Audiovisuel, télévision, ORTF Office de Radiodiffusion Télévision Française, ministre de la Culture, SVOD Subscription Video On Demand, Netflix, Amazon Prime Video, chiffre d'affaires, producteur, chaine de télévision, SMAD Service de Media Audiovisuel à la Demande, Média, cinéma, film, série, box-office, CNC Centre National du Cinéma, concurrence, concurrence déloyale, décret SMAD
Depuis 1986, la loi Léotard régit le paysage audiovisuel français. Bien que cette dernière ait évolué au cours des années, ses différents enjeux sont restés les mêmes, en essayant tant bien que mal de s'adapter aux différents progrès technologiques. Pourtant, aujourd'hui, le ministre de la Culture se voit proposer une nouvelle réforme qui chamboule totalement le rôle de nombreux acteurs constituant notre paysage audiovisuel, pour réagir à la montée en puissance des plateformes SVOD telles que Netflix ou Amazon Prime Vidéo. Le principal enjeu de cette réforme étant de faire investir ces plateformes à hauteur de 25% de leur chiffre d'affaires dans des productions audiovisuelles françaises ou européennes, pour essayer de rééquilibrer les choses avec les chaines de télévision. Cette demande implique donc beaucoup d'autres changements qui pourraient desservir ou être bénéfiques à ces différents acteurs, à savoir les plateformes, les chaines de télévision françaises, et les producteurs.
[...] D'une part, cette réforme prévoit de nombreux changements au niveau de la publicité à la télévision. En effet, elle prévoit l'autorisation de publicités dites "adressées", c'est-à-dire qui s'adresse à une certaine audience, un certain groupe de téléspectateurs, avec notamment des publicités régionalisées. Elle prévoit également d'autoriser la diffusion de publicités pour le cinéma (notamment les bandes d'annonces des films), ce qu'elles n'étaient pas en droit de faire avant, avec cependant un certain quota pour les films européens et d'arts et essais. D'autre part, la réforme promet de mettre fin aux jours "interdits de cinéma". [...]
[...] Jusqu'à présent, les chaines de télévision gratuites n'avaient le droit de diffuser du cinéma uniquement le mardi et le dimanche. Un quota sera néanmoins mis en place avec un maximum de diffusion de 244 films par an, soit bien plus que jusque-là. Néanmoins, les chaines de télévision expriment beaucoup de craintes quant à cette nouvelle réforme. Celles-ci redoutent une guerre de talents qu'elles ne pourront pas suivre. Dans la mesure où les investissements français seront plus nombreux, les chaines de télévision imaginent déjà que le prix des nouvelles créations prometteuses sera à débattre, et bien évidemment à la hausse. [...]
[...] Cependant, les producteurs ont aussi fait part de certaines de leurs craintes. L'investissement des plateformes dans des productions françaises pose la question de la sécurité de la rémunération des droits d'auteurs, comme pour le réalisateur par exemple. En effet, le réalisateur touche des droits dits "d'intéressement au succès de l'œuvre", c'est-à-dire que plus son œuvre est diffusée, plus celui-ci touchera de l'argent. Cependant, compte tenu du fait que les plateformes comme Netflix gardent leur box-office secret, les producteurs sont inquiets de la justesse et de la fiabilité de ces droits, et donc à juste titre. [...]
[...] Les producteurs seront-ils gagnants et les chaînes de télévision perdantes face au décret SMAD ? Depuis 1986, la loi Léotard régit le paysage audiovisuel français. Bien que cette dernière ait évolué au cours des années, ses différents enjeux sont restés les mêmes, en essayant tant bien que mal de s'adapter aux différents progrès technologiques. Pourtant, aujourd'hui, le ministre de la Culture se voit proposer une nouvelle réforme qui chamboule totalement le rôle de nombreux acteurs constituant notre paysage audiovisuel, pour réagir à la montée en puissance des plateformes SVOD telles que Netflix ou Amazon Prime Vidéo. [...]
[...] Les producteurs, eux, se voient ouvrir de nouvelles perspectives d'investissements avec une diffusion internationale facilitée, mais une possible iniquité quant aux financements des projets de chacun ainsi qu'un risque d'une rémunération des droits d'auteurs moins juste à certains niveaux. Par conséquent, chaque partie - les producteurs et les chaines de télévision - se verra accorder certains avantages et se verra en enlever d'autres. Cependant, aux vues de ce que la réforme prévoit, on peut tout de même conclure que les chaines de télévision perdront plus à voir entrer en vigueur cette nouvelle réforme que les producteurs, qui eux, voient surtout des perspectives et des possibilités de financements s'élargir. [...]
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