En sciences de gestion, la notion d'organisation fait allusion à un état structurel précisant la nature de la firme et de ses statuts. Elle reflète également la manière dont l'entreprise se structure par les actions de pilotage, par la formation de règles de comportements attendus de ses acteurs, par l'influence de son environnement mouvant, etc. L'organisation est caractérisée par sa vocation qui justifie son existence, ses frontières, son degré d'ouverture vers l'extérieur, et son patrimoine. Lors de son cycle de vie, ces aspects sont amenés à évoluer selon l'impulsion de contraintes externes et des variations stratégiques. Levier de performance pour l'entreprise, le système d'information ne doit pas être un frein à l'encontre de ces mécanismes de transformation. Au mieux, il doit faciliter ces mouvements de sorte que son évolution s'inscrive dans la trajectoire de l'organisation. Cette synchronisation dynamique, voire permanente, tend à mettre en coïncidence la stratégie SI sur les stratégies métiers de l'entreprise à travers une démarche itérative d'alignement stratégique. De la gestion, on parle alors de gouvernance SI pour qualifier cette manoeuvre d'alignement. Depuis les années 70, de la forme verticale américaine (Ford), l'archétype de l'entreprise est progressivement devenu agile, étendu, horizontal (Toyota). L'ERP apparaît alors comme une solution intégrée destinée à gérer la tension contradictoire entre le développement de cette flexibilité à travers la décentralisation, et le renforcement du contrôle par la maîtrise des flux d'information. Or les coûts des projets d'implantation et de renouvellement limitent leur capacité à accompagner le SI au rythme de son évolution. Ce nouveau besoin en termes d'alignement du SI souligne la nécessité d'une spécialisation de l'ERP en fonction du métier de l'entreprise. On parle alors de verticalisation du progiciel. L'enjeu fondamental de cette analyse repose sur la problématique de progicielisation des solutions de gestion verticales. Le présent essai apporte une image kaléidoscopique non seulement des théorisations autours du sujet mais également de la réalité du marché tout en trouvant appui auprès de l'expérience que j'ai su tirer de mon stage en vue de répondre à la question suivante : dans quelle mesure les ERP verticaux répondent-ils aux nouveaux besoins d'alignement des SI impulsés par l'horizontalisation des organisations ? Cette étude débute par la mise en évidence du phénomène de progicielisation du SI et de ses conséquences sur la structuration actuelle du marché des ERP. Dans un second temps, le cadrage des enjeux du SI progicielisé justifie en aval les solutions apportées par la verticalisation des ERP.
[...] L'utilisation de modèles préfabriqués du progiciel intégré permet d'éviter une conception appauvrie de leur système. Elle permet surtout de bénéficier d'un "design" de leurs processus conforme aux meilleures pratiques du marché. Ainsi, l'ERP offre à l'entreprise la possibilité de s'aligner sur ses concurrents en termes de performance, de méthode, etc. L'argument du modèle générique et du paramétrage est la mise en coïncidence de la structure de l'entreprise avec les parties identiques du modèle générique. Les différences qui en découlent constituent la valeur ajoutée procurée par la verticalisation de l'outil. [...]
[...] La mise en œuvre d'une distribution bi-canal permet à l'éditeur de se centrer sur son cœur de métier tout en trouvant réponse à la problématique d'implémentation des solutions verticales P a g e La progicielisation des solutions de gestion verticales Conclusion chapitre II Au cours de ce chapitre, nous avons mis en évidence le phénomène de verticalisation de l'ERP. A travers la spécialisation de leurs offres, les éditeurs pénètrent le marché des PME et développent une expertise métier de plus en plus plébiscitée par les entreprises. En proposant des prestations adaptées aux besoins diagnostiqués, ils capitalisent une expérience significative sur les segments verticaux. [...]
[...] L'enjeu fondamental de cette analyse repose sur la problématique de progicielisation des solutions de gestion verticales. Le présent essai apporte une image kaléidoscopique non seulement des théorisations autour du sujet mais également de la réalité du marché tout en trouvant appui auprès de l'expérience que j'ai su tirer de mon stage en vue de répondre à la question suivante : dans quelle mesure les ERP verticaux répondent-ils aux nouveaux besoins d'alignement des SI impulsés par l'horizontalisation des organisations ? Cette étude débute par la mise en évidence du phénomène de progicielisation du SI et de ses conséquences sur la structuration actuelle du marché des ERP. [...]
[...] 3 P a ge La progicielisation des solutions de gestion verticales Ouverture, modularité, connexité La crise des années 90 a poussé à penser en réseau la flexibilité d'entreprise. En mettant en place une coopération dite externe (Forme incluant les filiales, les fournisseurs et les prestataires pilotés par la maison mère, la firme est devenue un ensemble de chaînes de valeur. Pour permettre ce jeu de relations croisées et bilatérales, l'entreprise déploie un dispositif horizontal de mise en circulation des flux d'information sur un périmètre pouvant s'étendre des unités délocalisées (offshore) au service client (e-commerce). [...]
[...] Ce passage des ERP orientés fonctions aux ERP orientés processus métiers s'effectue souvent par le biais du pré-paramétrage des produits généralistes pour les transformer en solutions spécialisées. Cette mutation porte à juste titre le nom de verticalisation des ERP. Concrètement, cette tendance à la spécialisation se traduit par une consolidation du marché, notamment par une stratégie de croissance externe adoptée par les éditeurs prédominants. La cartographie du marché que nous avons établie a révélé une nette saturation du segment des grands comptes. Celle-ci a entraîné le déplacement du pivot concurrentiel vers le renouvellement logiciel et le segment du mid-market. [...]
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