Le concept de "population limite" est issu de travaux menés dans le domaine de l'écologie vers la fin du 19ème et le début 20ème siècle. Quelques expériences ont eu, à l'époque, pour but d'étudier le comportement d'une population animale donnée afin d'en déduire, par analogie, la population humaine à venir et d'en déduire si la Terre pourra offrir les subsistances nécessaires à sa survie et à son développement.
Or, on constate à travers l'étude des expériences du zoologiste Raymond Pearl et de l'entomologiste A.J. Nicholson, menées dans les années 50, que de telles démonstrations n'ont pas de sens, dans la mesure où la problématique est
restreinte à une vision normative des choses.
En effet, tous deux entament leur étude en présupposant que les récipients (bocaux, flacons) à l'intérieur desquels les insectes sont étudiés lors des expériences sont censés être représentatifs du milieu naturel au sein duquel ils évoluent en temps normal. Ils présupposent également pouvoir faire une analogie entre les résultats observés lors de leurs expériences et la population humaine.
Dans une telle optique, on est en droit de s'interroger sur la signification même d'une "population limite" si l'on ne tient pas compte des aspects qualitatifs ou environnementaux (...)
[...] Dès lors, il tente de calculer la population mondiale à venir mais se trompe lourdement (il prévoit 2,6 milliards d'habitants pour 2100, alors que nous avons déjà largement dépassé, de nos jours, la barre des 6 milliards). Pour comprendre cette erreur, il faut se placer du point de vue de Pearl. En effet, celui-ci a mal géré certains faits : ainsi, pour l'exemple de l'Allemagne, il souligne que le pays a connu plusieurs cycles démographiques. Or, on ignore à partir de quel moment on peut considérer qu'un cycle se termine et qu'un autre débute car il s'agit d'une évolution progressive et non d'un passage brusque, soudain, à une autre période. [...]
[...] De plus, comme le souligne Hervé Le Bras, l'idée même de population au sein de ces expériences n'est qu'une vue de l'esprit une projection humaine sur la nature sauf lorsqu'il y a une étroite coopération entre les individus la composant, ce qui n'est pas le cas ici. Aussi, le fait de nier ici l'environnement remet complètement en cause les expériences car on constate à travers plusieurs exemples qu'il n'existe pas d'équilibre de groupe, mais qu'il y a adaptation des êtres à leur environnement. Il est donc impossible, à travers ces expériences, de prétendre pouvoir définir une théorie de la population limite, et encore moins de la retranscrire à une population humaine. [...]
[...] Il parvient à mettre à jour un mécanisme étonnant : lorsque les lucilies adultes sont trop nombreuses, elles se nourrissent davantage. Par conséquent, les larves, qui ne peuvent pas se défendre, finissent par mourir. De ce fait, la population adulte n'est plus renouvelée et décline. Les quelques larves survivantes peuvent de nouveau se nourrir et devenir des mouches adultes qui sont bientôt de nouveau en trop grand nombre, etc. Ce qui donne un schéma cyclique. Nicholson, constate qu'il peut régler ce problème en délivrant suffisamment de nourriture à la fois aux larves et aux adultes. [...]
[...] Etude des chapitres et 9 de l'œuvre d'Hervé Le Bras, Les limites de la planète, Flammarion Le concept de population limite est issu de travaux menés dans le domaine de l'écologie vers la fin du 19ème et le début 20ème siècle. Quelques expériences ont eu, à l'époque, pour but d'étudier le comportement d'une population animale donnée afin d'en déduire, par analogie, la population humaine à venir et d'en déduire si la Terre pourra offrir les subsistances nécessaires à sa survie et à son développement. [...]
[...] Ainsi, il ne présente que les observations qui étayent sa théorie et part de celles qui la vérifient le mieux, pour passer à d'autres un peu plus éloignées. Ainsi, Pearl introduit la possibilité de plusieurs cycles, ce qui lui permet d'expliciter certains faits qui posaient problème de prime abord. Il ajuste donc la réalité à sa vision des choses pour appuyer sa théorie. D'autre part, Pearl ne s'explique pas la période de stabilisation constatée en fin de croissance car celle-ci n'apparaît pas lors de son expérience. L'entomologiste A.J. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture