Le nouveau Code pénal de 1994, dans son article L227-24, interdit et punit la diffusion d'un
« message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine ». Toute la question est de savoir ce que l'on entend par « atteinte portée à la dignité humaine ». En l'état de la jurisprudence, ce sont les juges qui ont la responsabilité de le dire. Or, un pays où les juges disent ce qu'il faut regarder et ne pas regarder s'éloigne d'une conception démocratique du débat et de la confrontation des opinions.
Aussi, il devient essentiel de s'interroger sur l'existence de la censure dans le paysage audiovisuel d'une société démocratique. Faut-il censurer la violence à la télévision ? A travers la violence à la télévision, nous verrons, d'une part, comment la pratique de la censure se justifie et, d'autre part, nous expliquerons le refus de cette censure au nom de la liberté d'expression. Il faudra ensuite se demander s'il est préférable ou non de souhaiter une télévision qui limite l'information.
[...] Interdit aux moins de 16 ans = catégorie 4 Œuvres à caractère pornographique et/ou de violence gratuite. Interdites de diffusion autre que sur chaînes cryptées = catégorie 5. Cette signalétique permet de responsabiliser les diffuseurs, qui sont obligés de visionner précisément les programmes offerts, de façon à les étiqueter. Un point important du système est que l'application est laissée aux chaînes. En fait, bien qu'il s'agisse d'une obligation légale, la signalétique relève de l'autorégulation dans la mesure où la responsabilité du marquage des œuvres est laissée entièrement aux opérateurs. [...]
[...] Quel parent n'a pas l'intime conviction que l'image a une influence sur son enfant ? Quel adulte ne sait pas, au fond de lui- même, que ce qu'il donne à voir à un enfant est un acte porteur de sens ? L'image n'est jamais neutre. L'image naît toujours d'une intention à l'adresse de celui qui peut la voir. Ceux et celles qui les fabriquent et donnent à voir prennent toujours la responsabilité de véhiculer du sens. Par ailleurs, de tout temps, les images les plus répandues, à un moment donné, ont presque toujours eu un rôle de conformation à l'ordre installé par leur pouvoir direct et indirect de suggestion sur les esprits et les comportements. [...]
[...] Démobilisation du public On en vient à se demander de quelle nature sont les rapports entre la violence et la télévision. Il semble indéniable que la banalisation de la violence à l'écran, la surenchère dans la recherche d'images-chocs, la répétition des mêmes scènes qui allient paradoxalement hyperréalisme et monotonie finissent par faire naître chez le spectateur une indifférence affective en même temps que l'abandon du principe de réalité. Autre conséquence : on en vient à supporter l'insoutenable par accoutumance. Alors que ces images devaient amener une prise de conscience, elles finissent par devenir banales et par s'intégrer au quotidien. [...]
[...] Notre société nécessite une éducation aux médias dont la pertinence et l'urgence ont été largement démontrées. Cette éducation aux médias, si utile soit-elle, ne peut cependant pas suffire. A notre sens, elle devrait s'insérer dans un contexte plus global, à savoir celui d'une véritable préparation à la vie sociale. Celle-ci permettrait à l'individu, dans bien des cas, de substituer à la violence des comportements plus appropriés aux diverses situations qu'il aura à affronter. Conclusion A travers ce mémoire, nous avons pu constater que la pratique de la censure existe depuis toujours. [...]
[...] Il ne peut plus exister que ce qui est télédiffusé. Véritable surenchère de l'image arrivant des quatre coins du monde, avalanche d'instantanés, de reportages, cette surinformation aboutit à une saturation et à l'absence de réflexion : c'est la démobilisation de l'opinion publique. Devenus passifs devant leur écran de télévision, les spectateurs recréent une forme de distanciation par rapport à l'événement qui se déroule, en direct, sous leurs yeux. Les pires catastrophes humaines dévoilent toutes leurs horreurs au quotidien n'empêchant nullement la vie de poursuivre son cours et l'indifférence. [...]
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