SVT Sciences de la Vie et de la Terre, curare, molécule, contraction musculaire, poison, muscle, paralysie des muscles, message nerveux, message neuromusculaire, système neuromusculaire, synapse
Le curare est une molécule extraite à partir de lianes (Strychnos toxifera ou encore Chondodendron tomentosum). Le curare est utilisé par les Indiens d'Amazonie pour chasser leurs proies en les paralysant avec des fléchettes projetées à l'aide de sarbacanes. Chez l'Homme, le curare est un poison qui provoque la mort par paralysie des muscles et notamment des muscles respiratoires. L'exploration des propriétés des curares a en partie été réalisée par Claude Bernard et Alfred Vuilpan. Afin de comprendre le mode d'action du curare, il conviendra de s'intéresser au fonctionnement normal du système neuromusculaire.
[...] Afin de contrôler la contraction du muscle, l'acétylcholine est rapidement dégradée (en choline et acide acétique) par l'acétylcholinestérase, ce qui permet un bon fonctionnement des muscles. III/ Le mode d'action des curares Les curares agissent au niveau de la synapse neuromusculaire. En raison de leur analogie de structure avec l'acétylcholine, ils se fixent sur les mêmes récepteurs post-synaptiques de la fibre musculaire. Le curare entre donc en compétition avec l'acétylcholine empêchant alors son action (schéma n°5). Schéma n°5 : Mode d'action du curare Il existe toutefois deux modes d'actions différents : les curares non dépolarisants et les curares dépolarisants. [...]
[...] Le curare est ainsi utilisé pour paralyser les animaux chassés. Il est également utilisé comme anesthésiant lors des opérations chirurgicales. Il existe deux antidotes aux curares non dépolarisants : la néostigmine qui inhibe l'action de l'acéthycholinestérase (si l'acétylcholine n'est plus détruite de façon continue, sa concentration sous forme libre augmente dans la fente synaptique et elle va ainsi reprendre plus rapidement sa place sur les récepteurs et faciliter les contractions musculaires) et le sugammadex qui va se lier avec les curares stéroïdiens et en faire un complexe non utilisable par les récepteurs (le bloc musculaire est ainsi rapidement levé). [...]
[...] Les ions potassium vont également revenir à l'intérieur de la cellule via les canaux qui se refermeront. Ce mécanisme se propage sur l'ensemble des nerfs, ce qui conduit à la transmission d'un message nerveux jusqu'à l'élément pré-synaptique. II.2/ La transmission synaptique du message nerveux Une fois arrivé au bouton terminal, le message nerveux provoque l'ouverture des canaux calciques. Les ions de calcium entrent alors dans la cellule et favorisent la fusion des vésicules synaptiques avec la membrane de la cellule. [...]
[...] Chaque fibre est reliée à un motoneurone. Une unité motrice se compose de fibres musculaires et d'un motoneurone (schéma n°2). L'intensité de la contraction musculaire est proportionnelle au nombre d'unités motrices mises en ?uvre. Schéma n°2 : Unité motrice La transmission d'un influx nerveux entre un neurone et une autre cellule (telle une cellule musculaire) se fait au niveau de jonctions neuromusculaires (schéma n°3). La jonction neuromusculaire se compose du muscle (plaque motrice) et du bouton terminal (le bout du motoneurone.). [...]
[...] Cependant, pour que le bloc induit par les curares non dépolarisants soit effectif, il faut qu'au moins 75% des récepteurs nicotiniques soient occupés par des molécules de curare, et ce car très peu de molécules d'acétylcholine sont nécessaires sur les récepteurs nicotiniques pour permettre l'ouverture des canaux sodiques, le passage des ions Na+ et la contraction de la fibre musculaire. Un exemple de curare non dépolarisant est le Vécuronium. III.2/ Les curares dépolarisants Les curares dépolarisants agissent au niveau des mêmes récepteurs nicotiniques que l'acétylcholine et permettent l'ouverture des canaux ioniques, et le passage des ions sodium dans la membrane musculaire, entraînant une dépolarisation (contraction) du muscle comparable à celle induite par l'acétylcholine. C'est pourquoi on observe souvent des contractions involontaires généralisées après l'injection de curare dépolarisant. Cette dépolarisation s'accompagne d'une désensibilisation des récepteurs de l'acétylcholine. [...]
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