Le modèle de développement Open Source actuel prend ses racines dans les sciences informatiques vieilles d'au moins une décennie. Ce qui fait le succès grandissant de l'Open Source aujourd'hui, est la dissémination rapide de l'information rendue possible par l'Internet. L'Open Source est née dans la « Renaissance numérique » rendue possible par l'Internet, tout comme les sciences modernes sont apparues pendant la Renaissance grâce à l'invention de l'imprimerie.
Durant le Moyen-Âge aucune infrastructure informationnelle efficace n'existait. Les écrits devaient être copiés à grands frais, et, pour cette raison , devaient transmettre une valeur instantanée. Seule l'information importante était transmise, par exemple les transactions commerciales et financières, la correspondance diplomatique. La priorité des écrits spéculatifs des alchimistes, prêtres et philosophes restait moindre, et ces informations circulaient donc moins vite. L'imprimerie a changé tout cela en réduisant le coût d'entrée dans l'infrastructure informationnelle. Les savants, qui auparavant travaillaient dans l'isolement, pouvaient pour la première fois établir une communauté avec leurs pairs dans toute l'Europe. Mais cet apprentissage a requis un partage ouvert de l'information.
L'Internet est l'imprimerie de l'ère numérique. L'accès à l'infrastructure a été rendu plus facile. Le code source n'a plus besoin d'être distribué sur des rouleaux de papiers comme l'était la version originale d'Unix, ou sur disquettes, comme aux premiers jours de MS-DOS, ou même sur CD-ROM. N'importe quel serveur FTP ou HTTP (Web) peut servir de point de distribution peu coûteux et toujours disponible.
Bien que cette Renaissance véhicule de grandes promesses, nous ne devons pas oublier l'héritage scientifique de plusieurs siècles auquel est adossé le modèle de développement de l'Open Source. La science de l'information et l'industrie informatique coexistent dans une inconfortable alliance aujourd'hui. Les géants de l'industrie comme Microsoft exercent une forte pression visant à préserver le secret des nouveaux développements afin d'augmenter le gain financier à court terme. Mais de plus en plus de réalisations naissent dans l'industrie plutôt qu'à l'université, et l'industrie doit donc veiller à nourrir la discipline au travers du libre partage des idées, c'est-à-dire par le modèle de développement Open Source.
[...] De plus, pour favoriser le développement du logiciel libre, la plupart sont gratuits et lorsqu'on demande une contribution financière, celle-ci est minime. Ces dispositions ne signifient donc pas forcément la gratuité de la diffusion de ce type de logiciel, même s'il est vrai que c'est souvent le cas. Un utilisateur peut demander une rétribution lorsqu'il propose un logiciel libre sur CD-rom. D'ailleurs des sociétés commerciales, comme RedHat, commercialisent ces logiciels et lorsqu'une entreprise leur demande de les améliorer, ils se font rétribuer pour ce travail mais ils fournissent toujours le code source. [...]
[...] Mais, rien ne permet d'affirmer qu'il en sera toujours ainsi. En effet, certains de ces éditeurs seront sans doute tentés de chercher des astuces juridiques ou autres pour renverser ce rapport et transformer progressivement ce monde libre en une nouvelle variante de la logique propriétaire. En effet, on remarque déjà que Netscape, tout en bénéficiant des idées et de la contribution de programmeurs indépendants, se réserve déjà le droit de ne pas divulguer la manière dont elle va utiliser ces apports. [...]
[...] À présent, avec les logiciels propriétaires dont le code source est secret, Internet peut devenir une instance de contrôle et de surveillance qui s'exerce à l'insu des utilisateurs. Tandis que le développement du monde du logiciel libre permet d'instaurer un contrôle démocratique du contenu des logiciels qui sont utilisés quotidiennement. 3-Intérêt social et droit d'auteur Pour le monde de l'Open Source, le contrôle démocratique et la lutte contre les monopoles ne peuvent être possibles que par une nouvelle conception des droits d'auteurs. [...]
[...] Mais de plus en plus de réalisations naissent dans l'industrie plutôt qu'à l'université, et l'industrie doit donc veiller à nourrir la discipline au travers du libre partage des idées, c'est-à-dire par le modèle de développement Open Source. Tout d'abord, les industriels informatiques font preuve d'étroitesse d'esprit s'ils croient que le revenu financier est l'objectif principal des meilleurs programmeurs de l'Open Source. Pour impliquer ces derniers dans l'industrie, leur propriété doit être respectée. Ils sont impliqués dans une quête de réputation, et l'histoire montre que la renommée issue de créations intellectuelles survit mieux que celle des réussites financières. Ensuite, et surtout, l'industrie a besoin de l'innovation scientifique. [...]
[...] Le code source est la recette de cuisine, le plat est le code exécutable. Et si on ne pouvait divulguer la recette du plat à quiconque, seul le cuisinier, créateur de la recette, serait en mesure de le reproduire et de l'améliorer s'il le décide. En d'autres termes, c'est parce que les logiciels commerciaux sont protégés par les licences d'utilisation que ceux-ci peuvent véritablement devenir des standards propriétaires, puisque la recette de fabrication de ces logiciels n'est jamais divulguée. L'utilisateur ne peut donc adapter lui-même un logiciel à ses besoins et encore moins corriger des erreurs de programmation qu'il repère. [...]
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