La réanimation
- pratique médicale destinée à faire passer un cap, en présence d'une défaillance aiguë d'une des fonctions physiologiques vitales.
- elle fait appel à des moyens techniques propres de surveillance et de suppléance des actions vitales, permettant d'atteindre l'efficacité éventuelle du traitement curatif spécifique ou la guérison spontanée de l'affection ayant induit la défaillance (...)
[...] 3 objectifs : - empêcher la mort - lutter contre la maladie causale - soulager la souffrance physique et psychique liée à la maladie L'état des lieux : - les services de réanimation sont dans tous les hôpitaux les premiers pourvoyeurs de décès - 20% de mortalité en réanimation - les études épidémiologiques récentes aussi bien Nord Américaines que Françaises indiquent que plus de 50% des décès survenant dans les services de réanimation sont précédés d'une décision d'arrêt ou de limitation des soins actifs - plusieurs articles récents appellent à l'introduction en continu de la dimension soins palliatifs au sein même du service de réanimation - l'opinion publique est informée, la presse quotidienne y a consacré au moins 2 articles : o euthanasie passive, la fin d'un tabou : Libération (12/03/1998) o une enquête : l'euthanasie fait l'actualité pour la première fois, une séance à l'Assemblée Nationale consacrée à la fin de vie : L'Humanité (25/03/1999) Faut-il utiliser le terme euthanasie ? quel est l'état de la législation ? ( Faut-il en réanimation, utiliser le terme euthanasie, même qualifiée de passive pour décrire ces procédures de limitation et d'arrêts de traitements actifs ? [...]
[...] Cette situation est la plus simple, c'est le concept de futilité Il s'agit ici d'interrompre une thérapeutique de survie (conformément à l'article 37) et donc de causer la mort, plus ou moins rapidement, mais très directement : Arrêt des amines pressives Arrêt de l'hémodialyse Hypoventilation Pas de recourt au double effet qui ne s'applique qu'à l'administration à forte dose de sédatifs et d'analgésiques (morphine), pour supprimer la douleur (effet bénéfique) ne sera obtenue qu'au prix d'un deuxième effet (mauvais) et qui va entraîner la mort par arrêt respiratoire. La justification morale du double effet est un héritage de Thomas d'Aquin qui justifie le droit de tuer en état de légitime défense. Ainsi, un même acte peut avoir deux effets : l'un est direct, bon et voulu, l'autre est indirect, mauvais et non voulu. [...]
[...] - dès lors qu'un arrêt de traitements a été décidé, la modalité de l'arrêt brutal ou progressif ne change rien à la portée pratique de la décision prise - la progressivité est justifiée moralement par le principe de bienfaisance, alors que l'arrêt thérapeutique est plutôt synonyme d'abandon - il ne doit pas être le fruit d'une stratégie immorale qui cacherait une intention d'euthanasie Quels sont les traitements dont on peut parler moralement de limitation ou d'arrêt ? 3 types de soins en réanimation : Les soins de base : ils assurent le respect et la dignité du patient : soins d'hygiène, surveillance, dialogue, attention de tous en tant que personne ( Ils ne doivent jamais être arrêtés Le traitement de confort : Evite la soif, la douleur, la sensation d'étouffement. Ils ont pour base la réhydratation, l'oxygénothérapie et/ou ventilation artificielle, les analgésiques et la sédation. [...]
[...] - en réanimation, il n'a y a pas de différence morale entre limiter les traitements (abstention) et les arrêter (action) - l'obligation de moyens rend moralement les 2 termes équivalents : faire le bien (soigner), ne pas faire le mal ‘abstenir de ce qui serait obstination déraisonnable) et empêcher le mal (arrêter ce qui est devenu obstination déraisonnable) - la morale catholique a précisé la cessation de procédures médicales onéreuses, périlleuses, extraordinaires ou disproportionnées avec les résultats attendus peut être légitime (catéchisme de l'église catholique ,1998) - toute fois, en réanimation, s'il n'y pas de différence morale entre limitation et arrête des soins, il y a une différence psychologique - dans le cas d'un arrêt des traitements, le traitement qui est inutile voire préjudiciable, a été auparavant introduit car on le supposait bénéfique. Cette introduction avait induit un espoir de bénéfice pour le patient, son entourage et l'équipe soignante. [...]
[...] - Article 9 : limitation ou arrêt des traitements inutiles ou impuissants ; la décision doit être écrite dans le dossier médical. - Article 8 : choix d'une personne de confiance - Article 7 : chacun doit exprimer ses souhaits concernant sa fin de vie - Le médecin devra respecter une procédure qui sera définie ultérieurement par voie réglementaire. - La Société de Réanimation de Langue Française, en 2002, a anticipé cette disposition: 2 Collégialité de la décision 3 Traçabilité de la décision 4 Maintien des traitements de confort 5 Diminution ou suppression de l'environnement technologique 6 Interdiction absolue d'injections létales. [...]
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