En montagne, l'apparence de la végétation est celle d'un étagement. Plus précisément, les espèces dominantes sont compartimentées. Cet étagement de la végétation dépend de plusieurs facteurs : le facteur thermique, la lumière, l'humidité et l'exposition (du soleil, du vent : Adret/ubac).
En ce qui concerne la France, du bas vers le haut du versant, nous aurons : le chêne, le hêtre, le sapin, l'épicéa ou le mélèze. Nous allons voir si le cas qui nous intéresse ici (les Pyrénées) est bien fidèle à ce modèle. Pour cela, j'ai fait 3 coupes topographiques, près de la ville de Foix, dans les Pyrénées, et nous avons identifié les types et les groupes de végétation prédominants. Parmi ces trois coupes, une se trouve du côté espagnol des Pyrénées.
Les Pyrénées forment une barrière climatique, les versants français recevant d'abondantes précipitations, alors que les versants espagnols sont beaucoup plus arides. À ce contraste s'ajoute un gradient Ouest-Est, du Pays Basque au climat océanique vers les régions orientales sèches.
Ces différences de climat entraînent une stratification de la végétation d'ouest en est : elle est plus développée dans la partie atlantique de la chaîne, où les pentes inférieures sont boisées, alors qu'à l'approche des côtes méditerranéennes, les montagnes sont presque entièrement dénudées.
[...] De 1000 à 1500m, il n'y a que des bois isolés, des bois. Mais à partir de 1500m, il n'y a plus que des pelouses et des éboulis. En dessous de 2000m, il s'agit peut-être d'une mise en herbe faite par l'homme, pour le pâturage et pour le foin, mais au-dessus de 2000m'il s'agit tout simplement de la rare végétation qui puisse pousser. Cette partie des Pyrénées est peu ou plus anthropisée. Dans de profil, il est également possible qu'il ait eu une anthropisation antérieure, mais là aussi la végétation a repris ses droits. [...]
[...] L'étage Alpin, près de Roc Entreversa est constitué de pelouses et d'éboulis. Il est normal de trouver cette végétation étant donné l'altitude supérieure à 2400m et la température moyenne annuelle au dessous de 0 degré. L'étage sub-alpin allant de 2400 à 1800m est composé intégralement de forêts de pins à crochet, ce qui est également normal dans cet étage. L'étage sub-alpin est suivi de l'étage montagnard allant de 1200 à 1800m. Dans cet étage, nous avons une succession de landes et de landes boisées de pins sylvestres qui apparaît sur des versants plus ensoleillés, abrités des vents humides et des neiges persistantes. [...]
[...] La température moyenne est comprise entre 2 et et la période de végétation active est située entre 100 et 200 jours. A la partie inférieure de cet étage, en l'absence naturelle d'Epicéa, l'ombrée (versant nord) est souvent occupée par les sapinières, tandis qu'en soulane (versant sud), le Pin sylvestre, normalement très présent, a le plus souvent disparu au profit des pâturages. Plus haut, c'est le domaine du Pin à crochets. Les essences de résineux y dominent donc. L'étage alpin a une température moyenne annuelle au-dessous de et la période de végétation active y est inférieure à 100 jours. [...]
[...] Ce profil n'est pas ou plus anthropisé. Il est possible qu'il y ait eu une anthropisation mais dans ce cas-là, la végétation aurait repris le dessus depuis longtemps. Profil numéro 3 Nous avons ici une coupe partant de la ville de Mauléon, jusqu'à la ville d'Aneto. Nous allons donc étudier cette coupe du nord-ouest au sud-est. De 600 à 1900m, nous avons une majorité de bois entrecoupés de landes, landes boisées et de bocage. Puis de 1900 à 1000m, nous avons de nouveau une majorité de bois et un peu de pelouses. [...]
[...] Toujours sur ce même versant, les prairies de fauche sont suivies par des landes piquetées de hêtres. C'est le même principe que pour les prairies de fauche précédente, sauf que nous sommes à un stade plus avancé: le stade de recolonisation des espèces. Sur le versant opposé à ce dernier, nous retrouvons, toujours selon le même principe, des hêtres et des landes piquetées de hêtres. Nous avons ensuite de nouveau des prairies de fauche entre 800 et 1300m, puis des rouvres et des hêtres entre 1300 et 1600m. [...]
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