La prévention de la dénutrition du patient en oncologie

Thèmes abordés

Dénutrition du patient en oncologie, Philippe Goyens, apport nutritionnel, american cancer society (ACS), traitement du cancer, cachexie, Njoume, Epie, Maghraoui, Argilés, López-Soriano, Toledo, Betancourt, Serpe, Busquets, Springer, Haehling, Anker, société francophone nutrition clinique et métabolique (SFNEP), Antoun, Baracos, organisation mondiale de la santé (OMS), Flajolet, académies des sciences de la vie et de la santé, banque de données en santé publique (BDSP), Rusch, Brunner, Suddarth, Smeltzer, Bare, diététicien Allen, Prentice, Caballero, stage, clinique du parc Leopold

Résumé du document

Concernant les patients atteints d'un cancer, leurs besoins nutritionnels sont augmentés, car la tumeur et le traitement qu'ils subissent leur font perdre énormément d'énergie. Ils doivent avoir les ressources nutritionnelles nécessaires leur permettant de supporter l'agressivité et la toxicité des traitements de chimiothérapie. Afin d'aborder ce thème, nous développerons dans une première partie les besoins nutritionnels du patient en oncologie (A), puis la notion de cachexie cancéreuse (B), les conséquences de la dénutrition (C) et enfin les moyens de prévention de cette dénutrition que l'infirmier peut mettre en œuvre en service d'oncologie (D).

Extraits

[...] Comme l'explique le Dr Philippe Goyens « les besoins nutritionnels en un nutriment donné ou en énergie sont la quantité de ce nutriment ou d'énergie suffisante pour assurer l'entretien, le fonctionnement métabolique et physiologique d'un individu, comprenant les besoins liés à l'activité physique et à la thermorégulation, et les besoins supplémentaires nécessaires par exemple pour la croissance et le développement. » Les besoins protéino-énergétiques, chez les patients atteints d'un cancer, sont environ de 30 à 35 kcal kg/jour. Les besoins en protéines sont de 1,2 à 1,5 g.kg de protéines par jour (SFNEP p. 6). La nutrition (American Cancer Society 2015)[3] constitue donc un élément important du traitement du cancer. II. La notion de cachexie cancéreuse. [...]

[...] Il se développe une balance énergétique et protéinée négative avec diminution des ingestats alimentaires et des perturbations métaboliques » (Fearon et al., Lancet Oncology cité par le Pr Van Gossum p. 21). Le schéma suivant différencie plus spécifiquement l'état de pré-cachexie et l'état de cachexie cancéreuse (Fearon, Strasser, Anker, Bosaeus, Bruera, Fainsinger, Jatoi, et al. Lancet Onol 2011, cité par Toussaint, 2012) : Nous pouvons constater que, selon ces auteurs, la dénutrition cancéreuse (ou pré-cachexie) se différencie de la cachexie cancéreuse par une perte de poids inférieure ou égale à du poids initial, une anorexie et des changements métaboliques. [...]

[...] Une majorité de patients est déjà dénutrie lors du diagnostic du cancer. Ces patients dénutris peuvent être hospitalisés avant leur premier cycle de chimiothérapie afin de traiter leurs carences en nutriments et notamment en protéines. Cela afin d'éviter que le patient ne soit en état de cachexie cancéreuse. Le terme cachexie est issu du grec et signifie littéralement « mauvaise condition » (El Maghraoui p. 101). Elle est décrite par Njoume et Epie (1979) (cité dans le GDT) comme étant « une perte de poids marquée, une diminution tissulaire de protéines et de lipides, un bilan azoté négatif, le dysfonctionnement important des systèmes physiologiques, y compris de la faiblesse musculaire, et de l'anorexie. » La cachexie cancéreuse, quant à elle, se définit comme étant « un syndrome multifactoriel caractérisé par une perte continue de masse musculaire (avec ou sans perte de masse grasse) qui n'est pas réversible par un support nutritionnel classique et qui entraîne un déficit fonctionnel progressif. [...]

[...] Afin d'aborder ce thème, nous développerons dans une première partie les besoins nutritionnels du patient en oncologie puis la notion de cachexie cancéreuse les conséquences de la dénutrition et enfin les moyens de prévention de cette dénutrition que l'infirmier peut mettre en œuvre en service d'oncologie I. Les besoins nutritionnels du patient en oncologie Chaque être humain a besoin d'une alimentation adaptée à ses besoins. En effet, dès le plus jeune âge, l'enfant a besoin d'un apport alimentaire adéquat afin de lui permettre une croissance harmonieuse et un développement optimal (ONE.be. Chouette on passe à table).[1] De même, les adultes en bonne santé ont besoin d'un apport nutritionnel adapté à leurs besoins. [...]