Montrer l'intérêt historique d'une série télévisée telle que La Petite Maison Dans La Prairie semble de prime abord difficile, car il y a très peu de sources disponibles ne serait-ce que sur l'histoire et l'évolution des séries TV elles-mêmes. En effet, jusqu'en 1999, date de la publication du Guide Totem des séries, il n'existait pas de dictionnaires des séries américaines diffusées en France. De plus très peu de critiques ou d'écrivains français ont posé un regard continu sur les téléfictions américaines depuis les années 1950, pouvant servir de « référence » encyclopédique ou d'appui pour une recherche historique, comme c'est le cas pour le cinéma par exemple.
Malgré cette difficulté de documentation, je vais essayer de prouver à travers un ensemble d'hypothèses pertinentes, qu'une série télévisée au même titre qu'un film peut être considérée dans une certaine mesure comme un objet historique. Je m'appuierai ici sur l'étude de la série américaine La Petite Maison Dans La Prairie.
Comme toutes les formes narratives, les séries sont l'expression de l'environnement qui les produit, les concepts sur lesquels s'appuient les scénaristes et les producteurs sont le produit de leur temps. C'est ce rapport au temps, collectif et individuel, qui est important pour l'historien. Le contexte de production et le contexte de narration peuvent être différents ou au contraire superposables. Les séries se livrent à une reconstruction (et non une reconstitution) du présent comme du passé, qui leur confère un rapport au réel particulier ; et c'est ce rapport que les séries construisent avec le réel qui apparaît intéressant d'un point de vue historique.
Plusieurs questions se posent : les séries offrent-elles à la société un miroir dans lequel son image sera renvoyée ou plutôt un miroir des représentations que la société a d'elle-même à un moment donné ? Et de même l'imagerie produite par les téléfictions infléchit-elle lesdites représentations ?
Il semble nécessaire pour répondre à ces questions et d'analyser les séries TV sous plusieurs angles : d'abord il faut s'intéresser à tout ce qui se rapporte à la série dans son ensemble (le vocabulaire, l'histoire, les acteurs, le type de série, sa durée…) ; puis au contexte de production (historique, politique, culturel et social) ; et enfin à la réception de la série (l'accueil reçu par le public, par les critiques…).
[...] Le récit d'une aventure dans le passé a joué sur la nostalgie des américains dans un contexte de crise et sur les représentations européennes du mythe des pionniers, tout comme le caractère positif des personnages qui surmontent toutes les épreuves ensemble. Si cette simplicité a séduit elle peut être considérée comme une critique puisqu'elle efface le côté historique de la série. Mais cela contribue à confirmer l'hypothèse que plus que la réalité, ce sont les représentations qui importent pour une histoire. L'analyse de la série ne contribue-t-elle pas à mieux comprendre ici l'histoire des représentations des américains à travers leurs mythes et leurs valeurs, mais peut-être aussi pour d'autres séries le contexte du présent de la production ? [...]
[...] Après un long et difficile voyage vers le Kansas, ils construisent une première maison isolée et se mettent à cultiver la terre. Malheureusement, une tribu indienne finit par revendiquer cette région et obtient, pacifiquement, gain de cause auprès de Washington. Les Ingalls doivent à nouveau partir, chassés par la cavalerie et choisissent de s'installer à Walnut Grove au Minnesota. C'est à partir de là que débute le récit de la série. Le rapport au temps à travers le contexte de narration, le contexte de production Ici le contexte de narration se situe près d'un siècle avant celui de la production. [...]
[...] La réception Pour étudier l'intérêt historique de toute œuvre il faut analyser l'accueil reçu par celle-ci. Pour une série télévisée il faut s'intéresser aux chiffres : le nombre de saison et d'épisodes, les rediffusions, les taux d'audience, les sites Internet dédiés à la série, les récompenses mais aussi le format même de la série, l'accueil des critiques notamment des journalistes. Mais il est difficile de se procurer ce genre d'informations étant donné le manque de sources sur les séries TV. [...]
[...] Le premier ouvrage de sa série Little House est publié en 1935. Elle y décrit la vie des pionniers qui ont forgé l'Ouest américain et ont fait la transition entre les ‘‘Cow-Boys'' et le développement des grandes villes et de la ‘‘civilisation'' dans le centre du pays. La chaîne NBC décide alors de créer un téléfilm basé sur ces livres et de l'intituler Little House on the Prairie (La Petite Maison dans la Prairie). Le grand succès de ce téléfilm de 90 minutes entraîne la création de la série sous la direction de Michael Landon, interprète de Charles Ingalls. [...]
[...] Face aux reproches de son épouse Caroline qui lui rappelle que c'est un sacrilège il lui répond : »pas pour le seigneur, le seigneur, lui, il comprend les fermiers Caroline Ingalls : elle est l'image de la femme aimante, toujours la pour sa famille. Comme beaucoup de femmes de l'époque, elle ne travaille pas officiellement c'est-à-dire qu'elle ne reçoit pas de salaire malgré le travail à la ferme qu'elle effectue. Elle est très croyante et inculque des valeurs morales puritaines à ses filles. La famille : elle est la valeur fondamentale de la série, la plus petite communauté. Elle représente une valeur universelle qui a sa résonance pour tout le monde. [...]
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