Beaucoup d'études et de campagnes d'information ont prouvé qu'il était essentiel de porter des gants non stériles, en guise de protection pour le patient comme pour le soignant. Cependant, cette pratique devenue trop vite « routine », entraîne parfois un manque de réflexion de la part des utilisateurs. On peut s'interroger sur le véritable usage de cet accessoire car il demande de respecter quelques règles :
- le port de gants est destiné à se protéger réellement soi-même ou à protéger le patient, auquel cas il est vraiment indispensable ;
- le port des gants est systématique et injustifié, auquel cas il est inutile voire préjudiciable dans certaines situations.
Le soignant a appris à utiliser des gants par mesure d'hygiène et de sécurité. Parfois, il ne se pose pas les bonnes questions quant à la nécessité d'en porter dans certaines circonstances. De plus, il ne respecte pas les recommandations de base du port des gants : il les enfile trop tôt, les retire trop tard ou il en porte alors que la situation ne le nécessite pas. Plusieurs complications peuvent résulter de ce port de gants excessif et systématique.
Certains principes de bases doivent être rappelés concernant l'utilisation des gants non stériles. Ce matériel de protection peu économique, dont l'usage tend à se généraliser présente, outre des risques d'allergie, des inconvénients dans la qualité relationnelle des soins et un impact sur l'hygiène des mains.
Le port de gants est devenu une pratique courante puisque tout patient est considéré comme potentiellement contaminant. Il est toutefois nécessaire de choisir des gants bien adaptés aux différents soins, avec des procédures validées en fonction des risques spécifiques à chaque service.
Porter des gants oui ! Mais les circonstances sont-elles justifiées ? Et quels sont les risques et conséquences associées au port excessif de gants ?
L'objectif de mon étude est de faire prendre conscience au personnel infirmier que l'utilisation systématique de gants non stériles n'est pas une solution de protection efficace et que cet acte peut même engendrer des conséquences néfastes pour le patient comme pour le soignant (...)
[...] Exemple de dermatite de contact irritante au niveau de la main Source : Dermite de contact, upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/ff/Dermatitis.jpg Les allergies et phénomènes irritatifs Ce sont les plus fréquents, favorisés par la présence de poudre, d'agents chimiques contenus dans les gants, cela combiné à la macération liée au port prolongé des gants.[46] Porter systématiquement des gants et principalement ceux en latex, a montré que cela favorisait l'apparition de résistances, autrement dit d'allergies car le contact avec la matière du gant est plus fréquent. Ces allergies se manifestent par des urticaires, asthme voire chocs anaphylactiques. Ces chocs surviennent principalement chez des patients lors d'un contact muqueux et du fait d'une sensibilisation antérieure souvent professionnelle (personnel hospitalier utilisant différents types de gants par exemple). Les symptômes les plus fréquents sont les eczémas liés principalement aux différents additifs utilisés pour la fabrication des gants quelle que soit la matière utilisée (latex, vinyle, nitrile). L'image suivante illustre un phénomène allergique dû au latex. [...]
[...] Cette infirmière ne présente aucune manifestation cutanée. Cependant, celles-ci apparaissent au bout de quelques jours après la reprise du travail. Le médecin peut alors émettre comme hypothèse que le développement de ces pathologies dermatologiques peut avoir un lien direct avec les activités effectuées dans le cadre de la profession de cette infirmière : manipulation et utilisation régulière de produits d'hygiène (solution hydro alcoolique, savon antiseptique), combiné au port des gants, qui peut provoquer des états de macération lorsque les mains ne sont pas tout à fait sèches lors de l'enfilage des gants. [...]
[...] Une hygiène des mains mal adaptée (friction à la solution hydro-alcoolique malgré des mains talquées / souillées) voire omise (pas d'hygiène des mains après le retrait d'une paire de gants). En effet, d'après un article paru dans le magazine Oxymag en 2004, dans 40% des cas le port des gants est inadapté[41]. De plus, les gants ne sont pas toujours changés entre différentes tâches et ils remplacent parfois le lavage des mains. Le port des gants peut alors être utilisé comme solution de facilité. Une altération de la relation entre la personne soignée et le soignant. [...]
[...] Dans un premier temps, ma partie théorique reprendra les principes généraux liés à l'utilisation des gants non stériles, ainsi que les répercussions possibles de cette utilisation. Je vous présenterai ensuite mes outils de réflexion, ainsi que leur analyse sur les différents impacts que peut engendrer le port des gants utilisés excessivement sur la qualité des soins infirmiers. Le but de ce travail est de faire réfléchir le personnel soignant sur l'utilisation qu'il fait des gants, pour l'adapter au mieux aux situations auxquelles il est confronté. En a-t-il réellement besoin ? [...]
[...] De plus, les germes se développent dans les gants et ne sont pas éliminés. Ainsi, ils se déplacent d'un patient vers un autre et augmentent les risques de transmissions croisées. Les 15 autres infirmières ne trouvent pas nécessaire de porter des gants pour la réfection du lit car il n'y a pas présence de souillures, mais stipulent bien qu'elles procèdent à une désinfection à la solution hydro- alcoolique une fois sorties de l'environnement du patient. 3-2 L'entretien Questions et : Avez-vous rencontré du personnel infirmier se plaignant de pathologies dues au port de gants non stériles ? [...]
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