Le safran, que l'on obtient à partir d'une espèce de crocus, le crocus sativus, est employé depuis la plus haute Antiquité à divers usages. Si le nom de crocus provient du grec krokos signifiant filament et faisant sûrement référence aux fins stigmates qui le caractérisent, le nom de safran provient de l'arabe za'farân qui veut dire jaune et renvoie aux propriétés tinctoriales de ces stigmates. Mentionné par de nombreux auteurs, tels que Homère, Pline, Virgile, ou encore Ronsard, il apparaît évident, que cette épice, qui nous évoque l'Orient, laissa des traces dans les cultures des civilisations passées et présentes. Nous essaierons ici de comprendre comment la culture du crocus sativus marque les paysages pendant que le safran marque les cultures des sociétés qu'il traverse… . Pour cela, après avoir observé les propriétés botaniques du crocus, nous étudierons à travers l'histoire de l'implantation du safran et ses différents usages, le marquage culturel que le safran conféra aux sociétés qui en usèrent, avant de voir la place que prit sa culture dans le paysage français.
[...] Ceci explique sûrement pourquoi le safran que l'on récolte sur ses stigmates, marque depuis de nombreux siècles les civilisations qui le côtoyèrent, ceci sur une extension géographique assez large, dans la mesure où elle s'étire de l'extrémité occidentale du Bassin Méditerranéen (Maroc, Espagne) jusqu'à la Chine, en passant par l'Europe du Nord, où il fit l'objet d'un important commerce. En France, son introduction est récente si l'on considère l'époque des premières cultures en Asie Mineure, mais elle apparaît relativement ancienne si on la pense en parallèle à l'histoire du pays. Elle contribua à la renommée du Gâtinais, dont les paysages ruraux furent fortement marqués par sa culture, entre le XVI et le XIX siècle. [...]
[...] Les riches Romains parfumaient également leur bain avec du safran, qui était aussi utilisé en infusion. Au Moyen-âge, certains des plus précieux manuscrits recevaient des enluminures réalisées à l'aide d'une colle de blanc d'œuf dorée au safran (toutefois moins chère que la feuille d'or). Une plante médicinale au Moyen-âge L'utilisation du safran dans la médecine n'est pas née au Moyen Age puisqu'on a retrouvé des papyrus égyptiens, où le safran, possédant d'ailleurs son propre hiéroglyphe, sert de base à une trentaine de préparations médicinales. [...]
[...] Ces spécificités, que l'on observe sur l'ensemble du pourtour méditerranéen, se retrouvent aussi en Gâtinais au Sud-est du Bassin Parisien, où se développèrent, au XIX siècle, d'importantes plantations qui constituèrent l'essentiel de la production européenne de safran, nous y reviendront. Safran et culture Petite Histoire de la culture du Safran La culture du Safran est très ancienne, elle remonte à plus de ans, on en trouve d'ailleurs des représentations sur des fresques minoennes de avant J.-C. ou encore sur des papyrus égyptiens. [...]
[...] Il convient alors de ne pas le confondre avec le colchique, d'un mauve moins soutenu, qui quant à lui présente 6 étamines (liliacées) et s'avère hautement toxique. Au printemps, les autres espèces de crocus, sont les premières à nous offrir leurs charmes après les perces neiges. Leurs faibles exigences écologiques font qu'ils s'adaptent relativement bien à tous types de sols, avec néanmoins une préférence pour les sols légers. On peut le voir à la fois dans des massifs ou par petites touffes au milieu des pelouses, ou encore dans les jardinières de quelques balcons des villes. [...]
[...] Par la suite, le safran français fût exporté dans toute l'Europe pendant deux siècles. C'est d'ailleurs en Gâtinais, à Pithiviers, que fût fondée, en 1809, la célèbre maison Thiercelin, restant à l'heure actuelle la plus vieille maison de production du safran. Pithiviers, volant la vedette à Boynes, devint par là même, la place principale du négoce de safran, et le cours mondial du safran s'aligna sur celui fixé sur son marché. Cultures intensives des XVIII et XIX siècle et production de qualité à l'aube du XXI siècle Un siècle après l'édit de Louis XIV, l'Europe entière affluait et se disputait le safran du Gâtinais alors fort réputé pour sa qualité. [...]
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