La période en question est déterminante dans l'histoire de la chirurgie.
Non seulement, elle va accéder à de nouveaux domaines de la pathologie, mais elle va bénéficier de deux évènements considérables : l'asepsie et l'anesthésie.
Certes, de grandes figures vont la marquer et imprimer la postérité, mais son évolution va se calquer sur les transformations politiques, sociales et économiques caractéristiques de cette époque historiquement significative.
Elle s'étend sur une soixante d'années, soit environ de 1790 à 1850 et on peut distinguer trois grandes phases. [...]
[...] Plusieurs fois par jour,le chirurgien soulève un coin du pansement,verse quelques gouttes d'eau fraîche et vérifie la plaie.Le pansement n'est changé que tous les deux ou trois jours. Cette démarche en vue de la prévention de l'infection a fait ses preuves et sera adoptée,dans ses grandes lignes,jusqu'à nos joursDe fait,actuellement,on évite souvent la moindre pansement sur une suture externe. Mais la prévention n'évite pas la suppuration dans un certain nombre de cas et on la retrouve aussi de nos jours,notamment dans les plaies contuses et souillées d'emblée Là encore,l e siècle a progressé dans leur prise en charge,avant l'ére de l'antisepsie. [...]
[...] L'antisepsie et l'asepsie Si l'anesthésie va donner au chirurgien le temps d'opérer ,de se risquer parfois dans des interventions abdominales et si le malade redoute moins l'intervention,la mortalité par infection est très importante et freine l'audace chirurgicale. sans cesse démontrée depuis le siècle.On sait beaucoup mieux opérer,on opère plus,mais l'infection postopératoire paralyse l'activité. Hector Cameron donne un juste idée du désarroi des chirurgiens du milieu du 19°siècle,en écrivant »les meilleurs opérateurs sont désemparés en constatant que leurs patients n'atteignaient la terre ferme de la convalescence qu'après avoir nagé à mort pendant des semaines,sinon des mois,dans les eaux troubles de la douleur et de la maladie Ce fut Joseph LISTER qui eût l'idée de génie d'étudier avec soin les déductions de Louis PASTEUR sur les micro-organismes,et d'acquérir la conviction que ce n'était pas l'air malsain qui causait la suppuration dans les salles,mais la faune microbienne dont cet air était chargé. [...]
[...] A l'époque,la principale activité hospitalière chirurgicale concerne les pansements. A Paris,chaque matin,le chirurgien est condamné à détacher minutieusement,une à une,à la pince,toutes les pièces souillées du pansement.Ce sont ces fameux pansements français,critiqués Outre-Manche,formés de charpie et de compresses entassées,cachés par de larges et longues bandes de sparadrap et extrêmement malodorants. En Angleterre,tout est plus simple.Pas d'odeur désagréable,pas de scène douloureuse exposée au public,pas de pansements quotidiens et beaucoup moins de suppurations. Pourquoi cette différence ? Tout simplement,parce les anglais ont adopté,eux,la fermeture immédiate des plaies. [...]
[...] Le 9 septembre 1815,il fut nommé chirurgien chef de l'Hôtel-Dieu. et reprit la méthode de DESAULT.On peut dire que sa notoriété fut considérable ,mais qu'il l'a acquise en instituant une dominance dictatoriale. Il ne faisait pas bon de vouloir réussir ou s'imposer dans l'univers de DUPUYTREN Sur le plan scientifique.,il n'a pas laissé un gros héritage.Sa fracture ou son aponévrosite palmaire ne sont que de second ordre.Il y avait plus brillants opérateurs que lui,mais il excellait dans le diagnostic et le pronostic. [...]
[...] Mais l'avènement de l'anesthésie et de l'antisepsie vont modifier complètement le paysage L'anesthésie Elle nous est venue d'Angleterre.,au milieu du siècle,mais c'est avec beaucoup de retard que les français l'utiliseront de façon routinière.A leur décharge,il faut noter qu'elle n'était pas exempte de complications. Si l'éther était connu depuis le début du siècle,il fallut attendre 1847 pour que le chimiste Thomas Jackson un américain,en confirme l'intérêt anesthésique En Angleterre,la première opération sous éther,fut réalisée par Liston à cette époque,pour une amputation de jambe.Les Français suivirent,dont Malgaigne et Velpeau. En1848,Simpson utilisa avec succès,à Edimbourg,le chloroforme . La reine Victoria en bénéficia lors de l'accouchement de son septième enfant Mais son introduction fut progressive et ne prit sa vraie place qu'après l'avènement de l'asepsie. [...]
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