On désigne sous le nom de processionnaires des chenilles grégaires et arboricoles qui construisent des nids de soie leur servant de refuge collectif, et qui se déplacent à la queue leu leu en procession de nymphose. Et contrairement à la plupart des autres lépidoptères, la processionnaire du pin présente la particularité de vivre en communautés assez importantes se réfugiant la nuit dans des bourses de soie. Cette vie collective existe uniquement à l'état larvaire et disparaît complètement chez l'adulte.
Les chenilles processionnaires font partie de la famille des Thaumetopoea. Elles ont un intérêt scientifique pour l'étude de la réponse des insectes forestiers aux changements climatiques globaux. C'est en effet un insecte à évolution larvaire hivernale sensible à des variations climatiques limitées.
Elles ont également un intérêt économique, car elles sont à l'origine de pertes économiques importantes pour la filière bois dans les territoires touchés.
Enfin, l'expansion actuelle de la processionnaire du pin pose des questions sanitaires nouvelles, pour les élevages et les hommes, en zone urbaine et péri-urbaine, du fait de ses propriétés urticantes.
La répartition des chenilles est circonscrite au milieu rural et surtout aux zones non cultivées et forestières.
[...] Quatre voies d'exposition sont définies : le contact cutané, le contact oculaire, l'inhalation et l'ingestion. De part leur forme de harpon, et quelques soit le mode de contamination, les poils urticants pénètrent alors soit dans l'épiderme, soit dans les muqueuses pour s'y fixer. La rupture des poils va ensuite engendrer la libération de la substance urticante. On retiendra que la gravité des symptômes liés aux processionnaires dépend de l'importance de l'exposition, de la porte d'entrée, de la susceptibilité du sujet. [...]
[...] On peut éventuellement se servir de papier collant pour décrocher les poils urticants de la peau, un peu à la manière d'une épilation. Brosser soigneusement les cheveux, si nécessaire. Consulter un médecin. Les antihistaminiques peuvent soulager les démangeaisons. - En cas de contact avec les yeux, consulter rapidement un spécialiste pour évaluer les lésions. Les yeux doivent être rincés, de préférence chez un ophtalmologue après application d'une solution anesthésique locale. Après le rinçage, un examen minutieux des yeux exclura la présence de poils urticants résiduels. Les poils profondément ancrés dans les tissus oculaires doivent être ôtés chirurgicalement. [...]
[...] Celui-ci donne un traitement adapté aux symptômes. Le traitement comporte des antihistaminiques et/ou des corticoïdes et des aérosols ou des nébulisations. - En cas de contact par ingestion, nettoyer immédiatement la bouche et la langue avec un gant humide puis consulter un médecin en urgence pour détecter rapidement les lésions graves. Un oedème lingual nécessite la prescription de corticoïdes plus ou moins associés à des antihistaminiques. En attendant, tenter d'enlever les poils de la muqueuse de la bouche en raclant prudemment à l'aide d'une spatule ou d'une compresse ou en les "épilant" à l'aide de papier collant. [...]
[...] Après dégranulation, l'histamine libérée des cellules contaminées exerce un pouvoir toxique, se manifestant par des urticaires cutanées. Cependant, l'histamine ayant une durée de vie courte, les réactions observées sont globalement bénignes, c'est-à-dire localisées et brèves. Cette réaction n'est pas spécifique à la thaumétopoéine. Il n'existe pas de récepteurs spécifiques à la molécule. N'importe quelle protéine urticante agit, au premier contact avec l'organisme, de la même manière, via une réaction directe. Réaction allergique : Pour les symptômes plus intenses développés chez les personnes exposées, il ne s'agit plus de simples libérations d'histamine. [...]
[...] On observe alors une augmentation de la perméabilité vasculaire et un œdème conduisant à la réaction urticarienne visible. Une fois les premières molécules d'histamine libérées, les mastocytes en synthétisent de nouvelles qui auront pour rôle de prolonger l'inflammation et d'accentuer la réponse sous forme de contractions des fibres musculaires lisses bronchiques, intestinales et utérines. L'histamine exerce donc un pouvoir toxique. Dans le cas des chenilles processionnaires du pin, le responsable de l'activation des mastocytes est une contamination par une protéine présente dans le poil urticant : la thaumétopoéine. [...]
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