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Mindhunter est une série créée par Joe Penhall, produite par David Fincher et Charlize Theron, elle est inspirée des livres Mindhunter : dans la tête d'un profileur et le tueur en face de moi (parution française en novembre 2019) écrit respectivement par John E. Douglas et Mark Olshaker. Mindhunter est diffusée sur Netflix à partir du 13 octobre 2017.
La saison 2 que nous allons étudier est disponible sur la plateforme depuis le 16 août 2019. En 1977, au sein du nouveau département des sciences comportementales à Quantico, on suit deux agents du FBI, Holden Ford et Bill Tench, et une universitaire en psychologie, Dr Wendy Carr, mener des entretiens avec des coupables de crimes extrêmement violents afin d'effectuer un profilage criminel. Ces personnages sont inspirés des véritables agents qui ont, grâce à cette unité spéciale, permis de mieux cerner et anticiper la psychologie des meurtriers. Les scènes d'entretien sont basées sur les dialogues réels avec les grands criminels de l'époque comme Edmund Kemper, David Berkowitz ou encore Charles Manson.
[...] On est forcé à ressentir de l'empathie pour eux qui se retrouvent seuls sur la chanson de Marianne Faithfull, Guilt [répétitions de « I feel guilt »] alors que le désespoir des mères en deuil passe à la trappe. Les enfants noirs devenus un groupe reflétant le fait divers n'ont pas d'identité, ils sont parfois seulement affiliés à des numéros que les mères noires s'efforcent à renommer auprès des forces de l'ordre. En revanche, le fils de Bill et de sa potentielle psychopathologie fait de Bill un père désemparé. [...]
[...] Il est également caractérisé par une forme d'innocence, de pureté et de candeur. Comme on l'a vu, Mindhunter tente dans cette deuxième saison une représentation réaliste de l'importance du racisme dans la société américaine. Cette représentation passe par un vecteur didactique répandu : l'utilisation d'un personnage naïf à qui se révèlent soudainement les travers de nos sociétés. Holden est comme un enfant à qui on aurait caché la cruauté du monde des adultes (cf. ep3, quand Garland énonce sous les yeux éberlués d'Holden les raisons politiques qui expliquent pourquoi les autorités ne s'empressent pas d'éclaircir l'affaire des infanticides d'Atlanta). [...]
[...] Les enfants enlevés sont tous noirs et d'un milieu défavorisé. Si cette série d'auteurs n'a pas vocation à mettre en lumière ou défendre une cause raciale, le déplacement de l'intrigue à Atlanta, en particulier dans les années 1970, soulève des enjeux ethnoraciaux que nous étudierons. Dans le contexte d'une ville comme Atlanta, en quoi la saison 2 de Mindhunter met-elle en place un système binaire, reflétant le racisme et les inégalités dans les États-Unis des années 1970, tout en affirmant le triomphe du patriarcat blanc ? [...]
[...] Sa couleur de peau est trop explicitée, alors que celle de Holden et Bill ne l'est jamais. La blanchité de Holden et Bill devient alors une « norme » et le charisme qu'ils dégagent par la mise en scène de leur personnage y devient complètement associée. Le spectateur peut finalement avoir envie d'être comme eux : portant des lunettes de soleil, à l'aise au bureau, aimant se cultiver en fumant une cigarette, buvant un verre d'alcool en parlant des affaires qu'ils vont finir par résoudre (cf. [...]
[...] Il leur explique pourquoi ces crimes sont délaissés : le maire veut construire le plus grand aéroport du pays, mais les blancs riches quittent la ville et donc il manque d'argent, l'idée d'un prédateur ferait encore plus fuir les riches. Bill et Holden quittent alors Quantico, mais seront renvoyés par le gouvernement. En effet, dans le bureau du patron de Quantico Ted Gunn, on est témoin de l'appel du Directeur du FBI William Webster, qui rapporte que le Président des États-Unis ne veut pas que des infanticides « entachent son mandat », il veut que le FBI « fasse bonne impression à ce gouvernement ». [...]
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