Nous allons étudier le comportement prédateur d'une larve d'odonate anisoptère : Aeshna cyanea.
Les odonates sont des hétérométaboles évoluant par mues successives. Ce sont également des hémimétaboles : la larve ne vit pas dans le même milieu que l'adulte.
L'adulte d'Aeschne bleue vit dans un milieu aérien près des mares. Sa larve vit dans un milieu lentique profond et encombré de végétaux. Elle est donc un prédateur carnivore avec de gros yeux latéraux frontaux. Elle possède trois paires de pattes avec des soies sensorielles et un masque de capture : le labium. Ce masque se déplie lors de la capture lorsque la proie est à une distance précise de la larve. Le régime alimentaire de cette larve est variable : Cladocères, Ephéméroptères, Zygoptères, et même Diptères.
Nous chercherons à savoir quels sont les mécanismes qu'utilise la larve d'Aeshne bleue pour son alimentation et quels sont les sens stimulés lors de la capture d'une proie.
A partir d'une expérience témoin nous formulerons plusieurs hypothèses. Celles-ci seront testées dans des expériences successives avec variation d'un seul paramètre à la fois.
[...] Discussion Nous pouvons nous demander quels sont les différents mécanismes sensoriels que la larve peut mettre en place lors d'une capture. L'aeschne est capable de détecter trois sortes de stimuli : la vision par les ommatidies de ses yeux (voir annexe la chémoréception par le goût (bouche) et l'olfaction (antennes) et la mécanoréception par le toucher et les vibrations (antennes et soies sensorielles). En effet, ces antennes possèdent de nombreux capteurs, les sensilles tactiles, reliées au deutocérébron, le centre antennaire. [...]
[...] Dans son milieu naturel, la larve vit dans un trou d'eau (jusqu'à 2 mètres de profondeur) encombré de végétations et avec une certaine turbidité de l'eau (causée par les argiles en suspension). Elle chasse à la pénombre ce qui ne permet pas une stimulation correcte des ommatidies par la lumière. Dans ces conditions défavorables à la vision, c'est la mécanoréception qui est favorisée. Cependant, il ne faut pas oublier que la projection du labium ne se ferait pas sans les yeux. [...]
[...] De plus nous remarquons que la larve ne quitte pas son support. Figure 2 : Projection du labium par une larve d'odonate Dans l'expérience avec le leurre, nous observons le même comportement. La larve se place face à la proie fictive puis effectue des va-et-vient. Elle projette ensuite totalement son labium. Le leurre est capturé puis relâché car l'expérimentateur le retire. Dans l'expérience du vernis à ongles sur un seul œil (voir figure l'animal ne réagit plus de la même manière. [...]
[...] Nous les nourrissons de petites proies : chironomes (Diptères) et tubifex (Oligochètes). Deux jours avant l'expérience nous arrêtons de les nourrir. Celles-ci sont donc à jeun le jour de l'expérience. Le travail se fait en aquarium et un leurre est utilisé pour mimer la proie. Ce dernier est fabriqué d'une pastille en plastique colorée fixée au bout d'une tige de fer. Ce leurre permet de contrôler les mouvements de la fausse proie. Une caméra filme le comportement de la larve vis-à-vis de la proie. [...]
[...] Les comportements de la larve seront ensuite décomposés et analysés. Dans une première expérience, nous présentons un leurre à la larve. De la même manière nous décrivons ses comportements et nous les analysons. Dans une deuxième expérience nous appliquons du vernis opaque sur un des deux yeux de la larve. Nous la stimulons avec le leurre et comme précédemment nous décrivons et analysons les comportements. Dans une dernière expérience nous vernissons les deux yeux de la larve et nous la stimulons toujours avec le leurre. [...]
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