A partir d'articles scientifiques, la présente revue a pour principal but de traiter de l'infanticide et du cannibalisme chez les primates non-humains. Nombre d'espèces manifestent ce type de comportement. A partir des trois hypothèses mises en évidence par Xiang et Grüter dans leur article paru en 2007, la revue a pour ambition de mettre en relation les principales connaissances dans ce domaine. Les trois hypothèses citées sont la sélection sexuelle, la compétition pour les ressources et une origine pathologique. Les relations entre infanticide et cannibalisme ne sont pas systématiques, et les exemples proposés permettent de différencier plusieurs comportements selon les espèces. Les primates représentent un grand nombre d'espèces, et il est difficile d'avoir une réponse simple et unique à l'existence de l'infanticide éventuellement suivi par le cannibalisme (...)
[...] Néanmoins, le cannibalisme n'est pas le but même de l'infanticide chez Rhinopithecus bieti. Le mâle profite simplement d'un apport substantiel de nourriture, alors que les conditions climatiques et alimentaires sont difficiles Pathologie sociale L'hypothèse de la pathologie sociale est la troisième explication couramment donnée dans la littérature, des comportements d'infanticide et de cannibalisme. Cette hypothèse non-adaptative émet l'idée que les attaques à l'encontre des juvéniles chez les primates seraient la conséquence d'épisodes d'agressivité, ou d'une perturbation du comportement causée par la présence humaine. [...]
[...] et MITANI J.C Infanticide and Cannibalism by Male Chimpanzees at Ngogo, Kibale National Park, Uganda, PRIMATES 357-365 XIANG Z.-F. et GRÜTER C.C First Direct Evidence of Infanticide and Cannibalism in Wild Snub-Nosed Monkeys (Rhinopithecus bieti), American Journal of Primatology 69:249–254 ANONYME, page consultée le 9 avril 2008. Apprendre d'un cannibale, Agence Science Presse (capsule du 5 juillet 2006), [en ligne], URL : http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2006/cap0307064.html 19 ANNEXE A : SYNTHÈSE DES OBSERVATIONS D'INFANTICIDE ET/OU DE CANNIBALISME Lieu d'observatio n Espèce étudiée Victimes Agresseurs Remarques Article de référence Laboratoire ; Université of Witwaterstra nd, Johannesburg , Afrique du Sud Galago à queue fourchue Galago crassicaudatus umbrosus 1 jeune (mère : Leslie) 3 jeunes (mère : Mikela) mères elles- Isolement de chaque mêmes femelle et de sa portée. [...]
[...] Comparaison entre les deux études sur les chimpanzés Pan troglodytes Les deux études portant sur les chimpanzés (Watts et Mitani, 2000; Humai et al. 1992) présentent deux populations éloignées géographiquement et qui ne peuvent donc pas avoir de liens entre elles. Cependant, des similitudes de comportement sont observables. Il est alors possible de s'interroger sur l'influence du bagage génétique sur le comportement. Plusieurs points communs sont perceptibles malgré les différences de taille de population et d'histoire. Les infanticides ont tous eu concernés des mâles d'environ six mois. Les victimes étaient toutes en bonne santé au début de l'agression. [...]
[...] Les deux attaques ont été menées par le même mâle dominant. Le mode de consommation ensuite adopté par les agresseurs est semblable à celui employé pour d'autres espèces ; la viande est partagée entre les individus du groupe. La principale différence entre les deux observations réside dans le fait que dans le deuxième cas, des femelles ont participé au partage de la viande. Au sein de cette même communauté, des études effectuées entre 1977 et 1990 ont révélé plusieurs attaques isolées, toutes suivies de cannibalisme. [...]
[...] Cependant, aucun cas d'infanticide chez les primates non-humains n'est assez documenté pour fournir les données nécessaires à confirmer ces prédictions. De plus, il a récemment été démontré d'un point de vue théorique que l'hypothèse de la compétition pour les ressources était peu plausible. Elle ne peut s'appliquer qu'à de très petites populations, dans des conditions de compétition extrême et quand les risques pour le mâle infanticide sont négligeables (Xiang et Grüter 2007). Etude de Getto et al. (2005) sur l'impact du cannibalisme sur la dynamique des populations Une modélisation du cannibalisme comme phénomène densité-dépendant a permis d'analyser comment la prédation cannibale peut contribuer au maintien du niveau de population, en prenant en compte les effets de la densité de la population sur la survie de l'individu. [...]
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