Récemment, une équipe de chercheurs japonais est parvenue à ajouter à l'ADN d'un primate un gène et de faire en sorte que celui-ci soit transmis à la génération suivante. Pour ce faire, ils ont introduit un gène provenant de la méduse et produisant une protéine verte fluo dans le génome d'embryons ouistiti qui, à la naissance, voyaient leurs pattes s'illuminer sous un éclairage ultraviolet. Cette avancée ouvre, selon les scientifiques, des perspectives prometteuses.
[...] Dès lors, s'en servir comme outils dans une expérience serait inacceptable. Mais cette nouvelle biotechnologie agite le spectre d'un danger plus redouté encore. Cette avancée pourrait en effet ouvrir la porte à des modifications similaires chez l'homme, susceptibles de se transmettre au descendant du receveur. Certains dénoncent déjà les dérives possibles pouvant conduire à l'eugénisme. Devant de tels risques, il est certainement légitime de s'interroger sur l'opportunité de poursuivre les recherches sur ce domaine. On peut ici faire le lien avec les questions relatives au clonage reproductif ou aux recherches sur les cellules souches embryonnaires. [...]
[...] Des singes verts fluo pour lutter contre Alzheimer février 2010, Courrier International) Récemment, une équipe de chercheurs japonais est parvenue à ajouter à l'ADN d'un primate un gène et de faire en sorte que celui-ci soit transmis à la génération suivante. Pour ce faire, ils ont introduit un gène provenant de la méduse et produisant une protéine verte fluo dans le génome d'embryons ouistiti qui, à la naissance, voyaient leurs pattes s'illuminer sous un éclairage ultraviolet. Jusque-là, rien d'innovant puisqu'une équipe de chercheurs américains avait déjà obtenu un résultat similaire. [...]
[...] Se confrontent ici deux visions du progrès technologique : la vision utilitariste qui préconise la poursuite des recherches en vue de l'amélioration du bien-être général et la vision que l'on pourrait appeler éthique qui plaide, sinon pour l'arrêt, au moins pour l'encadrement strict des recherches ayant trait aux primates transgéniques de façon à respecter les normes éthiques élémentaires. Mais, il ne faut pas aller trop vite en besogne. Ce n'est que la première fois que les scientifiques sont parvenus à insérer un gène dans le génome primate pouvant être transmis à la descendance. De là à réussir à faire de même avec n'importe quel gène chez l'homme, la route est encore longue. Etre conscient des risques qui pourraient être induits par cette technologie permet cependant d'aborder plus sereinement la recherche scientifique de demain. [...]
[...] La question de la pertinence d'un modèle animal est pourtant absolument centrale dans les processus de recherche scientifique. Tous les modèles animaux ne peuvent pas être utilisés de façon indifférenciée, bien au contraire. Ainsi, il ne suffit pas de mettre au point une technologie sur un modèle animal particulier. Il faut que celle-ci soit en adéquation avec le champ de recherche auquel l'animal est associé. Malgré l'existence de ces difficultés, on peut penser qu'elles ne tarderont pas à être surmontées. [...]
[...] Malheureusement (ou heureusement), ces applications potentielles restent pour le moment cantonnées à un futur hypothétique et lointain. D'une part parce que le nouveau gène a été introduit au moyen d'un virus et que de ce fait, ni le nombre d'exemplaires introduits, ni le lieu d'insertion n'ont pu être contrôlés. D'autre part, parce que les ouistitis ne semblent ne pas faire figure de modèle animal pertinent pour la recherche concernant les maladies neuro dégénératives, et plus particulièrement, l'étude des troubles de la mémoire. Ces difficultés d'ordre purement scientifique sont souvent méconnues par le grand public. [...]
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