Synthèse bibliographique niveau Master de cinq articles scientifiques, portant sur des études relatives aux comportements d'infanticide et de cannibalisme chez les singes. Les trois grandes hypothèses pour expliquer ce phénomène sont d'ordre adaptatif (sélection sexuelle ou compétition pour les ressources) ou non-adaptatif (pathologie sociale).
[...] (2005) ont modélisé le cannibalisme comme un phénomène densité-dépendant. Dans le cas d'une population en situation de sous-alimentation prononcée, il se pourrait que le cannibalisme permette de maintenir la population à un effectif inférieur à la capacité de support du milieu, et donc d'assurer la pérennité de la population. Cela n'a cependant pas été clairement observé sur le terrain. L'hypothèse de la pathologie sociale est la troisième explication des comportements d'infanticide et de cannibalisme. Cette hypothèse non-adaptative émet l'idée que les attaques contre les juvéniles seraient la conséquence d'une agressivité ou d'une perturbation du comportement causée par la présence humaine, par exemple dans les régions où la pression démographique est importante. [...]
[...] American Journal of Primatology : 70:485-489 HAMAI M., NISHIDA T., TAKASAKI H., TURNER L.A New Records of Within-group Infanticide and Cannibalism in Wild Chimpanzees. Primates : 33(2):151-162 TARTABINI A Mother-infant Cannibalism in Thick-tailed Bushbabies (Galago crassicaudatus umbrosus). Primates : 32(3):379-383 XIANG Z.F. et GRÜTER C.C First Direct Evidence of Infanticide and Cannibalism in Wild Snub-Nosed Monkeys (Rhinopithecus bieti). American Journal of Primatology : 69:249-254 Synthèse : L'infanticide et le cannibalisme sont deux comportements associés qui intriguent la communauté scientifique depuis les toutes premières observations qui en ont été faites, dans les années 1960. [...]
[...] Le cannibalisme est quant à lui le fait de consommer un individu de la même espèce. Trois principales hypothèses ont été avancées pour expliquer ce phénomène. L'hypothèse la plus populaire est celle de la sélection sexuelle : l'infanticide serait une stratégie adaptative par laquelle les mâles accroissent leur succès reproducteur en tuant les enfants d'autres mâles, dans le but de se reproduire plus rapidement avec les femelles, qui deviennent plus rapidement sexuellement réceptives (Xiang et Grüter 2007). Cette hypothèse a été mise en avant par Hamai et al. [...]
[...] Le comportement infanticide chez certaines espèces de singes s'expliquerait donc principalement par l'hypothèse de la sélection sexuelle, les mâles dominants cherchant à maximiser leur succès reproducteur. Le cannibalisme est plus difficile à expliquer. Il paraît étonnant que la sélection naturelle ait favorisé des comportements auto-destructeurs dans une espèce, d'autant que le cannibalisme peut contribuer à la contribution de pathogènes (comme les prions). Certaines observations, telles que celles de Xiang et Grüter sur Rhinopithecus bieti, font références à un apport en ressources rares (oligoéléments, protéines). D'autres facteurs entrent en jeu, parmi lesquels les perturbations d'origine anthropique. [...]
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