Au cours de leur formation en soins infirmiers, les étudiants sont confrontés à diverses difficultés propres à leur futur métier. Parmi celles-ci, la pudeur apparaît comme une notion fondamentale puisqu'elle concerne aussi bien le malade que le soignant et qu'il l'a rencontrera au quotidien. L'importance de la pudeur dans la pratique médicale avait déjà pris son sens au temps d'Hippocrate, lorsqu'il « recommandait de ne pas dénuder les malades sans nécessité, surtout en présence des proches », (Martine Morenon, psychologue). En relation avec le texte « La pudeur de la personne malade » (Martine Morenon, psychologue), plusieurs pistes de réflexion peuvent être envisagées (...)
[...] En relation avec le texte La pudeur de la personne malade (Martine Morenon, psychologue), plusieurs pistes de réflexion peuvent être envisagées : dans un premier temps, le fait que la pudeur soit une notion propre à chacun ; s'en suit l'idée que le soignant, pour être professionnel, doit adapter son regard face aux malades. Dans une dernière partie, le déséquilibre entre soignant/soigné sera abordé. Pour commencer, qu'est-ce que la pudeur ? Cette notion a une dimension à la fois individuelle et collective, cela signifie avoir de la retenue, de la réserve, devant ce qui peut choquer la décence. [...]
[...] En définitive, la prise en compte de la pudeur du malade est un point fondamental du métier d'infirmier, comme des autres métiers de santé. Le patient ne peut être vu que comme un corps malade, il est du devoir du soignant d'avoir une prise en charge globale et donc de respecter sa pudeur, ce malgré certaines situations compliquées à gérer comme lors d'examens génitaux où la dynamique sexuelle entre en jeu. Patients et soignants restent des êtres humains sexués mais ces derniers sont formés pour être des professionnels et donc exclure toute ambiguïté dans le soin. [...]
[...] Seulement il existe une seconde idée de la pudeur : celle des excréments. En effet, quoi de plus gênant, voire pour certains humiliant, que de devoir demander le bassin et ainsi se retrouver infantilisé. C'est en vue de ces difficultés que le soignant doit apprendre à adapter son regard vis à vis du malade. C'est ainsi que l'idée d'avoir un regard professionnel prend tout son sens. Le soignant doit disposer de la faculté à considérer le corps du malade comme celui d'un être humain, plus ou moins dans le besoin, qui nécessite d'être pris en charge dans sa totalité, c'est-à-dire physique et psychique. [...]
[...] Il doit pouvoir détacher de ce corps le concept de plaisir/déplaisir, ainsi que l'idée d'objet de curiosité. Avoir un regard professionnel pourrait se résumer au fait d'avoir un regard respectueux et discret, en évitant de dénuder le patient si cela n'est pas nécessaire. D'autre part, cela implique aussi d'adapter son langage à la personne soignée, par exemple, le fait d'utiliser des mots avec des connotations moins gênantes, dérangeantes, ou plus abstraites lors d'une toilette intime : on emploiera alors le terme votre partie intime plutôt que votre sexe Ce dans le but d'être pudique vis à vis du malade et donc d'être dans la retenue, la discrétion, d'où la dimension collective de la pudeur. [...]
[...] On constate que la pudeur est propre à chaque individu, elle est subjective et n'est pas ressentie de façon identique. En effet, pour certains, se dévoiler signifiera montrer ses cheveux, ou encore son ventre, alors que pour d'autres, ce sera se mettre à moitié nu. De ce fait, les patients ne réagissent pas de la même manière lorsqu'il est question de se dévêtir, d'exposer certaines parties de leur corps, Il s'agira d'une véritable épreuve pour ce malade qui consulte pour la première fois, alors que pour un autre, cette situation sera synonyme de banalité. [...]
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