En France, la télévision fait partie du quotidien, avec 5h39 de consommation par jour sur l'année 2007 en moyenne, pour un foyer . Mais depuis quelques années, le média Internet s'est imposé, le haut-débit a effectué une percée, les techniques de diffusion de contenus se sont améliorées, de nouveaux usages sont apparus. En novembre 2007, la France comptait près de 30 millions d'internaute , et 94% de ces personnes étaient connectées en haut-débit à domicile. En 1996, on ne pensait pas que la structure d'Internet était faite pour diffuser de la vidéo. Mais aujourd'hui, l'amélioration des techniques a fortement développé ce nouvel usage du Web. Désormais, les applications vidéos et audios sont les deuxièmes préférées des internautes équipés de l'ADSL après le mail , et 4 internautes sur 10 consultent des vidéos en ligne.
Depuis le milieu des années 90, les entreprises classiques du secteur audiovisuel ont été forcées de se positionner face à la montée en puissance d'Internet. D'abord ressenti comme une menace pouvant détourner les consommateurs, puis comme un nouveau medium publicitaire avec qui compter dans le partage des investissements, il a simplement été utilisé dans un premier temps par les chaînes comme une vitrine promotionnelle de leurs programmes. Ce n'est que plus tard qu'elles l'ont considéré comme un possible relais de croissance. A partir de 1997, certaines ont mis en ligne des séquences vidéo, telles que des extraits de Journaux Télévisés.
Enfin, depuis ces trois dernières années, toutes les chaînes hertziennes se sont positionnées sur ce nouveau marché. Elles ont mis en place un service de mise en ligne de certains de leurs programmes fraîchement diffusés, que l'on nomme la catch-up tv, ou la télévision de rattrapage, en français. Ce mode de diffusion est soit gratuit, soit payant à la séance ou à l'abonnement, sur le modèle de la VOD, Vidéo à la demande en français (elle permet l'accès payant à une gamme de contenus plus vaste, stockés dans une mémoire centrale gérée par un serveur). La télévision de rattrapage permet de visionner antérieurement des programmes diffusés par une chaîne de télévision, sur un autre support (ordinateur, téléphone, télévision à travers des box de FAI, etc.…). La spécificité de la catch-up tv par rapport à la VOD réside dans son type d'exploitation. Il doit s'agir d'une session de rattrapage, délimitée dans le temps. Pour les téléspectateurs, ce système représente une sorte de magnétoscope fonctionnant seul. Pour les chaînes de télévision, il s'agit d'une nouvelle fenêtre de diffusion, et de nouvelles opportunités.
La télévision de rattrapage est donc un phénomène récent. Ainsi, nous nous proposerons de fournir un panorama des différents positionnements des chaînes de télévision, acteurs traditionnels de la communication, par rapport à ce nouveau modèle.
[...] MARSDEN Christopher T., Chapter The challenges of standardization p.113-141. CARTER Kenneth R., Chapter Intellectual Property Concerns p.143-156. EINHORN Michael A., Chapter 10: Internet Television and Copyright Licensing p.157-172. CAREY John, Chapter 13: Audience demand for TV over the Internet p.187-204. HART Jeffrey, Chapter 14 : Content models p.205-214. EINAV Gali, Chapter 15 : The content landscape p.215-242. FONNET Laurent, La programmation d'une chaîne de télévision, Paris, Editions Dixit pages. HARRIS Dan (éditeur), The new media book, British Film Institute pages. LE FLOHIC Géraldine (sous la dir. Les Médias. [...]
[...] En effet, Internet détruit la notion d'intermédiaire obligatoire. Les producteurs par exemple ne sont plus obligés de passer par les chaînes pour rendre leurs contenus disponibles, ce qui peut être pénalisant. Cependant, la catch-up tv peut être un moyen pour les chaînes de regagner leur audience perdue [Carey]. Les chaînes de télévision traditionnelles ont compris qu'« au-delà d'un simple média additionnel, Internet est aussi un média à part entière, complémentaire, capable de générer une nouvelle audience et de créer des synergies avec leur métier de base Enfin, l'audiovisuel étant une économie à coûts fixes, le coût de fabrication d'un programme ne dépend pas du volume et du nombre de téléspectateurs qui le regarde Les chaînes ne peuvent donc pas à long terme financer leurs nouvelles activités de catch-up tv avec leurs revenus traditionnels, car les droits d'auteurs et les coûts en bande passante sont élevés [Konert]. [...]
[...] Selon une étude, la VOD est consommée à sur Internet et à sur la télévision[46]. Les terminaux de réception se diversifient (téléphones de troisième génération, terminaux embarqués dans des transports). La télévision sur mobile est devenue possible grâce à la 3G, mais elle souffre d'un handicap important. En effet, son réseau se saturera rapidement dès que le nombre d'utilisateurs augmentera. Alors, les trois principaux opérateurs mobiles français expérimentent depuis quelques mois une technologie de diffusion broadband alternative, le DVB-H, une déclinaison mobile de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). [...]
[...] Ainsi, le modèle gratuit serait aujourd'hui relativement délaissé pour le payant. En effet, la multiplication des échecs de diffuseurs ayant uniquement misé sur la publicité souligne combien le modèle gratuit exclusif est impropre à l'économie du webcasting dans le contexte actuel C'est pourquoi certains auteurs parient sur un modèle mixte (publicité et péage), arguant qu'un modèle économique est jugé viable dès lors que les recettes publicitaires représentent moins de la moitié des recettes totales D'autres auteurs vont plus loin, en avançant qu'à terme tous les contenus seront payants [Le Flohic]. [...]
[...] CHANTEPIE Philippe et LE DIBERDER Alain, Révolution numérique et industries culturelles, Paris, Editions La Découverte pages. COLLECTIF (édité par Eli Noam, Jo Groebel, et Darcy Gerbarg), Internet Television, Mahwah, New Jersey, Lawrence Erlbaum Associates NOLL Michael, Chapter Internet Television: definition and prospects p.1-8. ODLYSKO Andrew, Chapter 2 : Implications for the Long Distance Network p.9-18. WATERMAN David, Chapter 5 : Business Models and Program Content p.61-80. KONERT Bertram, Chapter Broadcaster's Internet engagement: from being present to becoming successful p.81-103. PEPPER Robert, Chapter Regulatory concerns p. [...]
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