Florence Jakovenko, soins infirmiers, violence sexiste, inégalités, types de violence, psychotraumastime, emprise psychologique, droit des victimes, signalement, éthique, secret médical, secret professionnel, attestation clinique, protection judiciaire
Depuis toujours, les femmes subissent de nombreux types de violences dues à la perduration des stéréotypes, au sexisme, aux inégalités sociales comme le fait de vivre dans une société patriarcale. Les violences faites aux femmes représentent un problème de santé publique majeur en France, comme dans le monde.
On considère qu'une femme sur trois subit des violences de tous types (cette donnée étant sous-évaluée du fait de la quantité de violences possible). Les professionnels de santé, tous confondus, constituent la première ligne de défense et d'aide pour les victimes. Cependant, 87% des IDE (infirmiers en soins généraux) sont des femmes. Quasiment 3 infirmières sur 4 sont victimes de violences verbales, quasiment 2 sur 3 de violences psychologiques et 2 sur 5 de violences physiques.
[...] De nombreuses associations et centres d'hébergement pour victimes de violences existent et leurs numéros sont à la portée de l'équipe soignante pouvant les communiquer. En revanche, depuis le 30 juillet 2020, grâce à la Grenelle des violences conjugales, les médecins sont autorisés à signaler un danger immédiat pour la victime, même sans avoir obtenu son consentement. Ainsi, le lever exceptionnel du secret médical permet une protection optimale d'une victime ne se rendant pas compte des sévices qu'elle subit et des risques qu'elle encourt. [...]
[...] ] est victime de sévices, de privations, de mauvais traitements ou d'atteintes sexuelles, il doit mettre en œuvre [ . ] les moyens les plus adéquats pour la protéger". Jusqu'ici, le soignant pouvait signaler des violences seulement si la victime majeure donnait son consentement ou si elle était en situation où elle ne pouvait plus prendre des décisions de manière libre et éclairée. Se pose ainsi le problème de la victime en état de danger imminent, refusant d'effectuer un signalement. [...]
[...] La violence s'appuie sur une inégalité marquée dans la relation : le couple devient totalitaire et il n'y a donc pas de réciprocité dans le couple. Elle se manifeste par de la domination unilatérale. L'emprise créée contraint la victime à une dépendance affective. La violence peut être physique (coups et blessures), psychologique (dévalorisation, culpabilisation, ignorance), verbale (critiques, insultes, cris, silence). Pour casser la chaîne de la violence, le but va être de défaire l'emprise que l'agresseur possède sur sa victime, avec l'aide des professionnels de santé et sociaux. La violence est légiférée et donc interdite par la loi. [...]
[...] Quasiment 3 infirmières sur 4 sont victimes de violences verbales, quasiment 2 sur 3 de violences psychologiques et 2 sur 5 de violences physiques. (Enquête de la MIPROF 2017). Pour commencer, il faut discerner deux concepts opposés, mais souvent confondus : conflit et violence. Le conflit pourrait se définir comme un problème de vision hétérogène des choses entre deux personnes. Au cours d'un conflit, les deux sujets sont à égalité, leur parole a autant de poids que leur interlocuteur. Aucun système de domination n'apparaît et les sujets n'ont pas peur l'un de l'autre. [...]
[...] Elle développe une haute tolérance à la douleur et à la violence, et par conséquent un haut risque de subir des violences sur le long terme, car l'amygdale ne sera plus capable d'alerter la victime. Pour finir, la mémoire traumatique est la dernière conséquence des psychotraumatismes. Au niveau physiologique, on constate une interruption du circuit de la mémoire de la victime : elle va revivre continuellement les moments les plus traumatisants résultant de l'emprise de son bourreau à chaque fois qu'il y a un lien à ces violences. [...]
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