populations locales, et la frontière entre humanitaire et développement est parfois floue. A cela s'ajoutent des problèmes de corruption et d'accès aux médicaments. Comment les pays du Nord peuvent faire face à cette pandémie et mener des actions de développement efficaces et sur le long terme ?

Extraits

[...] Conclusion Une récente étude médicale montre que la circoncision diminue le risque de contracter le sida. De tels résultats sont à prendre avec précaution: ils n'ont pas encore été validés par d'autres groupes de travail et restent donc susceptibles d'être remis en cause. Mener de nouvelles recherches sur le sujet est difficile: il faudrait pouvoir étudier la diffusion du sida sur une population donnée en circoncisant certaines personnes, et en en laissant d'autres noncirconcises. Un problème éthique se pose : les populations du sud comprendraient-elles l'intérêt d'une telle étude ? [...]

[...] Le sida affecte donc durablement le capital humain des pays africains et les prive d'un moteur du développement, l'éducation. Dans de nombreux cas, la mort des parents oblige les ainés à assumer la charge de la famille, alors qu'ils sont à peine adolescents. L'éducation passe forcément au second plan lorsqu'il s'agit de la survie de la famille. Le sida enchaîne les populations africaines à un cercle vicieux. Il handicape sérieusement leurs économies et les prive des moteurs du développement. Or c'est justement le développement qui permet au pays d'acquérir les moyens de s'affranchir de la maladie. [...]

[...] Mais un marché noir risquerait alors de se développer. En ce moment, le marché noir pour les antirétroviraux en Afrique est très petit, ou n'existe pas, parce que les médicaments sont rares, restent très chers ou que leur distribution est étroitement contrôlée par le gouvernement explique Jayne Byakika Tusiime, chercheur ougandais à l'université Makere de Kampala. Ainsi, la distribution de médicaments génériques doit être mise en place et contrôlée par les gouvernements. Car un marché noir, non contrôlé par définition, a pour conséquence grave de développer chez les malades une résistance au traitement, due à une prise de médicaments irrégulière. [...]

[...] L'absentéisme, la fatigue, diminuent considérablement les ressources du séropositif, alors même que ses frais médicaux deviennent plus importants. Ces dépenses se font au détriment de l'épargne privée et des investissements personnels (on vend le bétail et les outils de travail pour payer les soins). Or sans accumulation de capital, il n'y a pas de croissance possible La dégradation des conditions de vie s'avère d'autant plus grave qu'elle est susceptible d'amplifier la pandémie. En effet, la pauvreté et l'exclusion (la famille rejette parfois le séropositif) favorisent la prostitution, accélérant ainsi la propagation du virus. [...]

[...] La religion, les croyances, les pratiques ancestrales comme les rites de passage à l'âge adulte sont autant de facteurs à prendre en compte puisqu'ils influent sur la façon dont les populations africaines envisagent la maladie et son soin. L'Unesco a établi trois paliers d'intervention de la culture dans la lutte contre le sida : elle est contexte (environnementale), contenu (les messages de prévention doivent s'y inscrire pour être compris) et méthode (permet l'accessibilité de la population à ces messages). Parmi les plus touchés se trouvent les femmes (50 à les prostituées ‘officielles' et les enfants millions d'enfants séropositifs). [...]