sculpture, Robert Morris, Wall Hanging, Felt Piece, Anti-Forme, Process Art, Post-minimalisme, Anish Kapoor, Oblivion, Nobuo Sekine, Phase-Mother Earth, Jackson Pollock, Seven Poles, Eva Hesse, art minimal
Durant l'histoire de la sculpture contemporaine, il y a une volonté de contester le caractère solide et durable des réalisations minimalistes, une contestation qui apparaît à la fin des années 60, à l'initiative d'un artiste, Robert Morris. Cet artiste appartenait au mouvement minimaliste, une tendance née au début des années 60, dont il fut l'un de ses précurseurs, un mouvement qui proposait des formes aux volumes essentiellement orthogonaux, aux contours découpés et aux matières rigides où s'interrogeait la perception des formes dans l'espace. Très vite Robert Morris s'oppose aux choix du Minimalisme, il cherche à le dépasser en proposant des sculptures littéralement souples, parfois à la limite du périssable, où il valorise la matière, il exposa sa démarche dans un article sous le titre "Antiforme", aujourd'hui plus communément appelé Process Art ou post-minimalisme.
[...] Le hasard est accepté et l'indétermination prise en compte, puisqu'une nouvelle mise en place entraînera inévitablement une autre configuration. La suspension au mur donne une forme éphémère au matériau, une sculpture littéralement souple, à la limite du périssable. La série, la répétition, la pesanteur semble être le dogme qui organise la production artistique et la présentation de sa sculpture, un programme qui est suivi scrupuleusement et montré. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui plus communément le Process Art où le principe de transformation est la logique de l'œuvre. [...]
[...] Nous percevons avant de penser, de ce fait chaque perception est nouvelle et unique. Robert Morris pose donc ce problème concernant la perception dans son œuvre (la position, la définition, la mesure, la masse, l'isolement, le poids, le volume, le processus, etc.). En fait, Robert Morris essaie de nous faire prendre conscience que le spectateur n'est pas passif puisqu'il perçoit l'œuvre. L'artiste cherche à stimuler la participation active du spectateur et cette même participation est une partie essentielle de l'œuvre. Le spectateur agit directement sur la sculpture. [...]
[...] On est face à une sculpture qui met en valeur la matière et l'action de la gravité. En effet, cette grande plaque de feutre industriel, lacéré et accroché au mur par des clous laisse apparaître des formes naissant du poids de la matière grâce à ses qualités de souplesses et de malléabilité. Une sculpture qui peut être travaillé à l'infini, l'œuvre se présente sous une forme qui n'est pas préméditée, elle vient directement de la matière et de la pesanteur comme moyen, ce qui entraîne des agencements fortuits, imprécis, hasardeux, un hasard qui est accepté. [...]
[...] On peut faire un rapprochement avec Jackson Pollock, de ce point de vue, Robert Morris poursuit la démarche de cet artiste. En effet, chez les expressionnistes abstraits, il est le premier à préserver le processus, à s'y accrocher pour qu'il fasse partie de la forme finale de l'œuvre, il a entièrement repensé le rôle du matériau et des outils servant à sa réalisation, le bâton ruisselant de peinture, qui s'égoutte est un outil qui rend justice à la nature de la peinture, à sa fluidité. [...]
[...] Il y a chose, que nous n'avons pas déblayé et qui est évidente lorsqu'on l'observe cette œuvre, il s'agit du vide se trouvant dans les entailles du feutre, le vide prend autant d'importance que le feutre, le creux donne une forme et une apparence des plus concrètes, Robert Morris cherche à donner une présence au vide, en matérialisant la forme de l'espace vide se trouvant sur les 5 entailles, et ce qui est le plus extraordinaire, c'est qu'il y parvient sans retirer aucune matière. L'artiste veut vraiment créer une interaction avec le corps de la sculpture et l'espace culturel qui l'entoure. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture