La télévision des Trente glorieuses

Résumé du document

La télévision des années 1945 à 1974 participe à la construction d'un nouvel espace culturel et politique. Les 30 glorieuses portent le projet d'une télévision qui doit définir et mettre en œuvre les missions d'un service public : « informer, distraire, instruire ». Avec l'élaboration des programmes et des genres se tissent des liens entre la télévision et les téléspectateurs qui contribuent à dessiner les contours d'une communauté imaginée. Dès les années 50, la télévision est pensée comme un « instrument du progrès moral et intellectuel de l'homme en même temps qu'une source de distraction et de joie ». Instrument de la connaissance de la France et des Français, elle se constitue comme un observatoire des pratiques de la vie quotidienne et s'installe au cœur de l'information sociale et politique. Elle contribue ainsi à l'élaboration d'une culture démocratique pour le plus grand nombre. Se confirmant dans les années 60 comme loisir privilégié des Français, la télévision et ses programmes opèrent, en effet, une mutation des représentations tant dans la perception du territoire, de la vie quotidienne des Français, que des arts (littérature, théâtre, cinéma), de l'information et des cérémonies politiques. Elle crée un langage et invente de nouvelles formes de la prise de parole, transforme, en se les appropriant, les spectacles, les rituels, les modes de vie et leurs expressions.

Extraits

[...] La télévision est lucarne sur la France puis sur le monde. Bref, elle apparaît comme révolutionnaire ; l'information nous l'avons vu reste l'intérêt premier des téléspectateurs, mais avec ces nouvelles techniques de diffusion, l'on va voir se développer d'autres programmes qui vont insister sur l'aspect culturel de la télévision. Au lendemain de la guerre, la télévision sort des studios. Techniquement elle peut capter et diffuser des images d'extérieur transmises par l'émetteur de la Tour Eiffel. Ainsi s'ouvre l'ère du direct et des événements qui la font connaître. [...]

[...] Elle est présentée par Pierre Lattès. L'émission est destinée aux 16 -20 ans. Composée au départ d'une série de reportages et de séquences musicales pré-enregistrées, la formule évoluera vers une partie plateau. Pierre Lattès 3915 pupitres à partir duquel il présente les musiciens et distille les dernières formations sur le rock et traite du courrier reçu. Avant tout aux journalistes, les auteurs de ce divertissement souhaitent surtout d'écrire à travers la musique l'évolution de la jeunesse des années 60. Après l'arrêt de cette émission, Pierre Lattès animera rock en stock (1972 - 1974). [...]

[...] Le contrôle sur l'information radio et télévisée s'étend et s'organise à partir de la présidence du Conseil de Guy Mollet en 1956. La plupart des mesures de contrôle utilisées sous la présidence du Général De Gaulle sont mises en place dès cette époque. Désormais le gouvernement revendique la télévision comme un moyen d'information officiel. En 1965 paraît la liste des magazines rattachés à la sous- direction de l'Actualité télévisée. On y trouve en particulier Cinq colonnes à la Une, les Femmes aussi, Les Magazines féminins, Cent ans de vie quotidienne. [...]

[...] ) L'idée est simple, il souhaite aborder tous les sujets qui intéressent la jeunesse le tout dans la bonne humeur. L'émission rencontrera très vite le succès. Dans le premier numéro, les Chaussettes Noires démarrent avec leur chanson Eddy soit bon. Toutes les idoles yéyés passeront dans l'émission en direct, la plupart du temps en play-back. La première année, la programmation n'est pas régulière, mais avec l'évolution de la musique l'émission passera le mercredi soir. L'émission disparaîtra dans la tourmente de 1968. [...]

[...] Ce contrôle excessif ne contribue pas à donner du dynamisme à l'actualité bien au contraire puisque ces actions seront dénoncées durant les événements de mai 1968 et rendues publiques par les autres médias. Bref, l'information est prise entre une demande sociale et une exigence d'impartialité. A côté de ce besoin d'information, le public va petit à petit manifester une certaine soif de culture, culture qu'il va vouloir retrouver dans la télévision, c'est l'objet de notre seconde partie. II Emergence culturelle et mutations sociales engendrées par la télévision A Télévision, publics, citoyenneté Les trois termes de cette sous partie désignent une nouvelle technique de communication et son développement. [...]