Le 6 novembre 1998, le Financial Times titrait : "La médecine entre dans le domaine de la science-fiction." Quant à lui le New York Times écrivait : "Des scientifiques isolent les cellules à l'origine de la vie." Libération, en France : "L'embryon humain fournit les premières cellules bonnes à tout faire." C'est ainsi que quelques grands quotidiens saluaient l'obtention de cellules souches embryonnaires humaines, par le groupe de J. Thomson aux États-Unis.
Les cellules souches embryonnaires présentent d'autant plus d'intérêt pour les chercheurs qu'elles dérivent d'un stade éphémère du développement où les cellules du germe possèdent encore toutes les potentialités de différentiation que renferme l'œuf lui-même. Elles sont dites totipotentes, c'est-à-dire qu'il est possible de reformer un embryon en partant d'une seule de ces cellules.
[...] Cependant le chercheur japonais Shinya Yamanaka et son équipe sont parvenus, en introduisant, par transgénèse, quatre gènes activés dans les cellules ES dans des cellules fibroblastiques adultes de souris, à reprogrammer le noyau des fibroblastes. Un petit nombre de ces cellules (Ips-cells) ont alors présenté les propriétés des cellules ES. Autrement dit, il est possible de transformer des cellules souches adultes en cellules ES chez la souris. Deuxième possibilité est la création de lignées cellulaires à partir d'ovules fécondés surnuméraires conçus dans le cadre de fécondation in vitro. [...]
[...] En effet la technique de clonage par TNSA (transfert de noyau pour la production de cellules souches autologues) suppose la destruction d'un embryon exclusivement produit afin d'être exploité. Cette technique impose un double questionnement : d'une part sur le stade de développement de l'embryon à partir duquel il devient humain et d'autre part sur l'ordre de priorité qu'il convient de choisir entre une personne existante et malade et une personne potentielle La possibilité d'utiliser des embryons surnuméraires des fécondations artificielles pose moins de problèmes éthiques que la technique de clonage thérapeutique, car dans ce cas l'embryon n'est pas créé dans le seul but d'être exploité. [...]
[...] Il faut d'ailleurs noter que ces cellules souches adultes peuvent déjà soigner 58 pathologies (maladie de Parkinson, Leucémies, Syndrome de Hurler, Tumeur au cerveau, seins et ovaires, Infection au virus Epstein-Barr, accident cardio-vasculaire et donc que leur place dans la thérapie cellulaire ne doit pas être sous- estimée malgré leur capacité de dédifférenciation limitée. Bibliographie - Faut-il autoriser le clonage scientifique ? Les enjeux de la recherche sur les cellules souches. Conseil d'analyse de la société - Les cellules souches, porteuses d'immortalité. Nicole le Douarin - L'enjeu des cellules souches. [...]
[...] Or sur 121 souris, il s'avère que d'entre elles ont développé des tumeurs qui pourraient provenir de la réaction du transgène c-myc par le vecteur rétroviral Un autre obstacle important à l'utilisation thérapeutique de ces cellules ES réside dans le fait que même si l'on parvient à orienter préférentiellement la différenciation des cellules ES dans une voie déterminée, il est difficile d'éviter dans l'état actuel de la technologie, que des cellules ES indifférenciées ne subsistent dans la culture. Or les cellules ES restées totipotentes et greffées dans un organisme adulte ont tendance à produire des tumeurs. Le troisième obstacle correspond à ce qu'on appelle le rejet immunologique qui s'opposera à la survie des cellules greffées lorsqu'elles ne seront pas immunocompatibles avec le receveur. Un aspect bien souvent négligé en ce qui concerne le problème du clonage, c'est sa redoutable inefficacité puisqu'on atteint aujourd'hui des rendements de 1 à 3%. [...]
[...] La réussite en 2004 du clonage d'un primate semble présager la possibilité d'un tel clonage chez l'Homme même si à l'heure actuelle toutes les tentatives sont restées vaines. Réglementation actuelle Depuis la révision des lois bioéthiques en 2004, la législation française, interdit la conception in vitro d'embryon ou la constitution par clonage d'embryon humain à des fins de recherche c'est-à-dire le clonage scientifique et thérapeutique permettant de créer des lignées de ES. Elle interdit par ailleurs l'utilisation des embryons humains surnuméraires, sans projet parental. Toutefois à titre dérogatoire pendant une période de cinq ans il sera possible de les utiliser. [...]
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