La guerre du Vietnam a été une guerre d'un type totalement nouveau : jamais une guerre n'a eu auparavant une telle couverture médiatique. Par ailleurs, depuis le milieu des années 60, la télévision devient la source principale d'information pour le public américain et couvre, jour après jour, le conflit, jusqu'à son achèvement en 1972.
Ce travail aura pour but d'analyser le rôle que la télévision a joué pour l'opinion publique.
[...] Au début de 1968, les reporters commençaient un peu à perdre leur optimisme par rapport à la guerre du Vietnam. Ils se rendaient petit à petit compte du décalage qu'il y avait entre ce qu'ils voyaient et ce qui leur était donné comme informations par l'administration. Une anecdote illustre très bien cela : Lors des combats, comme les officiels n'avaient pas de preuves concrètes de leurs victoires, ils se référaient au nombre des personnes tuées pour savoir qui avait gagné. [...]
[...] Mais aussi dramatiques qu'aient été ces incidents, ils n'étaient pas du tout représentatifs de la couverture médiatique de la guerre du Vietnam qui était restée plutôt prudente de ne pas montrer des images trop choquantes. John Pilger écrit que la responsabilité que l'on donne aux médias repose en fait sur deux mythes: The first is that the Americans the war because the media coverage in the United States, notably on television, undermined the military and political effort. The second is that most journalists and broadcasters opposed the war. [...]
[...] Même l'homme le plus respecté des Etats Unis, le prestigieux journaliste Cronkite montre son étonnement par rapport à ce qu'il vient de se passer. Après un voyage à Saigon, pour rendre compte de ce qui s'était passé il revient et dit : We'd like to sum up our findings in Vietnam, an analysis that must be speculative, personal, and subjective. Who won and who lost in the great Tet offensive against the cities. I'm not sure. The Vietcong did not win by a knockout, but neither did we. [...]
[...] Selon elle, les médias n'ont pas laissé au public le soin de se forger leur propre opinion. Au contraire, un petit groupe d'hommes, qui avait le pouvoir de choisir librement et d'interpréter comme ils l'entendaient, les thèmes phares de la guerre du Vietnam, a décidé que les millions d'Américains recevraient comme information puisque ces très courts reportages étaient la source principale d'information d'une majorité d'Américains. Selon moi, on ne peut négliger le fait que la télévision a contribué au désillusionnement de l'opinion publique américaine puisque (après Têt surtout)elle a très probablement distancé encore plus le public du conflit en montrant l'horreur de la guerre, en intensifiant le sentiment de manque de crédibilité par rapport au gouvernement et en montrant des images qui ne collaient pas du tout par rapport à ce qui était dit. [...]
[...] L'homme le plus respecté des Etats-Unis était presque en train de déclarer que la guerre ne pouvait plus être gagnée par les US . Ce reportage sera désastreux pour l'administration Johnson vu l'importance de Cronkite aux yeux du public. Mais si le changement de position de Cronkite a très certainement joué un rôle pour le soutien public à la guerre, la tendance depuis 1967 s'était déjà clairement détachée du gouvernement, puisque les sondages montraient déjà en automne 1967 une majorité d'Américains percevant l'engagement au Vietnam comme une erreur.[15] L'offensive du Têt ne venait que renforcer encore plus le fossé de crédibilité du gouvernement américain face à l'opinion publique. [...]
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