Mécanisme n°1 : Association d'une bêta-lactamase avec une diminution de perméabilité de la membrane externe
La résistance aux carbapénèmes des entérobactéries a d'abord été décrite il y a 20 ans chez un Enterobacter qui associait une surexpression de sa céphalosporinase chromosomique et une modification de perméabilité de la membrane externe [1]. Depuis, des mécanismes de résistance similaires ont été décrits chez les entérobactéries ayant une céphalosporinase naturelle (E. coli, Serratia., Citrobacter freundii, Morganella morganii).
Mais ce mécanisme a aussi été décrit chez des entérobactéries ne possédant pas cette céphalosporinase naturelle mais qui en acquiert une par un transfert plasmidique (K. pneumoniae et Salmonella). De plus, ces gènes plasmidiques sont souvent transporteurs d'autres gènes de résistances à d'autres ATB (aminosides, tétracycline, sulfamides, etc.). Ces souches peuvent donc être sélectionnées par d'autres traitements que les bêta-lactamines.
De la même façon, l'association de bêta-lactamases de type BLSE plasmidique (TEM, SHV, CTX-M, etc.) chez certaines espèces d'entérobactéries (K. pneumoniae, P. mirabilis, E. coli, Salmonella, Enterobacter, etc.) avec une diminution de perméabilité de la membrane externe peut entrainer une résistance aux carbapénèmes. Au vue de la dissémination mondiale de souches d'E. coli exprimant des BLSE de type CTX-M, on peut craindre une augmentation de cette résistance aux carbapénèmes.
Les niveaux de résistance via ce mécanisme sont assez variables, l'ertapénème étant souvent plus touché que l'imipénème.
Néanmoins, certaines études suggèrent que ces souches ayant un système d'imperméabilité seraient relativement instables [1]. En effet, une modification des porines de membrane serait en défaveur de croissance bactérienne. En conséquence, même si le mécanisme de résistance aux carbapénèmes associant la synthèse d'une bêta-lactamases et une imperméabilité est reste le plus fréquent, celui lié à l'expression d'une carbapénèmase, plus stable, serait donc plus important d'un point de vue clinique (...)
[...] pneumoniae ATCC BAA-1705 comme témoin positif (souche productrice de KPC, vérifié par PCR) et K. pneumoniae ATCC BAA-1706 (souche ne possédant pas de KPC, vérifié par PCR) comme témoin négatif. Pour notre protocole, nous avons aussi utilisé une souche KPC (isolé d'un patient mais vérifiée par PCR) comme témoin positif. En revanche, pour notre témoin négatif, nous avons utilisé une souche de Citrobacter freundii possédant une céphalosporinase déréprimée entrainant un faux positif avec le test de Hodge à l'imipénème seul. Ce faux positif s'annule ensuite avec le disque combiné Imipénème + cloxacilline. [...]
[...] Ces solutions sont conservés au congélateur à -20 TAN Rithy-Nicolas Page 13 sur 21 Les carbapénèmases : mise au point d'un protocole pour leur recherche chez les entérobactéries Préparation des disques d'ATB + inhibiteur Pour préparer les disques combinés ATB + inhibiteur, il suffit de déposer 10 µl de la solution d'inhibiteur et de laisser sécher 30 min à température ambiante. Nous avons testé 2 ATB. L'imipenème ne s'est pas révélé satisfaisant car l'augmentation du diamètre est plus faible avec cet ATB et, de plus, le DMSO dégrade l'imipénème, ce qui ne permet pas d'utiliser le DPA comme inhibiteur. [...]
[...] baumanii IMP-2 + + + β K. pneumoniae NDM-1 + C. freundii NDM + A. baumanii OXA-23 + + + J K. pneumoniae OXA-48 + + + δ E. coli OXA-48 + + + HCASE E. cloacae HCase BLSE 134 E. cloacae HCase BLSE 136 E. [...]
[...] ABPA : Acide Amino-Phényl-Boronique ; EDTA : Acide Ethylène Diamine TétrAcétique ; DPA : Acide DiPicolinique ; IPM : Imipénème ; MEM : Méropénème ; Qté : Quantité. Inhibe Origine ATB Sol mère Qté/disque Positif Sensibilité Spécificité inhibiteur (10 µl) si Classe A Giske et al.[10] MEM 60 mg/mL 600 µg 4 mm ABPA ROSCO® MEM ? ? 5 mm Stuart et al. MEM 60 mg/mL 600 µg 4 mm Laboratoire IPM 60 mg/mL 600 µg 4 mm MEM Classe B Giske et al. [...]
[...] Au niveau épidémiologique, après l'identification de ces premières souches aux États-Unis, d'autres souches d'entérobactéries productrices se sont disséminés d'abord dans la plupart des États des États-Unis puis en Israël et en Grèce, où elles semblent être maintenant endémiques, et enfin de manière sporadique au Canada, en Amérique du Sud, aux Caraïbes et en Chine. En France, ce sont fréquemment des souches de K. pneumoniae KPC-2 qui sont isolés chez des patients ayant été hospitalisé au préalable en Grèce et aux Etats-Unis. Deux épidémies de ces souches ont récemment été décrites dans plusieurs hôpitaux français mais ont été rapidement maitrisées. Les conséquences cliniques sont importantes, et principalement dues à TAN Rithy-Nicolas Page 5 sur 21 Les carbapénèmases : mise au point d'un protocole pour leur recherche chez les entérobactéries. [...]
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