Les variations du niveau de la mer - publié le 23/09/2009

Résumé du document

Depuis la formation de la Terre, les océans ont toujours occupé une surface considérable sur notre planète. Leur apparente stabilité à l'échelle planétaire cache en fait une évolution complexe, soumise à la tectonique globale, qui remodèle constamment la forme et la disposition des continents, et aux variations climatiques. Le niveau moyen des mers (ou niveau eustatique) est le reflet de cette évolution globale (...)

Extraits

[...] Au-delà du Crétacé, l'océan ouvert s'élargit. L'énergie étant en grande partie dissipée, le rythme de fonctionnement des dorsales diminue. Le profil des océans s'abaisse et entraîne une régression progressive Des fluctuations d'origine essentiellement climatique Les indices géologiques permettent de reconstituer sur les 15 derniers millions d'années, des refroidissements climatiques successifs plus particulièrement marqués. Par ailleurs, la position des continents sur toute cette période est nettement décalée vers les zones polaires. La conjugaison de ces deux facteurs favorise le stockage de glace sur les continents. [...]

[...] L'accommodation détermine la sédimentation L'accommodation représente le volume disponible pour la sédimentation au niveau d'une marge continentale. Elle dépend essentiellement de trois facteurs : le flux sédimentaire, c'est-à-dire la quantité de sédiments en fonction du temps. Plus il est important, plus l'accommodation diminue; le niveau eustatique, c'est-à-dire le niveau moyen de la mer. Plus il est élevé, plus l'accommodation augmente; la subsidence, c'est-à-dire l'enfoncement progressif de la marge. Plus la vitesse d'enfoncement est élevée, plus la place disponible pour la sédimentation augmente. [...]

[...] Les modèles climatiques actuels, fondés sur diverses données, et notamment satellitales, prévoient une augmentation de la température comprise entre 1,4 et et une élévation du niveau marin comprise entre 0,09 et 0,88 mm par an d'ici Le recul manque encore pour avoir une idée précise de l'impact de l'élévation du niveau marin sur chaque zone géographique. Les régions côtières basses devraient être les premières touchées, provoquant le déplacement des populations humaines côtières, avec des conséquences socioculturelles et économiques importantes. Le réchauffement climatique n'est toutefois pas seul en cause. À l'échelle régionale, les variations de taux de sédimentation sur certaines bordures continentales en raison de certains aménagements (barrages), ou les réajustements isostatiques locaux d'origine purement naturelle peuvent accroître ou au contraire inverser la tendance transgressive. [...]

[...] C'est en fait le facteur le plus variable, le niveau eustatique le plus souvent, qui contrôle en grande partie l'accommodation. Celle-ci détermine en définitive la profondeur moyenne des mers L'étude des séquences sédimentaires révèle les modalités de leur formation Les sédiments se déposent le long de la marge, où ils se répartissent à la fois horizontalement et verticalement, au gré des transgressions (phases de montée du niveau marin) et des régressions (phases de recul du niveau marin). Horizontalement, les faciès continentaux, littoraux et marins, s'ordonnent suivant leur point de dépôt, et se décalent latéralement avec le niveau marin, constituant un prisme sédimentaire. [...]

[...] Ces instruments ont relevé une élévation du niveau moyen des mers de 15 cm. Cette augmentation, bien que probablement surestimée de par leur localisation sur des côtes où la température est plus chaude, est essentiellement attribuée par les spécialistes au réchauffement climatique d'origine anthropique. L'élévation de la température atmosphérique agit sur les niveaux marins de plusieurs façons : la fonte des glaces continentales (la banquise, en fondant, ne fait que remplacer son propre volume par le même volume d'eau). Calottes glaciaires et glaciers d'altitude peuvent effectivement élever le niveau des mers de manière conséquente, mais leur fonte est contrebalancée par la mise en place de nouvelles formations glaciaires, notamment dans l'Antarctique; la dilatation thermique des eaux océaniques participe aussi à l'élévation du niveau marin. [...]