Les épidémies, c'est à dire, selon la définition traditionnelle, l'apparition accidentelle d'un grand nombre de cas d'une maladie infectieuse transmissible sur un territoire donné, sont un sujet d'actualité qui fascine et inquiète. Dans les pays développés, la mémoire collective fait remonter la dernière grande épidémie à la Grippe espagnole (1915-1918). Cependant, aujourd'hui, nous ne sommes pas à l'abri de la menace épidémique. En effet, les épidémies sont responsables de près de 15 millions de morts chaque année. De plus, le bilan mondial des décès de la grippe H1N1 s'élève à près de 6800 morts dans le monde (en France, environ 2 millions de personnes ont été affectées par le virus à ce jour). Les épidémies représentent donc une menace grave pour les populations et pour l'économie des pays et, malgré les progrès de la médecine, on parle d'un « retour des épidémies ».
Paradoxalement, face à la menace de la grippe A, 84 % des Français se disent totalement pas inquiets par la grippe A selon un récent sondage TNS- Sofrès. De plus, 10 % du personnel soignant s'est fait vacciner à ce jour et 21 % seulement des Français se déclare prêt à se faire vacciner (sondage pour Marianne). Cette ambivalence donne le sentiment que les Français n'ont pas pris conscience de l'ampleur de la menace et, par ailleurs, l'extrême complexité de la gestion d'une épidémie aujourd'hui.
Dans quelle mesure le retour des épidémies auquel on assiste nécessite-t-il une nouvelle gestion de la menace épidémique ?
[...] Cependant, cette prise de conscience ne pourra être efficace que si elle s'accompagne d'un véritable changement dans la gestion des épidémies. Alors que la révolution pasteurienne a procuré à l'Homme un sentiment de toute-puissance face aux épidémies, il reprend aujourd'hui conscience de sa vulnérabilité nouvelle Alors que pendant longtemps, l'Homme s'est trouvé impuissant face aux épidémies, les progrès scientifiques et l'action des pouvoirs publics étatiques depuis le milieu du 19e siècle lui ont donné un sentiment de puissance. Cependant, l'instabilité géographique et biologique remet en cause ce constat et rend possible un retour des épidémies. [...]
[...] Il faut développer de multiples compétences au sein de l'administration. Se rappeler que des ministères comme l'Equipement, l'Industrie, l'Economie, la Défense, sont tout aussi affectés que celui de la santé. - des administrations territoriales: redécoupage selon des territoires affectés plutôt que selon des découpages administratifs( Immédiate transversalité des problèmes à régler, possibilité de solutions plus rapidement, rôle accru des responsables locaux - des entreprises privées : nécessité d'un partenariat entre le public et le privé (donc penser au fait que les modes de gestion sont très différents+ sur le long terme, coopération entre des entreprises privées (industries pharmaceutiques, industries agroalimentaires, assurances, entreprises de gestion environnementale et entreprises de grande distribution) car leur activité affecte directement notre santé. [...]
[...] L'avancée la plus significative en la matière est sans doute la signature en 2005 d'un accord entre 192 pays à l'Assemblée Mondiale de la Santé. L'OMS est clairement considérée comme un organe de coordination entre les Etats. Création des réseaux Alerte et actions au niveau mondial en cas d'épidémies (ressources humaines et techniques en commun pour une identification rapide, vérification et communication des menaces épidémiques visant à une réponse internationale et standardisation des actions : penser à la Grippe A et toutes les affiches explicatives dans les aéroports). [...]
[...] Grippe A : les autorités publiques reprochent aux médias d'être responsable du faible taux de vaccination en France. Mais parfois, accentuation de l'effet sensationnaliste. Mais il faut établir des modes de relation clairs pour conserver autonomie et liberté d'expression. - de la société civile : individus dans leur cadre social, associations, syndicats Reconnaître à la société civile et à ses membres un rôle d'acteur, comme c'est le cas dans certains pays anglo-saxons. Ne pas faire de la société civile un simple destinataire des politiques publiques. Autonomisation, responsabilisation. [...]
[...] Cependant, il y a encore des lacunes aujourd'hui, notamment en ce qui concerne : -Responsabilité mondiale de renforcer les capacités des infrastructures médico-sanitaires de tous les pays ex : dans gestion épidémie du SIDA, les pays développés n'emploient pas les mêmes moyens que les pays Africains) - le véritable enjeu est donc une meilleure distribution des ressources aux niveaux mondial et national affectées à la formation, à la surveillance, au développement des moyens de laboratoire, aux réseaux d'intervention ainsi qu'aux campagnes de prévention. Conclusion Le retour des épidémies soulève de nombreuses questions. Il faut mettre en place une gestion se situant à la fois sur le plan national et international tout en reposant sur de forts ancrages territoriaux. L'enjeu se situe donc au niveau de l'articulation des logiques d'actions dont les référentiels, les logiques, les intérêts et les cultures peuvent être extrêmement différents. [...]
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