Des milliers d'études ont été réalisées sur les effets de la violence télévisée, mais elles n'aboutissent pas aux même conclusions. Leurs résultats sont une gradation qui va de la télé totalement inoffensive à la télé totalement coupable. Mais tous s'accordent à dire qu'il faut protéger les enfants téléspectateurs. On n'essaiera pas ici d'ajouter à la confusion des conclusions. Il s'agira d'étudier quantitativement la violence télévisée, d'analyser son seul effet certain de ces images sur les jeunes (l'augmentation de l'agressivité), et de voir quelle conception de la société elle véhicule
[...] Le problème est que les téléspectateurs n'ont pas le choix, leur degré d'exposition à violence ne résulte pas d'une sélection personnelle mais d'un choix du programmateur. Donc ceux qui sont le plus exposés à violence ne sont pas ceux qui le veulent le plus, mais simplement ceux qui regardent le plus la télé. II/ les effets de la violence télévisuelle Les effets sur le comportement : agressivité et paranoïa Les effets de la violence télévisuelle, tout comme les effets généraux des médias sur leur public, restent flous et les théories s'opposent. [...]
[...] Il perçoit longtemps les dessins animés comme des programmes proches de lui. La sensibilité de l'enfant, la force affective de sa relation aux programmes de télé qui s'adressent à lui rendent nécessaire une vigilance particulière. Joshua Meyrowitz, dans La Télé et l'intégration des enfants, a montré en quoi l'ère télévisuelle était nouvelle au regard de l'apprentissage. Avant la télévision, l'école et la famille transmettaient des valeurs et des idéaux à des enfants vierges de toute conception de la société et ignorants de la réalité sociale. [...]
[...] Les émissions francophones contenaient en moyenne 6 séquences de violence alors que les américaines en comportaient 10. Les programmes responsables des ratios élevés des chaînes françaises sont donc en fait les programmes américains. S'ils ont une telle importance, c'est qu'à qualité équivalente, le prix d'une fiction américaine revient à 50% environ du prix d'une fiction française commandée, et les genres violents (policier, action ) sont les moins coûteux. Cela explique partiellement pourquoi la violence est sur-représentée à la télévision, comme a pu montrer George Gerbner : il n'existe aucun lien de corrélation entre la fréquence et la nature de cette violence médiatique et la réalité telle qu'elle ressort des rapports de police Mais, on va le voir, ce n'est pas tant l'occurrence de la violence qui est spécifique des programmes importés des Etats-Unis que celle d'une violence à répétition, standardisée les mangas japonais, eux, les mangas insistent sur les sentiments de douleur et de souffrance liés à l'usage violence. [...]
[...] De plus ils proposent aux téléspectaterus plus de violence qu'ils n'en veulent. La responsabilité des chaînes est grande. Karl Popper propose de responsabiliser les acteurs de l'audiovisuel en créant un organisme qui délivrerait une licence autorisant à diffuser, qui pourrait être retirée en cas de manquement grave à certains principes. La télévision n'est pas un agent neutre qui réfléchit exactement la violence sociale, mais elle ne doit pas pour autant être rendue responsable de toute la violence sociale. La télévision met en scène la violence : elle banalise les actes de violence au détriment de leur contexte et de leurs causes structurelles, elle valorise la transgression, diffuse une idéologie des rapports de force (souvent importée) à l'opposé des idéaux républicains et démocratiques. [...]
[...] Or le cœur de cible de M6 est constitué des jeunes L'indice de Gerbner ne prend pas en compte l'intensité de la mise en scène de la violence dans les émissions. C'est pourquoi a été créé l'indice DIG (Durée Intensité Gravité) calculé ainsi : x Durée des séquences de violence criminelle + (durée des séquences d'agressions)] x coefficient de gravité En 1994, le CSA obtenait le résultat suivant : TF1 : 288 France 2 : 157 France 3 : 196 M6 : 450 La chaîne des jeunes M6 est donc la chaîne qui propose le plus grand nombre de séquences violentes, mais aussi celle qui diffuse les séquences les plus longues et les plus intenses. [...]
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