Au cours d'un stage que j'ai effectué en service d'urgences, en deuxième année, une situation à laquelle j'ai assisté a retenu mon attention.
M. T. Jean entre aux urgences de son domicile avec une ambulance privée. Il a 62 ans et vit seul. Il arrive avec une lettre de son médecin traitant qui l'a vu en consultation quelques heures auparavant. Sur celle-ci il demande la prise en charge en urgence de M. T. qu'il présente comme patient en état de « misère physiologique ».
À son entrée il est allongé sur le brancard, semble épuisé et désorienté. En effet, il inspecte les lieux et les professionnels de santé des yeux. Il reste cependant très calme et paraît comprendre la situation. Je m'avance vers lui pour le saluer et lui expliquer que nous allons l'installer dans une chambre. À ce moment je suis interpellée par le brancardier qui me présente les papiers d'identités du patient ainsi que sa carte d'assuré social, de mutuelle et la lettre du médecin traitant. Je laisse donc l'infirmière du service et l'aide soignant prendre en charge M. T.. Le brancardier en profite pour me glisser ces mots : « Mettez des gants quand vous allez vous occuper de lui parce que ça pue, c'est immonde et il est plein de merde, tu aurais vu l'état de l'appartement c'est sale et j'ai dû crapahuter à travers les objets au sol pour trouver ses papiers ». Je ne réponds pas, prends les documents et les présente à la secrétaire pour qu'elle enregistre l'entrée.
Je me dirige par la suite dans la chambre où mes collègues viennent d'installer le patient. Je le regarde dans les yeux, le salue et me présente. Il me renvoie mon sourire et me fait un signe de la tête. Je me trouve devant un patient d'allure rachitique. Je me dirige à son chevet prête à lui apporter mon aide pour le dévêtir afin de lui mettre une chemise de l'établissement lorsque j'entends l'infirmière dire : « Personne ne le touche, on met tous des gants, un masque et une sur blouse, ça pue, c'est sale, on ne touche pas ça comme ça ». Le patient la fixe du regard et paraît abattu. Son visage se ferme alors et il regarde uniquement le mur en face de lui.
Je m'exécute et m'habille comme nous l'a demandé l'infirmière. Puis je commence à enlever le manteau du patient qui est crispé et fait des grands gestes (...)
[...] Je ne comprends pas de suite exactement ce qu'il se passe mais en observant bien le pied je peux voir que les ongles font une boucle et entrent dans la peau du dessus du pied au niveau des phalanges. Il y a donc des plaies qui suppurent. Le pied droit est dans le même état. Au moment où je me dirige vers l'infirmière pour lui dire de venir voir les pieds du patient j'entends l'aide soignant crier : Mais c'est quoi ça Le patient se débat et fait des gestes de défense. [...]
[...] L'IAO a un rôle de tri dans le but d'orienter les patients vers les services appropriés. Pour cette raison elle doit avoir une approche globale des soins infirmiers. Elle assure la continuité des soins entre l'accueil et les secteurs de soins tout en préservant le secret professionnel. B. L'importance de sa présence pour les personnes en situation précaire Elle prend toute son importance auprès des personnes démunies car au cours de ce premier bilan elle devra prendre toutes les informations nécessaires à leur prise en charge et contacter, si besoin est, les professionnels susceptibles de leur apporter leur aide. [...]
[...] Beaucoup d'entre eux préfèrent : les habitants de la rue c'est donc comme cela que je vais les appeler aussi souvent que cela me sera possible Sécurité sociale : Il s'agit d'une gestion de fond basée sur la fraternisation donnant droit aux travailleurs et à leur famille d'être malade, de se soigner. Pour parler du ressenti de la personne précaire j'ai choisi d'utiliser la pyramide des besoins fondamentaux de Maslow1. Je vais donc énoncer chaque besoin et expliquer les difficultés d'un habitant de la rue. [...]
[...] Le patient en grande précarité est mal vu. Lorsqu'on décide pour des raisons médicales d'hospitaliser un SDF bien souvent on se retrouve face à un refus d'accueil des services. On sait qu'il va bloquer un lit et va demander de l'attention. On ne pourra pas le renvoyer à la rue si par exemple il vient pour une fracture de cheville et va donc devoir le garder le temps de mettre en place l'accueil dans un service de soins de suite, puis si faute de place le garder en attendant une autre solution. [...]
[...] Celui-ci me renvoie un décalage entre la prise en charge et les attentes du patient. Lorsque je vis cette situation je me trouve à un niveau de formation assez avancé pour m'investir plus auprès de cette personne et essayer de jouer un rôle de médiateur qui tente de comprendre aussi bien le patient démuni que les professionnels soignants en réalité eux même dépourvus d'armes efficaces. J'ai donc voulu approfondir mes connaissances en matière de précarité et ai surtout décidé à ce moment là de ne pas être en temps que future professionnelle désarmée face ce type de patient. [...]
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