Cette maladie qui a pratiquement disparu à notre époque, était au cours du 18ème siècle très implantée dans la culture et la société. Elle marquait car ceux qui en guérissaient gardaient sur leur visage les traces de la maladie : visage grêlé.
C'est une maladie ancienne. Au Moyen-âge, les descriptions ne permettent pas de la distinguer de la rougeole. La variole participe comme d'autres maladies, dont la rougeole et la grippe, à la destruction des civilisations précolombiennes, notamment au Mexique où la population s'est effondrée de 100 millions à 2 millions (...)
[...] Il reste toujours la crainte de l'utilisation de la variole à des fins militaires. Si ces échantillons sont détruits, ce serait la première fois que l'homme ferait disparaître délibérément une structure vivante. Mais on a vu apparaître en Afrique une forme simiesque de la variole : monkey-pox. Il semble que cette forme des singes ait une mortalité importante, en 1997 on a une épidémie sévère au Zaïre (actuel Congo). Cette forme a été bien contrôlée, mais si les populations migrent ou qu'il y a contact, il existe un risque de réactivation humaine. [...]
[...] Pour cela, ils prenaient du broyat de pustules et les faisaient respirer, pensant que l'individu en phase de guérison avait une forme atténué de la maladie, que l'on peut mettre en contact avec l'homme. Au Moyen-Orient, notamment en Turquie, cette technique prend sa place. Elle inspire un certain nombre d'occidentaux, notamment Lady Montaigu qui pour éviter que ses enfants ne contractent la variole, avait demandé une variolisation. Les enfants survivent, et son courage émeut la société de l'époque. Mais cette méthode est dangereuse. Dans le même temps, le Dr Jenner applique la variolisation au cow-pox. Il inocule ce produit à certaines personnes. Le produit retiré est appelé vaccine. [...]
[...] Les enfants constituent donc un réservoir efficace et qui ne proteste pas pour la préparation de la vaccine. Cependant, la pratique de la vaccine pose problème. A l'époque de la population est rurale. Il faut amener cette technique dans les campagnes, et que les médecins vaccinateurs se déplacent. Mais le monde rural a des difficultés à se conformer aux rendez-vous donnés par les citadins (avec appel au maire et au curé), car il vit au rythme des saisons. On a parfois ce problème dans les villes. Le problème majeur est culturel, il se situe à plusieurs niveaux. [...]
[...] Il applique la technique sur d'autres maladies, notamment la rage. On a donc une véritable révolution. Les villes leaders dans cette approche sont Londres, Genève et Vienne. En France, c'est Lyon et Rochefort qui effectuent les premières inoculations sur des individus sains. Les élites françaises, imprégnées de la philosophie des Lumières, aident à la diffusion, ainsi que les médecins qui appliquent la vaccine. Ils proclament que cette inoculation prévient de nombreuses maladies. Les communautés (fonctionnaires ; médecins, clergé) sont des ressorts actifs de l'application de la vaccine. [...]
[...] On veut donc pallier à ces défauts pour disposer partout de la préparation vaccinale. A l'issue de la vaccination d'homme à homme, d'autres maladies apparaissent, notamment la syphilis, qui peut être transmise par le vaccin. Or à l'époque, le principe d'immiscibilité prévaut : si on a une maladie, on ne peut en avoir d'autre. La syphilis vaccinale porte un coup d'arrêt à la pratique de la vaccination. D'autre part, dans les couches populaires, le fait d'inoculer une maladie animale pour prévenir une maladie humaine pose des problèmes de compréhension. [...]
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