A la fin de son ouvrage, l'auteur présente une Carte du sens, inspirée de la Carte du tendre (une carte d'un pays imaginaire datant du XVIIe siècle).
« Ce qui limite le vrai, ce n'est pas le faux, c'est l'insignifiant », dans cette carte Thom propose de positionner les sciences et autres activités selon qu'ils soient plutôt vrais ou faux, signifiant ou insignifiant. Sont placées ainsi autant des disciplines (Physique, Biologie, Mathématiques…) que des figures de style (métaphore, oxymore…) ou des formes de discours (mythe). On peut s'interroger sur la définition du « vrai », si ici il doit se comprendre en termes de « vérité scientifique ». La vérité scientifique est liée à une volonté de réalisme et de connaissance objective.
[...] On peut également voir sur la carte le pic du paradoxe, au maximum de signifiance, mais à mi-chemin entre le vrai et le faux, l'absurde penchant un peu du côté du faux. Pourtant, on peut s'interroger sur la position de la poésie (Massif de la poésie, en haut à droite). La poésie est-elle vraiment dans le vrai ? Beaucoup de philosophes se sont interrogés sur le concept de vérité poétique s'opposant à la vérité scientifique. Il semblerait ici que René Thom s'accorde pour dire que les deux existent. Effectivement, la poésie est dans le vrai en ce qu'elle permet une connaissance du monde. [...]
[...] En augmentant finalement encore plus la pression, la bouteille finira par tomber. Etant couchée, elle se trouve dans un nouvel état d'équilibre. Sa chute a été une catastrophe. René Thom tente donc par les mathématiques de classifier les différents types de catastrophes. Son théorème principal est un théorème de classification qui affirme que, si le nombre de paramètres du système est inférieur ou égal à il y a un nombre limité de catastrophes possibles : 7. Les sept catastrophes sont : 1 Le pli (bordure, limite), 2A et 2B la fronce (telle une faille géologique, casser/rompre VS lier/unir) la queue d'aronde (fente, déchirer/fendre VS raccommoder) la vague (sommet d'une vague, crête, mais aussi une vague qui se brise, s'effondre et recouvre) le poil (pique, aiguille) le papillon (poche), et 7 le champignon (jet, éjecter, lancer). [...]
[...] Les états instables correspondent à des états de tension, de changement. Il y a alors deux sortes de changement, les doux (facilement modélisable, continus, non catastrophiques) et les brusques (ceux liés aux catastrophes , provoquant des modifications et un déplacement rapide vers un autre état de stabilité). Lors d'un changement brusque, on traverse un régime chaotique avant de retrouver une position d'équilibre. Globalement, il y a au début une résistance du système à changer d'état d'équilibre : celui-ci tentera donc d'absorber le changement brusque pour retrouver son état d'équilibre initial. [...]
[...] Si elles ne nous mènent pas à des vérités universelles, elles nous permettent tout de même de mieux comprendre le monde. Ne pourrait-on pas objecter à Thom que, si prédire n'est pas expliquer classifier n'est pas comprendre. Pour illustrer ceci, nous allons donner quelques exemples d'applications de la théorie des catastrophes à des problématiques actuelles économiques comme l'inflation ou les cours de la bourse. Nous verrons que même si Thom nous permet d'expliquer certains phénomènes et changements brusques, on n'accède pas pour autant à leur compréhension. [...]
[...] Fiche de lecture : Prédire n'est pas expliquer René Thom La carte du sens A la fin de son ouvrage, l'auteur présente une Carte du sens, inspiré de la Carte du tendre (une carte d'un pays imaginaire datant du XVIIe siècle). Pour mieux comprendre, voici l'illustration de la Carte du sens de René Thom : Ce qui limite le vrai, ce n'est pas le faux, c'est l'insignifiant dans cette carte Thom propose de positionner les sciences et autres activités selon qu'ils soient plutôt vrais ou faux, signifiant ou insignifiant. [...]
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