La biométrie, une révolution légitime ?

Résumé du document

Dans le contexte mondialisé actuel, face à la rapidité de développement des moyens de communication, voire de déplacement, l'identification des individus, ainsi que l'authentification, est devenu un enjeu fondamental pour garantir la crédibilité et la sécurité des échanges. La biométrie permet cette vérification de l'identité et assure une fiabilité des communications, car contrairement aux systèmes existants, la personne est identifiée par ce
qu'elle est, et non par l'objet qu'elle possède ou qui la représente.
La biométrie est une technique d'identification d'une personne d'après ses caractères physiologiques ou ses traits comportementaux. Son champ d'application couvre
majoritairement le secteur de la sécurité tant dans le domaine de l'informatique (sécurisation
des accès et des postes de travail) que dans le contrôle des personnes (le vote, le contrôle des
frontières, l'immigration…). En conséquence, nous avons décidé d'approfondir nos connaissances sur cette technologie en combinant des disciplines diverses telles que l'analyse des systèmes d'information, l'anthropologie, la sociologie, la psychiatrie, etc. pour livrer au final une vision intégrale du problème.
Nous pouvons d'ores et déjà affirmer que la biométrie représente un marché en pleine évolution qui ne cesse de croître et cette technologie est utilisée aussi bien par les compagnies privées que par les états soucieux d'une certaine sécurisation de leur territoire. Néanmoins, les nombreuses possibilités qu'offre cette technologie posent certains soucis d'ordre bioéthiques, notamment concernant la protection de la vie privée et son atteinte. Le stockage des données personnelles et surtout le contrôle d'accès à ces données échappent au contrôle du citoyen.
Les défenseurs du respect de la vie privée et de défense des libertés dénoncent une surenchère
technologique dont personne ne peut encore évaluer les conséquences. C'est pourquoi il nous
a semblé pertinent d'aborder ce sujet sous l'angle suivant : en quoi la biométrie est-elle une
révolution ? Subsidiairement, constitue-t-elle une solution légitime en dépit des remises en
cause bioéthiques ?
Afin de répondre à cette problématique, nous mettrons en lumière dans un premier temps les préceptes de la biométrie, ses enjeux, ses principes de fonctionnement, les différentes technologies existantes et le marché actuel. Par la suite, nous envisagerons l'aspect éthique et législatif en abordant les dangers envisageables de cette technologie au regard des libertés individuelles, ainsi que les lois visant la protection de la vie privée. Nous développerons en exemple le cas de son utilisation en Europe pour le contrôle de
l'immigration.

Extraits

[...] En bref, la CNIL reste défavorable à la formation de base de données d'empreintes digitales car elle considère que ces dernières laissent des traces susceptibles d'être exploitées à des finalités illégales. A titre d'exemple, elle a récemment refusé la mise en place d'un système de contrôle d'accès à une cantine scolaire reposant sur l'enregistrement dans une base de données des empreintes digitales de ses élèves, en revanche elle a autorisé le même système par reconnaissance du contour de la main. [...]

[...] On distingue trois catégories de technologies biométriques : 1. biologiques : sang, salive, ADN, etc comportementales : dynamique de signature, frappe au clavier, voix, etc morphologiques : empreintes digitales, forme de la main, rétine, etc. La biométrie vise principalement à protéger les consommateurs contre la fraude c'est pourquoi les méthodes d'identification biométriques peuvent être utilisés en complément ou en remplacement aux techniques vulnérables d'authentification classique. Une combinaison des différentes méthodes d'identification permet d'améliorer la précision du contrôle identitaire que les technologies biométriques sont à l'heure actuelle incapables de garantir à 100%. [...]

[...] Ils suggèrent de mettre en place un système grâce auquel les citoyens pourraient porter plainte auprès d'une autorité de protection des données s'ils jugent qu'ils sont victimes d'une infraction à la vie privée. A cet effet, le Centre commun de recherche de la Commission a remis à la commission des libertés civiles du Parlement européen, en mars 2005, un rapport sur les technologies biométriques. Le rapport plaide en faveur d'un contrôle étroit, par les gouvernements, de l'utilisation susceptible d'être faite des éléments biométriques ; il souligne également la nécessité de mener des recherches supplémentaires (et en particulier des essais approfondis en conditions réelles) sur ces nouvelles technologies. [...]

[...] - La reconnaissance de la géométrie de la main qui doit encore faire des progrès. La seule solution actuelle permettant de garantir une sécurité maximale reste donc la combinaison de plusieurs méthodes, seule façon d'obtenir un résultat excellent tout en gardant des conditions d'implémentation acceptables. Parts de marché par technologies 13 Le marché mondial est couvert par une trentaine de sociétés qui opèrent dans des technologies en général cloisonnées : ActivCard, Atmel, Bioscrypt, Identix ou ST Microelectronics dans le domaine des empreintes digitales BioID, Visionics, Biometrica Technologies dans la reconnaissance faciale BioMet Partners, Dermalog, Recognition Systems dans la reconnaissance de la main Iridian, Oki, LG Electronics, Panasonic dans la reconnaissance de l'iris Eyedentify dans la reconnaissance de la rétine BioID, Veritel, VeriVoice, BuyTel dans la reconnaissance de la voix. [...]

[...] La voix La voix d'une personne se caractérise par beaucoup de paramètres. Chaque personne possède une voix propre que l'on peut analyser par enregistrement avec un micro. Les sons se caractérisent par une fréquence, par une intensité et par une tonalité. Le traitement informatique tient compte des distorsions liées au matériel utilisé, et sait analyser un son de mauvaise qualité tel qu'une transmission téléphonique ou radiophonique. La fatigue, le stress ou un rhume, peuvent provoquer des variations de cette voix. [...]