Dans ce texte issu de L'Eloge de la différence, Albert Jacquard présente sa vision du processus naturel d'évolution. Le processus n'a de finalité que lui-même : le monde vivant n'est pas un accomplissement. Dès la première phrase, l'auteur rejette la théorie de l'évolution de Darwin qui ne serait « qu'une illusion » ; il définit alors l'évolution comme un processus imprévisible et hasardeux qui nous mène à l'état actuel. Et celui-ci ne n'est qu'un seul réel surgi d'une infinité de possibles.
Le premier paragraphe présente une théorie répandue : l'idée selon laquelle il existe une « réponse biologique optimale » pour une espèce et un environnement donnés. Cette théorie de l'évolution correspond à celle énoncée par Darwin dans L'Origine des espèces. Darwin met en avant l'adaptation d'une espèce à son milieu : il parle de sélection naturelle pour désigner un dispositif automatique qui dirige le hasard vers les voies compatibles avec la vie dans un milieu donné.
[...] Albert Jacquard, Eloge de la différence (pages 133 à 134), Seuil Commentaire Dans ce texte issu de L'Eloge de la différence, Albert Jacquard présente sa vision du processus naturel d'évolution. Le processus n'a de finalité que lui-même : le monde vivant n'est pas un accomplissement. Dès la première phrase, l'auteur rejette la théorie de l'évolution de Darwin qui ne serait qu'une illusion ; il définit alors l'évolution comme un processus imprévisible et hasardeux qui nous mène à l'état actuel. Et celui- ci n'est qu'un seul réel surgi d'une infinité de possibles. [...]
[...] Cette théorie de l'évolution correspond à celle énoncée par Darwin dans L'Origine des espèces. Darwin met en avant l'adaptation d'une espèce à son milieu : il parle de sélection naturelle pour désigner un dispositif automatique qui dirige le hasard vers les voies compatibles avec la vie dans un milieu donné. La sélection naturelle explique la transformation des espèces par la lutte pour la vie qui élimine les moins aptes et retient les plus aptes, c'est-à-dire ceux les plus à même de survivre et de procréer. [...]
[...] A chaque instant le réel est gros d'une infinité de possibles ; les lois de la matière ou les lois de l'évolution interviennent pour doter chacun de ces possibles d'une probabilité plus ou moins élevée, mais elles ne dictent pas le résultat de la loterie ; tout au moins, les lois que nous sommes capables d'identifier ne peuvent pas exercer une telle contrainte. De cette infinité de possibles, un seul surgira, dont le choix ne peut être qu'attribué qu'au hasard ; et ce réel n'est pas nécessairement l'un des possibles dont la probabilité était la plus élevée. [...]
[...] C'est pourquoi le présent dépend de la moyenne Dans ce cas, la diversité devient elle-même vecteur d'évolution qui ne saurait perdurer dans un milieu homogène. L'action de la sélection naturelle tend à réduire la diversité ; or, c'est justement dans la mesure où un caractère présente de nombreuses variances que la sélection naturelle va pouvoir opérer, par croisement, pour sélectionner et reproduire les meilleurs L'hétérogénéité est le point d'appui de la sélection naturelle. Les promesses de l'avenir sont bien fonction de la diversité, c'est-à-dire de la variance La diversité, qui permet l'adaptation par le jeu de la sélection est une prévention contre le hasard, contre l'avenir. [...]
[...] Ainsi F.Jacob compare le processus de la sélection à celle d'un bricoleur : rien ne se crée, tout se transforme ; la sélection procède par essais, parfois par erreur ; sélection n'est pas synonyme de progression. L'arbre des espèces n'était donc pas prédessiné au départ ; l'évolution du vivant est imprévisible, sans plan préétabli. Elle opère comme un bricoleur, non un ingénieur qui crée et planifie. [...]
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