Le virus de la grippe aviaire de type A est un virus endémique à l'échelle planétaire chez les oiseaux. De manière périodique, de nouveaux sous types émergent et infectent l'homme causant des pandémies dévastatrices (1918, 1957 et 1968).
En 1997, le 1er cas d'infection d'humains par un virus de grippe aviaire hautement pathogène de sous type H5N1 a été identifié à Hong Kong. Le virus a franchi la barrière d'espèce et a notamment contaminé humains et félins.
Depuis décembre 2003, on observe une épizootie H5N1 chez la volaille et les oiseaux migrateurs dans diverses régions du monde (Asie, Europe, Moyen Orient, Afrique). Ce virus a pu se transmettre à l'homme à de multiples reprises causant des maladies graves avec un fort taux de mortalité (environ 60%). La plupart des cas étaient consécutifs à des contacts étroits avec de la volaille infectée, néanmoins, des cas de transmission directe, d'homme à homme ont été constatés (Thaïlande, Indonésie).
L'émergence de nouveaux sous types grippaux a longtemps été attribuée à des réarrangements entre virus aviaires et humains mais récemment, une nouvelle hypothèse a vu le jour suite à la multiplication des cas de transmission directe de l'oiseau à l'homme du virus de la grippe A (H5N1). En effet l'adaptation d'un virus aviaire à l'homme pourrait également être à l'origine de nouveaux sous types viraux. Le potentiel « pandémique » de virus H5N1 est donc assez important.
Généralités :
Les virus de la grippe font partie de la famille des Orthomyxoviridae. Il s'agit de virus enveloppés à ARN. Deux glycoprotéines sont insérées dans l'enveloppe lipidique : l'hémagglutinine (HA) et la neuraminidase (NA) (figure 1). Ces deux protéines représentent des déterminants antigéniques importants et sont utilisées pour la synthèse de vaccins. Elles sont également utilisées pour la classification, 16 sous types de HA et 9 sous types de NA.
L'hémagglutinine participe à l'entrée du virus dans la cellule en se liant à l'acide sialique.
La neuraminidase permet la sortie du virus en catalysant le clivage des liaisons glycosidiques. Actuellement, les traitements antiviraux les plus efficaces visent cette fonction. Les activités de l'HA et de la NA sont équilibrées afin de permettre une fixation puis une libération efficace du virus (...)
[...] En 1967, un changement au niveau de deux acides aminés (suite à un réassortiment entre un virus H3 et la grippe saisonnière H2N2 circulant à l'époque) a vraisemblablement été à l'origine du virus responsable de la pandémie de 1968. Ce type d'évolution moléculaire pourrait être à l'origine de l'apparition d'une souche H5N1 pandémique. La protéine PB2 entre aussi en jeu dans la restriction d'hôte et dans le pouvoir pathogène du virus. Une mutation en particulier (Glu627Lys) a été retrouvée dans les cas d'infection de mammifères et d'humains en particulier par le virus H5N1. [...]
[...] Ces mutations sont générées par le taux d'erreur élevé de l'ARN polymérase virale. Les mutations peuvent être délétères, silencieuses ou encore peuvent donner naissance à des variants plus efficaces (exemple : mutation d'une protéine antigénique impliquant la perte de la reconnaissance par le système immunitaire de l'hôte). Ce mécanisme permet l'échappement du virus vis-à-vis du système immunitaire de l'hôte. Dans le cas du H5N1, la dérive génétique touche principalement le gène HA car il est soumis à la pression de sélection immunitaire. [...]
[...] Evolution Moléculaire du Virus de la Grippe Aviaire H5N1 Introduction : Le virus de la grippe aviaire de type A est un virus endémique à l'échelle planétaire chez les oiseaux. De manière périodique, de nouveaux sous types émergent et infectent l'homme causant des pandémies dévastatrices ( et 1968). En 1997, le 1er cas d'infection d'humains par un virus de grippe aviaire hautement pathogène de sous type H5N1 a été identifié à Hong Kong. Le virus a franchi la barrière d'espèce et a notamment contaminé humains et félins. [...]
[...] Depuis 2003, deux clades (distincts sur les plan génétique et antigénique) ont été identifiés en se basant sur l'analyse du gène HA. Le clade 1 a circulé jusqu'en 2005 dans divers pays. De 2004 à 2005 le clade 2 a circulé en Asie et a causé des infections chez la volaille. En 2005, l'épidémiologie des virus du clade 2 a changé. En effet, le virus a été retrouvé dans les sécrétions du tractus respiratoire des oiseaux avec en plus une dissémination vers l'ouest. [...]
[...] La dernière barrière, pas encore franchie par le virus, est la transmission efficace interhumaine. Nous ne pouvons pas prédire si le virus acquerra un jour ce caractère et sera à l'origine d'une nouvelle pandémie. Vu l'importance des éventuelles pertes humaines et économiques, la surveillance et la prévention sont une priorité de l'Organisation Mondiale de la Santé grâce à son programme mondial de surveillance de la grippe. La compréhension de tous les mécanismes évolutifs du virus est également essentielle ainsi qu'une coordination globale des travaux afin de surveiller, prévenir et se préparer à la prochaine pandémie de grippe A. [...]
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