Le nouveau paysage du service public

Résumé du document

La réforme de l'audiovisuel soulève de nombreuses réactions et questionnements de la part des journalistes, producteurs et professionnels du milieu. Ceux-ci nous éclairent sur la mission et le devoir qui à leurs yeux leur incombent et que certains estiment menacés. A travers le prisme de cette réforme et du débat qui l'entoure, nous découvrons différentes visions de la notion de service public audiovisuel et les mutations éventuelles de celui-ci, sous l'effet des nouvelles technologies et des nouveaux usages qu'elles ont engendrés. D'un côté, certains journalistes, quand interrogés sur la réforme de la télévision publique et ses effets, craignent que la diversité et la création au sein de l'audiovisuel public soient en danger. De plus, quel financement remplacera cette manne ?

Extraits

[...] Seulement, qu'en sera-t-il dans les faits ? Selon lui, il est nécessaire de se pencher sur les évolutions du paysage audiovisuel : les contenus sont aujourd'hui accessibles grâce aux podcasts, ou à la video on demand et cela, sur des supports divers tels qu'internet ou le téléphone portable. Lorsqu'il annonce il me paraît juste et légitime de prendre en compte ces bouleversements Jean-François Copé fait part de sa volonté de faire participer les opérateurs télécoms et les fournisseurs d'accès au financement du service public audiovisuel. [...]

[...] De plus, nous pouvons nous demander pourquoi le média télévision est le seul à voir la publicité supprimée ; celle-ci est pourtant bien présente sur les radios françaises. Une prise de contrôle par l'Etat ? Un journaliste d'une radio publique nous a dit que, pour lui, la vraie menace est celle de la proximité du Président de France Télévisions avec le chef de l'Etat : je pense qu'à partir du moment où un PDG peut être révoqué à tout moment par le Président de la République, forcément vous aurez tendance à avoir un PDG qui surveille sa rédaction, un peu plus interventionniste Et de rajouter : Il faut savoir réfléchir logiquement à la façon dont on traite une grosse entreprise française sur un plan éditorial ( ) La seule chose qui va changer avec la réforme, c'est notre rapport à la politique. [...]

[...] Une fois la réforme ancrée dans le paysage audiovisuel, qu'en sera-t-il de l'avenir de la télévision publique ? La possibilité de voir ces caractéristiques fondatrices s'amenuiser a été évoquée dans un grand nombre d'interviews de journalistes de radio, de presse, et même d'internet. La décision de Nathalie Dollé, une journaliste de France 2 et France ne s'est pas fait attendre : Je suis en train de le quitter [le service public]. Parce que j'aime trop ce métier pour imaginer le pratiquer dans ces conditions et ce contexte. [...]

[...] En favorisant l'interactivité par l'usage des nouvelles technos, il s'agit de placer le téléspectateur au centre du dispositif élaboré pour honorer les engagements du service public. Sur le plateau de Ripostes sur France la ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel, s'est exprimée sur la suppression controversée de la publicité. Pour elle, celle-ci permettrait un renouvellement des programmes : Moi, je ne déteste pas du tout la pub, je suis d'accords avec Dominique Wolton [la pub est un indice de modernité], elle fait partie de la vie, mais en même temps, je suis persuadée que l'on ne fait pas la même chose quand on doit avoir de la pub avant une émission et de la pub après, et quand on peut s'en passer. [...]

[...] La principale critique qui émerge est celle de la nomination ou de la révocation du Président du groupe France Télévisions par le chef de l'Etat. En réalité, le gouvernement est prêt à accepter que la nomination ou la révocation des présidents de France Télévisions, Radio France et de l'Audiovisuel extérieur de la France nécessitent un avis favorable aux deux tiers du Conseil supérieur de l'audiovisuel le projet de loi prévoyant que ces présidents soient nommés par décret en Conseil des ministres pour cinq ans, après avis conforme du CSA et accord des commissions parlementaires compétentes à une majorité qualifiée des 3/5e. [...]