A l'heure où le monde se globalise et où, parallèlement, les communautés régionales prennent de plus en plus d'importance, à l'heure où l'individu semble de plus en plus tiraillé entre l'infiniment grand ( le « World Wide Web ») et l'infiniment proche ( succès de l'enseignement des langues régionales, reportages de « proximité » à la télévision), on peut s'interroger sur la pertinence de la notion d'identité européenne. A plus forte raison quand celle-ci s'élargie à 25…
Comment des individus aussi différents qu'un Allemand, un Italien ou un Letton pourraient- ils se reconnaître dans un même reflet, dans une même image, donnée par le prisme unique de l'Europe ? Et surtout… de quelle manière et avec quel outil tailler ce prisme pour arriver à un tel résultat ?
Ce n'est pas nouveau, l'Europe paraît technocratique, obscure et lointaine. Or, on ne changera ni la technicité des règles du droit européen, ni les « techniciens européens » chargés de faire appliquer ces règles…Si des efforts ont été faits pour plus d'implication des citoyens dans le fonctionnement de l'Europe ( notamment au travers de l'extension de la procédure de co-décision et les pouvoirs accrus du Parlement représentant réellement la voix des peuples depuis 1979), l'Europe n'en demeure pas moins une entité abstraite à laquelle peu de personnes arrivent réellement à s'identifier.
Pourtant, même si elle ne saute pas immédiatement aux yeux, cette identité doit exister. On ne construit pas une union économique si auparavant des liens, des besoins, des références communes n'existaient pas.
Cette identité doit permettre de renforcer la cohésion d'un ensemble toujours plus vaste et toujours plus hétérogène d'acteurs.
Créer de l'identité, c'est rapprocher l'Europe de ses citoyens et trouver un dénominateur commun entre les peuples…Mais comment faire ?
Pour développer l'identité européenne, il semblerait que les dirigeants européens aient depuis les années 80 pensé à la communication télévisuelle. Pourquoi ont-ils fait un tel choix ? Jusqu'où la télévision peut-elle produire de l'identité ? Et est-elle réellement l'outil miracle du développement de l'identité européenne ?
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[...] En définitive, la télévision, du fait de son fort taux de pénétration, dispose d'une cible très vaste en Europe. Plus encore, ce public passe une partie croissante de son temps devant le petit écran. L'Eurobaromètre[5] révèle par ailleurs que des européens allument la télévision pour se procurer des informations sur l'Union Européenne, contre qui lisent les quotidiens, et qui se servent d'internet. L'Eurobaromètre met ensuite en évidence le fait que pour des personnes interrogées, la télévision constitue la source préférée de l'information sur l'Union Européenne / Les projets de création d'une télévision européenne En 1983, la Commission Européenne publie un rapport intitulé Tendances et réalités de la télévision en Europe : options en perspective dans lequel sont analysés les possibilités création d'une télévision européenne ayant pour mission de donner une perception européenne des problèmes et de l'avenir. [...]
[...] La télévision était donc, au début des années 80 envisagée comme un moyen essentiel du renforcement, sinon de création d'un sentiment d'appartenance européen. Vingt ans plus tard, qu'en est- il exactement ? Quels types de programmes ont été lancés ? Et quels sont au juste leur impact et leurs limites ? Petite tentative de panorama des de création de chaînes européennes au travers de trois exemples : Arte, la chaîne culturelle européenne, Euronews, la chaîne européenne d'information , et le cas d'émissions plus populaires des chaînes nationales françaises telles que Union Libre et Nice people. [...]
[...] Quel est l'enjeu réel de la création d'une identité européenne ? Le préambule du Traité de Rome de 1957 dispose que : Le but de la CEE est de créer par l'établissement d'une communauté économique la base d'une communauté plus large et plus profonde entre des peuples qui ont été longtemps divisés par des conflits sanglants, et poser les fondations d'institutions qui les orienteront vers une destinée désormais à partager Intéresser à l'Europe, c'est tenter de diminuer le déficit démocratique attaché aux institutions de Bruxelles, donc de se préparer à accorder des pouvoirs accrus au parlement, avec inéluctablement la perspective d'une dimension supranationale plus affirmée. [...]
[...] Ni les émissions culturelles, ni les émissions d'information, ni les émissions de divertissement. Quel type d'émission ou de chaîne faudrait-il alors créer pour voir se développer un processus d'identification à l'Europe ? La télévision, un outil réellement pertinent à l'échelle européenne ? 5.1 / L'Europe, objet introuvable de la télévision De nombreux espoirs ont été placés dans ce média. La révolution technologique intervenue en matière audiovisuelle lors des deux dernières décennies avait incontestablement renforcé le potentiel de la télévision comme outil de promotion d'une identité européenne. [...]
[...] Or, les conditions de réception - se situant dans la sphère du loisir, de la détente interdisent à la télévision ce qui est le propre de l'école : exercer une action continue et prolongée, méthodique et uniforme qui s'adresse à tous. La télévision ne peut prendre en charge un processus pédagogique requérant infiniment plus de temps. La télévision n'est qu'un morceau du vaste puzzle qui doit permettre de forger une identité européenne inclusive des autres identités nationales, et non pas déconnectée de ces identités. A l'heure où l'Union européenne passe à 25 membres, l'Europe se cherche toujours une identité. [...]
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